Trois stades belges et des ambitions colossales pour le mondial 2027


Le trio Belgique, Pays-Bas, Allemagne a déposé sa candidature pour l'organisation du mondial féminin 2027. L'ambition ? Augmenter de 50% les revenus par rapport au mondial australien et ses 570 millions de dollars de chiffre d'affaires.

Le cours a officiellement débuté. Ce vendredi, l'Union belge, en compagnie de ses partenaires de la fédération hollandaise et allemande, a effectivement déposé sa candidature auprès de la FIFA pour organiser la prochaine coupe du monde féminin, en 2027.

Face au trio européen, le Brésil et le duo Mexique États-Unis se sont également déjà positionnés comme candidats. L'Afrique du Sud, qui s'était un moment avancé, a finalement fait marche arrière.

La décision finale ne sera cependant pas pour tout de suite. Il faudra attendre le 17 mai, lors d'un vote de l'ensemble des 200 pays de la FIFA, pour connaitre le nom de l'organisateur. « Nous avons déjà 50 voix assurées des pays européens puisque nous sommes la seule candidature du continent. Comme ils n'ont pas de candidat, le choix des pays africains et asiatiques sera crucial dans le décompte final », explique Manu Leroy, le CEO ad intérim de l'Union belge.

Marché mature

Pour convaincre, sa candidature mise sur plusieurs atouts : sa concentration géographique, la maturité du marché européen et les atouts commerciaux du continent. « L'ensemble des déplacements entre les stades pourra se faire en train ou en bus ce qui est crucial. Par ailleurs, le football féminin est déjà bien déployé en Europe ce qui facilite le travail de l'organisation qui remplira les stades plus facilement. Cette maturité du marché est aussi un atout pour faciliter la recherche de sponsors et la vente des droits médias« , détaille Katrien Jans, responsable du football féminin à l'Union belge.

En cas de victoire européenne, le tournoi se tiendra dans quatre stades allemands, trois hollandais et trois belges. « Gand, Genk, Anderlecht et Charleroi sont candidats. Ce sera à la FIFA de trancher parmi les quatre infrastructures auxquelles sont les plus adaptées », explique Manu Leroy.

Pas de finale ni de match d'ouverture

Le stade Roi Baudouin et ses 40.000 places ne font donc pas partie des candidats. « Les exigences de la FIFA sont telles qu'il n'aurait pas pu prétendre à une place sans de gros investissements », explique le patron du football belge. Il faudra donc se contenter de stades 20.000 places qui ne pourront accueillir que des rencontres de poule jusqu'aux quarts de finale et le match pour la troisième place.


« On espère que le fait de ne pas pouvoir organiser de demi-finales soit catalyseur pour remettre en route une réflexion pour alléger les procédures d'obtention de permis. »

Manu Leroy

Directeur général par intérim de l'Union belge

Décevant. Surtout quand on observe la situation dans les deux autres pays. « Rien que dans le nord du pays, l'Allemagne avait huit stades candidats. En Belgique, nous sommes vraiment contents de ces quatre candidatures, mais nous n'avons pas vraiment eu l'embarras du choix», explique Manu Leroy, qui préfère toutefois relativiser. « On espère que le fait de ne pas avoir des stades de 40.000 et ne pas pouvoir organiser de demi-finales ni le match d'ouverture soit catalyseur pour remettre en route une réflexion pour alléger. les procédures d'obtention de permis », glisse le CEO.

En raison justement de ce manque d'infrastructures, la Belgique a d'ailleurs renoncé depuis un moment, à la (co)organisation d'une coupe du monde masculin. Cette opportunité féminine est néanmoins présente la dernière. « Concernant la capacité des stades, les exigences sont pour le moment moindres pour une coupe du monde féminin. Mais il est probable que pour la prochaine édition, elles soient revues à la hausse. Sans investissement dans nos stades, nous ne serons alors plus figurer parmi les candidats« , explique Manu Leroy.

Dernière chance

L'éventualité de voir le football féminin encore grandir est d'ailleurs des plus probables. Le succès du mondial en Australie et Nouvelle-Zélande l'a confirmé. « Le mondial a battu tous les records au niveau de l'affluence dans les stades et de l'audience alors que le décalage horaire était clairement un handicap », explique-t-il.


« On table sur une augmentation des revenus de 50%. En Australie, ils étaient de 570 millions de dollars. »

Manu Leroy

Directeur général par intérim de l'Union belge

L'ambition belgo-germano-hollandaise sera de faire encore bien mieux. « On table sur une augmentation des revenus de 50%. En Australie, ils étaient de 570 millions de dollars. » Les droits médias devraient se vendre beaucoup mieux et il y a encore de la marge dans le merchandising et les billets. On étau 2,2 à 2,5 millions de places vendues lors de l'événement contre 2 millions en 2023″, détaille Katrien Jans. Le volet sponsoring n'est pas non plus près de s'essouffler avec des marques désormais plus intéressées par le foot féminin que le masculin.

La bonne nouvelle, c'est qu'une telle organisation ne coûterait rien ou presque à la Belge. « À l'inverse des coupes du monde dans le cyclisme ou le hockey, on n'achète pas l'organisation pour ensuite la rentabiliser. La FIFA se charge de tout avec sa propre gestion des dépenses et ses propres sources de revenus. Mais il y aura évidemment des conséquences positives pour l'économie belge », explique Manu Leroy.

Si la facture devrait être limitée pour la Belgique, les bénéfices pourraient, en revanche, être colossaux du côté de la pratique. « Depuis des années, le nombre d'affiliés augmente annuellement d'environ 10%. On est en retard par rapport aux Pays-Bas et les pays nordiques où la part est de 15, voire 20%. Un événement majeur peut faire la différence. Le plus bel exemple de réussite est l'Angleterre qui a vu son nombre d'affiliés exploser depuis son Euro 2022. Son équipe nationale a encore rempli Wembley la semaine dernière. »

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