Un biopic Uncanny Valley de Céline Dion


de Valérie Lemercier Une ligne est un faux biopic de Céline Dion qui se conforme aux structures et aux tropes fatigués du genre, même s’il est tordu en quelque chose de surréaliste par la nature de sa fabrication. Alors que Lemercier a obtenu les droits sur la musique de Dion, elle ne pouvait pas utiliser le nom de l’artiste, et donc une déconnexion vient immédiatement de regarder un récit simple de ce qui est clairement la vie de Dion, mais la personne qui vit cette vie est une « Aline Dieu ».

Ce n’est pas la première fois qu’un film sur un artiste vivant doit se passer de sa collaboration (Todd Haynes’s Velours d’or, qui est basé sur la vie de David Bowie, en est un exemple notable), mais généralement personne n’a essayé de faire un biopic complet dans ces circonstances. Deuxièmement, et plus déconcertant, Lemercier, qui joue également le rôle d’Aline, a choisi de jouer le personnage à chaque étape de sa vie, de l’enfance à l’âge mûr, avec l’aide de CGI.

À partir du moment où Aline lève la tête d’un bureau d’école pour révéler le visage lissé numériquement d’une femme dans la cinquantaine, le film crée un effet aliénant qui dure la majeure partie de son exécution alors qu’il retrace son ascension de la sensation adolescente à l’international superstar. Aline est présentée comme une naïve jetée dans le tourbillon de la gloire, qui se heurte à la lassitude du monde que Lemercier ne peut purger de son visage, quelle que soit l’expressivité avec laquelle elle tente de transmettre l’ivresse d’Aline pour le business de la musique. Le visage de Lemercier dégage une certaine méfiance, qui serait convaincante dans un personnage noir, ou même une figure dans un film qui était plus cynique sur la nature du show business, mais qui est follement déplacée avec Une ligneportrait en rose d’une jeune talentueuse qui réussit uniquement grâce à ses capacités.

Derrière la caméra, Lemercier donne une indication qu’elle comprend à quel point toute cette entreprise est étrange en essayant de contourner l’étrange vallée de sa performance. De nombreux plans sont cadrés comme des compositions statiques d’Aline dans sa chambre et dans des hôtels, la caméra étant placée en plan d’ensemble pour minimiser la dissonance discordante de voir le visage de Lemercier transplanté numériquement sur le corps d’une personne plus jeune. Et cette décision a aussi un effet secondaire thématique, puisqu’elle met l’accent sur la lutte de la jeune Aline pour se démarquer dans une grande famille ouvrière québécoise et, après son évasion, sur le sentiment de déplacement de la chanteuse.

Les montages abondent quand vient le temps pour Aline de se produire. Alors qu’elle parcourt ses chansons (les grands succès du catalogue de Dion), ses émissions en direct sont entrecoupées d’images de la vie personnelle d’Aline, un mouvement qui limite la quantité de synchronisation labiale maladroite que Lemercier a dû faire (la voix chantée d’Aline est doublée par Victoria Sio). Mais la répétitivité du gimmick s’épuise rapidement et, ironie du sort, les aperçus d’Aline à différentes étapes de sa vie sont si interchangeables qu’il devient difficile de dire où nous en sommes exactement dans la chronologie du personnage.

La prépondérance des montages musicaux dans Une ligneLa moitié arrière de témoigne peut-être du plus gros problème du film de Lemercier: son absence quasi totale de conflit dramatique. Mis à part l’engouement de l’adolescente Aline et son mariage ultime avec son manager beaucoup plus âgé, Guy-Claude (Sylvain Marcel), qui est vicieusement critiqué par sa mère religieusement conservatrice et soucieuse de son image, Sylvette (Danielle Fichaud), il n’y a presque rien ici pour agir comme un revers personnel ou professionnel qu’Aline doit surmonter. À partir du moment où elle est remarquée par un dirigeant de label québécois à l’esprit ouvert, Aline est placée sur une ligne droite vers la célébrité, sans combat plus sérieux qu’un diagnostic de nodules vocaux.

Bien qu’il soit rafraîchissant de voir un biopic sur un musicien qui n’est pas une représentation sordide d’eux se dénouant de la toxicomanie ou de relations toxiques, Lemercier ne complète pas l’absence de tels tropes avec une alternative convaincante. Parce qu’elle télégraphie son amour pour Dion dans le nom de son personnage – « Aline » signifie noble, tandis que « Dieu » est le mot français pour Dieu – il n’est pas étonnant que Une ligne se sent à la fois comme un projet de vanité pour son créateur et un hommage glorifié aux fans.

Score:

Moulage: Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Roc Lafortune, Danielle Fichaud Directeur: Valérie Mercier Scénariste : Brigitte Buc, Valérie Mercier Distributeur: Attractions en bord de route Durée d’exécution : 128 minutes Évaluation: PG-13 An: 2020

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