Tigré : l’ONU condamne le meurtre de 3 humanitaires de MSF comme une « violation épouvantable » du droit international |


Selon des informations parues dans la presse, MSF a perdu le contact avec un véhicule qui transportait des travailleurs de la branche espagnole de l’agence, jeudi après-midi, et leurs corps ont été découverts vendredi matin, près du véhicule vide.

Les victimes ont été identifiées comme étant la ressortissante espagnole Maria Hernandez et les membres du personnel éthiopien Yohannes Halefom Reda et Tedros Gebremariam Gebremichael. « Aucun mot ne peut vraiment exprimer notre tristesse, notre choc et notre indignation face à cette horrible attaque », a déclaré MSF dans un communiqué.

MSF est une organisation humanitaire médicale internationale indépendante, composée de dizaines de milliers de professionnels de la santé, de personnel logistique et administratif, opérant dans le monde entier.

Le conflit a commencé au Tigré en novembre dernier, entre les forces du gouvernement central et les forces régionales du Front populaire de libération du Tigré (TPLF), plongeant la région dans une crise humanitaire avec des combats provoquant des déplacements massifs et des avertissements de l’ONU, d’une famine imminente.

Être « solidaire »

Dans un communiqué, le chef de l’ONU a qualifié les meurtres de « totalement inacceptables et de violation épouvantable du droit international humanitaire. Les auteurs doivent être trouvés et sévèrement punis.

« Je suis solidaire de nos partenaires humanitaires qui risquent leur vie pour apporter protection et secours aux populations du Tigré », a ajouté M. Guterres.

La chef des droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a déclaré dans un communiqué qu’elle était indignée par ces meurtres brutaux. « Les travailleurs humanitaires et les défenseurs des droits humains sont des civils et, en tant que tels, ne peuvent jamais être pris pour cible. Les parties au conflit doivent respecter pleinement les droits humains internationaux et le droit humanitaire.

Les « assassinats choquants surviennent alors que nous continuons de recevoir des informations faisant état de violations graves du droit international humanitaire et de violations flagrantes des droits de l’homme au Tigré », a-t-elle ajouté, appelant à une « enquête opportune, transparente et approfondie sur le meurtre de nos collègues humanitaires. et tous les rapports de violations, et les auteurs doivent être tenus responsables. »

Dans un message sur Twitter, le chef de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), António Vitorino, s’est dit choqué par le meurtre des employés de MSF, « qui servaient certaines des personnes les plus vulnérables… L’OIM condamne dans les termes les plus forts , le ciblage des travailleurs humanitaires dans les conflits.

Le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), David Beasley, a déclaré qu’il était « choqué par la terrible nouvelle », ajoutant que les travailleurs avaient « simplement essayé d’aider les autres dans le besoin… nos pensées et nos prières accompagnent leurs familles et amis pendant cette période difficile.

Frappe de missiles

Le conflit du Tigré s’est poursuivi sans relâche ces derniers jours, les civils faisant les frais de la violence. Mardi, au milieu de récits contradictoires, une frappe aérienne du gouvernement éthiopien a frappé un marché dans le village de Togoga, tuant de nombreux civils, dont des femmes et des enfants.

Vendredi, le secrétaire général António Guterres a publié une déclaration condamnant fermement l’attaque, exprimant ses « plus sincères condoléances aux familles des victimes ».

« Le Secrétaire général réitère la nécessité pour toutes les parties d’assumer leurs responsabilités en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme et d’assurer la protection des civils. Il appelle à une enquête indépendante et rapide sur cet incident. »

Il a appelé une fois de plus « à la fin immédiate des combats et à des mesures urgentes pour résoudre pacifiquement le conflit ».

La réponse humanitaire de l’ONU à la situation de sécurité hautement volatile et complexe comprend l’aide alimentaire à environ 5,2 millions de personnes dans le besoin. Jusqu’à présent, environ 3,7 millions de personnes ont été consultées.

Plus de 1 000 enfants ont été traités pour malnutrition aiguë sévère et environ 5 000 pour malnutrition aiguë modérée ces derniers jours, tandis que plus de 22 000 ont reçu des services médicaux au cours de la deuxième semaine de juin.



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