Macron intensifie sa politique d’infection de masse avant les élections présidentielles françaises


Sur fond de propagande pro-guerre incessante dans la presse, la pandémie de COVID-19 fait toujours rage en France à un peu plus d’un mois des élections présidentielles de 2022.

Le nombre total de morts approche les 140 000. Au cours des sept derniers jours, 1 427 personnes sont mortes du virus. Plus de 2 500 restent sous ventilateurs dans les hôpitaux français. Même si les cas ont continué de baisser en France depuis le pic de plus d’un demi-million de cas le 25 janvier, ils restent élevés, la moyenne sur sept jours est toujours supérieure à 54 000. Cela équivaut au pic de la deuxième vague dévastatrice de l’hiver 2020 à 2021.

Néanmoins, le gouvernement Macron supprime toutes les restrictions sanitaires, sauf les plus limitées. Le 28 février, l’obligation de porter des masques dans les lieux intérieurs nécessitant le laissez-passer de vaccination a été supprimée. Cela s’applique principalement aux théâtres, cinémas et musées. Les transports en commun et les commerces intérieurs sont les seuls endroits où le masque reste obligatoire.

Emmanuel Macron [Sebastien Nogier, Pool via AP]

Il y a également eu une nouvelle réduction de l’isolement obligatoire pour les cas contacts. Désormais, un seul test antigénique négatif après deux jours d’isolement suffit pour la libération. Il est toujours vrai que les personnes vaccinées dont le test est positif peuvent être libérées après seulement cinq jours d’isolement et un test antigénique négatif.

Les tests antigéniques ne sont pas fiables et ne sont efficaces que lorsque les patients sont les plus symptomatiques. Comme cela est bien connu depuis le début de la pandémie, et cela a été démontré dans des études sur la variante Omicron, les individus sont infectieux à la fois avant et après les symptômes. La nouvelle politique signifiera donc la libération encore plus précoce des personnes infectieuses sur les lieux de travail, les écoles et dans toute la société.

Le dernier recul fait suite à des semaines de réduction de ce qui restait de mesures sanitaires pour lutter contre le COVID-19. Le 16 février, les boîtes de nuit et les salles de concert ont rouvert sans restriction de capacité. Le 2 février, l’obligation d’encourager le travail à distance a également été supprimée. Les masques obligatoires dans les lycées français ont également été progressivement abandonnés ces trois dernières semaines.

Selon l’Institut national d’études démographiques, plus de 20 000 personnes sont mortes de la cinquième vague du virus provoquée par Omicron en France. Cinquante-cinq pour cent des victimes avaient reçu au moins deux doses de vaccin, explosant l’idée qu’une stratégie uniquement vaccinale est suffisante pour protéger la vie humaine.

Cependant, les mêmes chiffres montrent également la nécessité de combiner la vaccination de masse avec des mesures de distanciation sociale. En janvier 2022, la population française non vaccinée comptait 142 décès pour 100 000 contre 10 décès pour 100 000 pour ceux qui avaient reçu un rappel. Cela montre clairement que l’efficacité des vaccins est indiscutable. Cependant, si une politique scientifique zéro COVID avait été mise en œuvre, aucun de ces décès, y compris les 120 000 avant la cinquième vague, n’aurait eu lieu.

Les enfants ont connu des niveaux d’infection qui montent en flèche pendant la vague Omicron. À la suite de la politique d’infection de masse consciente menée dans les écoles, 16 enfants âgés de 0 à 9 ans sont morts du COVID-19 rien qu’en janvier et février 2022. Depuis le début de la pandémie, des millions d’enfants non vaccinés ont été infectés, 10 à 15% d’entre eux seront victimes de Long COVID.

Même avant l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, les candidats présidentiels français étaient muets sur la pandémie, ou là où elle a été discutée, ce n’était que pour critiquer les restrictions sanitaires restantes.

