Une critique du biopic fictif de Céline Dion Aline


  Valérie Lemercier comme Aline

Valérie Lemercier comme Une ligne
Photo: Attractions routières et Samuel Goldwyn Films

Celine Dion est une puissance captivante qui a solidifié son statut de trésor international au cours des quatre dernières des décennies en produisant à plusieurs reprises des ballades puissantes imbibées d’amour et plus d’une poignée de bops. L’artiste courageux a surmonté des défis professionnels et personnels dévastateurs avec esprit et sagesse, entretenant un mariage, une famille, et carrière pendant cette période. Malheureusement, son pendant cinématographique s’avère bien moins remarquable dans Une ligne, un biopic non officiel passionné mais superficiel relatant l’ascension fulgurante de la superstar. Bien que réalisateur et star Valérie Lemercier traite son sujet avec une révérence absolue (en utilisant sa musique, sinon son nom), le film lui-même n’a pas le poignant et la virtuosité sans effort que le vrai Dion possède à la pelle.

Le long métrage en langue française est complété par « Ordinaire », une ballade réfléchie et mélancolique qui capture la psyché d’une chanteuse pop aux prises avec le conflit entre ses aspirations personnelles et l’adoration du public. Le sens de la chanson mûrit et évolue parallèlement à l’histoire du personnage principal : Aline (Lemercier) grandit en tant que benjamine de 14 enfants dans une situation financièrement difficile. famille québécoise attachée, commandant la scène même en tant que tout-petit (interprété de manière discordante par un Lemercier «rétréci» ou un vrai cascadeur pour enfants, selon le plan) dans sa famille groupe renommé.

Ce n’est qu’à l’adolescence d’Aline (rejouée par Lemercier) que sa vie bascule radicalement, lorsque sa maman solidaire mais prudente Sylvette (Danielle Fichaud) décide des dons que possède sa fille de 12 ans aux cheveux filandreux, aux mauvaises dents, et le sourire tordu devrait être partagé avec le monde. Sylvette engage son fils aîné pour tendre la main à un ami producteur / gestionnaire de talents, Guy-Claude Kamar (Sylvain Marcel), catapultant Aline dans les bras d’un Svengali de l’industrie musicale pour tracer un cheminement de carrière lorsqu’elle deviendra une sensation du jour au lendemain. Après avoir conquis ses fans de tous âges, elle fait une pause à la demande de Guy-Claude afin de se refaire une beauté et de perfectionner ses compétences en danse et en langage. Elle dévoile ensuite son nouveau moi amélioré à son futur amant dans une scène campy et grinçante qui déplace l’attention du film de ses choix de carrière et de son autonomisation individuelle vers une histoire d’amour régressive entre cette jeune superstar et un homme beaucoup plus âgé.

Lemercier et la co-scénariste Brigitte Buc, qui ont ensemble remporté une nomination au César du meilleur scénario, ont façonné leur portrait principalement comme une lettre d’amour à un couple qui a défié le regard des médias. Mais le film ne s’appelle pas Aline et Guy Claude, et ce changement trahit l’histoire plus convaincante d’une femme qui s’efforce de réaliser deux objectifs parfois contradictoires : un mariage réussi et une carrière semblable à celle d’une supernova. Par conséquent, Aline se définit principalement dans le film par sa relation avec les hommes de sa vie – à commencer par son mari, mais plus tard trois fils, son père Anglomard (Roc Lafortune), et le maquilleur Fred (Jean-Noël Brouté).

Le pire est le fait que les deux personnages centraux manquent de complexité. Bien que nous en apprenions au moins sur Aline à travers l’adversité à laquelle elle est confrontée avec l’infertilité et les nombreux sacrifices qu’elle fait pour réparer ses cordes vocales, la qualité déterminante de Guy-Claude en dehors de tomber amoureux de son protégé beaucoup plus jeuneé est une maladie cardiaque. Le traitement de sa carrière par le film fait d’elle, et par extension du public, une spectatrice de ses réalisations : des opportunités commerciales telles que la résidence d’Aline à Vegas ou l’opportunité de chanter Titanesque« My Heart Will Go On » semble se matérialiser à partir de rien. Et un télégraphié, écoeurant finale construite semble plus empruntée à la version récente de Une star est née que la propre vie de Dion, atténuant considérablement son impact émotionnel avec une théâtralité fabriquée.

Ensuite, bien sûr, il y a la généreuse disparité d’âge entre Aline et son mari, qui est basée sur les faits mais est dépeinte d’une manière qui inspire plus que quelques questions sur la pratique – intentionnelle ou non – de préparer les jeunes artistes. Guy-Claude s’immisce chez Aline famille nombreuse, nourrit sa confiance en son apparence, puis l’encourage à la modifier sous prétexte de faciliter ses aspirations professionnelles. Lemercier considère cela comme une source de conflit principalement comique entre Aline et sa mère alors que la jeune chanteuse commence (peut-être ironiquement) à atteindre une certaine indépendance vis-à-vis de sa famille, mais certains membres du public peuvent se tortiller pendant ces scènes au lieu de rire.

L’engagement de Lemercier en tant qu’interprète et cinéaste est palpable, et malgré quelques séquences sur écran vert et recréations de concerts à petit budget, elle fait preuve d’une dextérité visuelle aérée avec des séquences comme celle où Aline est montrée pour la première fois dans une piscine avec son bébé dans le ventre, puis plus tard sur son ventre. Elle et le directeur de la photographie Laurent Dailland tournent la photo avec une délicieuse espièglerie, reflétant l’attitude humoristique et inébranlable de son protagoniste fictif. Et surtout, le penchant loufoque et surréaliste du premier acte, dont le timing est rythmé par le monteur Jean-François Elie, évoque de façon colorée le style de Jean-Pierre Jeunet. romantisme accordé.

Mais le choix le plus audacieux de Lemercier est de présenter Dion comme une personne ordinaire accrochée à ses humbles débuts tout en respirant l’air raréfié de la superstar. Cette juxtaposition entre le banal et le magnifique – aider Guy-Claude avec ses médicaments dans un avion privé, cacher la pièce d’or de son père dans sa chaussure aux Oscars ou accumuler des paquets de sucre dans des sacs à main de créateurs haut de gamme – est plus hilarante qu’humanisante . Avoir sa propre BeyoncéUne histoire de style « sauce piquante dans son sac » fait sans aucun doute paraître Céline Dion à ses fans, mais Une ligneLa lecture superficielle et brillante de cette dynamo magnétique passe sous silence ses véritables super pouvoirs.

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