Que vaut (vraiment) la Grèce, dernier défi des Bleus de la saison ?
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L’équipe de France accueille la Grèce ce lundi dans un Stade de France à guichets fermés. Si sur le papier la rencontre paraît déséquilibrée, les Grecs de Poyet ont les armes pour priver les Bleus d’une fin d’année sans fautes.
Presque vingt années sont passées depuis l’exploit historique de la sélection grecque à l’Euro 2004. Vainqueur du Portugal en finale sur la plus petite des marges (1-0), l’équipe portée par un Angelo Charisteas dans la forme de sa vie et le légendaire Theodoros Zagorakis élu meilleur joueur du tournoi a inscrit son nom au palmarès européen. Mais depuis 2014, l’Ethniki est absente de toutes les compétitions internationales et s’enfonce dans le ventre mou du classement Fifa (52e). Perturbé par sa politique sportive en crise et le déclin de son championnat, la Grèce espère retrouver sa superbe contre les Bleus ce lundi après des derniers mois encourageants.
Un football et une politique sportive en déclin depuis presque 20 ans
Dix-neuf ans après son exploit rétentissant, la Grèce accuse délicatement le coup. Malgré les satisfactions d’un quart de finale à l’Euro 2012 et d’un huitième de finale au mondial 2014, personne n’a réellement repris le flambeau de la génération dorée de 2004 entraîné par Giorgos Karagounis et dirigé par l’allemand Otto Rehagel (de 2001 à 2010). Depuis cette Coupe du monde au Brésil, le pays est absent des compétitions internationales. Sans vrai leader, l’équipe qui pointe à la 52e place du classement Fifa empire sans succès les entraîneurs (sept en moins de dix ans) et cherche à retrouver son identité de jeu singulière. Comme le disait justement Karagounis le joueur le plus capé de l’histoire de la sélection (139 matchs) : «C’est difficile de construire, beaucoup plus facile de détruire ». À l’image de sa politique sportive et des luttes de pouvoir interne, la sélection de la République hellénique est bloquée sur le long terme sans perspective d’une nouvelle génération compétitive.
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«En termes de talents, on n’a rien à envier aux Italiens, aux Serbes ou aux Croates. Mais il n’y a aucune collaboration entre les différents acteurs» regrette le champion d’Europe 2004 Kostas Katsouranis. À tous les niveaux, le football de l’Hellade se trouve empêtré dans les affaires et les conflits. Les présidents des clubs locaux privilégient l’argent au sport et n’hésitent pas à user de tous leurs poids pour influencer le cours du jeu. En mars 2018, l’homme fort du PAOK FC Ivan Savvidis avait pénétré sur la pelouse, arme à la ceinture, pour menacer un arbitre. En avril 2023, c’est le patron de l’Olympiakos Evangelos Marinakis qui a fait irruption sur le terrain pour s’en prendre aux officiels. Le pays hérite aussi des supporters perturbateurs qui provoquent régulièrement des menaces d’exclusion des concours européens. La Fédération ne se porte que légèrement mieux, depuis que le leader de 2004 Theodoros Zagorakis a claqué la porte en septembre 2021, moins de six mois après son élection à la présidence. Ce climat toxique mêlé au manque de confiance accordé aux jeunes joueurs grecs dans leur titre se traduit par un désintérêt général pour le ballon rond. Avec deux victoires solides pour ses deux premiers matchs, les bleu ciel et blanc pourraient montrer la voie du renouveau à leur pays en réussissant une nouvelle compétition internationale.
Sur qui peut compter la Grèce pour faire déjouer les Bleus ?
Sous les ordres depuis 2022 du sélectionneur uruguayen Gustavo Poyet, passé par Bordeaux, l’Ethniki est entre de bonnes mains. Même si elle ne compte aucun grand nom, la 52e nation mondiale est entraînée par quelques joueurs confirmés sur la scène européenne. À commencer par leur gardien, Odysseas Vlachodimos. Depuis son arrivée du côté de Benfica en 2018, le portier de 29 ans est un incontournable de la sélection. Solide sur sa ligne et bon dans les airs, du haut de son mètre 91 il a déjà disputé de nombreux matchs en Ligue des Champions et un écoeuré le parisien Kylian Mbappé lors de leur double confrontation en octobre dernier. La doublure d’Andrew Robertson à Liverpool, Konstantinos Tsimikas est aussi l’un des atouts du prochain adversaire de l’équipe de France.
Déterminant face à Gibraltar avec un super jeu porté vers l’avant et solide face à l’Irlande, le joueur des Reds et une pièce maîtresse de la nouvelle défense des Grecs. Avec 20 matchs de Premier League au compteur cette année, le latéral gauche de 27 ans à l’expérience pour contenir les assauts des tricolores sur le flanc droit. Sur le plan offensif, les deux dangers principaux sont le milieu offensif Bakasetas, capitaine et métronome des Grecs décisifs lors des deux derniers matchs et Pavlidis, le serial buteur de l’AZ Alkmaar. Mais comme toujours, la Grèce c’est avant tout onze individualités au service d’un collectif épargné par les penaltygate et les discordes autour du brassard de capitaine.
Comment joue la Grèce ?
La Grèce semble enfin reprendre quelques couleurs dans le sillage de son sélectionneur uruguayen Gustavo Poyet. Avec deux belles victoires en autant de matchs, les Grecs sont bons deuxièmes du groupe B derrière la France avant de se rendre à Saint Denis ce lundi. Les coéquipiers de Vlachodimos sortent d’une campagne quasi parfaite en Ligue des Nations avec une première place de leur poule en ligue C et seulement 2 buts encaissés en 6 rencontres. Comme dans ses meilleures années, la Grèce semble retrouver un semblant du jeu qui lui a valu le surnom de Piratiko – «le bateau pirate» – en 2004 en référence à sa défense imprenable et à sa philosophie du tous derrière.
Mais l’équipe de Poyet semble avoir troqué son mode de jeu peu esthétique, contre un style plus nuancé. En plus de sa capacité à concéder très peu d’occasions, les Grecs se portent davantage vers l’avant et ne mettent pas tout sur des contre-attaques éclair. Comme un prévenu Didier Deschamps : « La Grèce a des qualités pour ressortir le ballon et créer du danger offensivement. » Avec son dispositif en 4-2-3-1, les champions d’Europe 2004 peuvent défendre le fer tout en proposant une animation offensive cohérente. Après avoir fait le travail contre des nations modestes, la Grèce devra se servir de ses bonnes prestations pour mettre en difficulté l’une des meilleures équipes du monde.
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