Ni Macron, ni Blanquer, ni Véran n’ont fait de déclaration sur le COVID-19 depuis une conférence de presse le 20 janvier. Début janvier, Macron a cherché à rejeter la responsabilité des conséquences de sa propre politique mortelle de pandémie sur la petite population française non vaccinée, déclarant : « les non vaccinés, je veux vraiment les couvrir de merde ». Depuis lors, le gouvernement Macron a poursuivi un démantèlement rapide des restrictions sanitaires limitées qui étaient en place.

Début janvier, la candidate de droite Les Républicains Valérie Pécresse a déclaré que si elle était présidente, sa seule mesure supplémentaire serait le confinement des non vaccinés. Le candidat de la pseudo-gauche La France Insoumise Jean Luc Mélénchon n’a guère évoqué la pandémie, si ce n’est pour attaquer les mesures limitées de Macron par la droite, notamment en poursuivant le soutien de son parti aux manifestants d’extrême droite anti-vaccins.

Les candidats d’extrême droite ont attaqué quelles mesures limitées étaient conformes aux militants anti-vaccination et aux eugénistes. Le 19 janvier, Le Pen a déclaré que la vaccination des enfants est « une forme d’abus ». Le candidat fasciste Eric Zemmour a également dénoncé cette mesure, insistant également sur le fait qu’il faut vivre avec le COVID-19 « comme on le fait depuis des siècles avec d’autres maladies respiratoires comme la grippe ».

Contrairement aux affirmations anti-scientifiques venant de toutes les sections de l’élite dirigeante française, il n’est pas vrai que la société doive « apprendre à vivre avec le virus ». COVID-19 n’est pas équivalent à la grippe. Elle continue d’avoir un taux de mortalité beaucoup plus élevé que la grippe malgré une couverture vaccinale beaucoup plus étendue. Il attaque non seulement les poumons, mais conduit également à une inflammation du cœur, du cerveau et d’autres organes vitaux.

Parmi ses effets à long terme connus figurent le diabète, le déclin cognitif et une augmentation spectaculaire du taux de mortalité due à vingt maladies, dont l’insuffisance cardiaque, au moins un an après l’infection. Les effets de vague après vague d’infection massive au COVID-19 sur les 300 000 personnes immunodéprimées en France seront catastrophiques.

Avec des dizaines de milliers d’infections quotidiennes en France et des centaines de milliers dans toute l’Europe, l’évolution d’une nouvelle variante dangereuse n’est qu’une question de temps. L’efficacité des vaccins contre les infections et les maladies graves diminue également avec le temps. Dans ces conditions, le retour en arrière des mesures les plus élémentaires de lutte contre le virus, le masquage et l’isolement adéquat des cas infectés laisse la population en France et à l’international en canard assis pour la prochaine variante majeure.

Néanmoins, la classe dirigeante française est unie dans son objectif de poursuivre sa politique d’infection de masse, quel qu’en soit le coût en vies. Ainsi, dans la troisième année de la pandémie et à près de 140 000 morts, la France fait face à une situation remarquable où, à l’exception du programme ouvertement fasciste de Zemmour, aucun candidat à la présidence n’a de plan détaillé de sa politique pandémique pour une élection présidentielle dans un peu plus d’un mois. Ce mélange de silence et d’agitation d’extrême droite sur la pandémie reflète l’intention de la classe capitaliste de continuer à régner avec une politique d’infection de masse.

La classe ouvrière doit également être consciente que la campagne de guerre actuelle menée par l’OTAN après l’invasion russe de l’Ukraine sera utilisée par les gouvernements capitalistes à travers le continent pour détourner l’attention de la pandémie et de son impact sur la population.

Les tensions de classe en France et dans toute l’Europe ont été massivement accélérées par la pandémie de COVID-19. Tout comme ses alliés en Europe et outre-Atlantique, de larges pans de la classe dirigeante française voient une guerre extérieure comme une tactique cruciale pour réprimer les divisions internes. L’unité des candidats à la présidence dans l’adoption d’une politique d’infection de masse souligne la nécessité de construire un mouvement ouvrier indépendant pour éliminer la pandémie et s’opposer à la poussée imprudente vers la guerre.

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