Les ministres doivent rassurer les marchés sur leur plan de croissance


L’écrivain est stratège économique en chef chez Netwealth

Le « mini » budget a durci un environnement économique difficile. Le gouvernement a eu raison de s’attaquer aux risques baissiers et d’agir de manière décisive pour faire face à la hausse des prix de l’énergie. Mais avec des marchés déjà fébriles et la Banque d’Angleterre procédant à un resserrement quantitatif, le chancelier, Kwasi Kwarteng, aurait dû s’en tenir à annoncer précisément ce qui était pleinement attendu. À savoir, la taxe sur l’énergie, et l’inversion de la hausse de l’assurance nationale et de l’augmentation prévue de l’impôt sur les sociétés.

D’autres détails auraient dû attendre un budget approprié, accompagné des coûts du Bureau de la responsabilité budgétaire. La chancelière aurait également dû éviter d’autres commentaires sur le maintien des réductions d’impôts le week-end suivant. Le gouvernement doit maintenant rallier les marchés et prouver sa discipline budgétaire.

Il est essentiel de présenter le soi-disant plan budgétaire à moyen terme. Cela devrait montrer que les chiffres s’additionnent, décrire les principes budgétaires du gouvernement et apaiser les inquiétudes déplacées quant à sa vision des institutions financières du Royaume-Uni.

L’abordabilité des plans financiers du gouvernement est la préoccupation immédiate. Le ratio de la dette britannique au produit intérieur brut est gérable, mais élevé. Les finances publiques sont donc sensibles à la relation entre la croissance économique et les taux d’intérêt. Alors que le Royaume-Uni s’éloigne de sa dépendance à l’argent bon marché, il est essentiel que les investisseurs aient confiance dans les finances publiques et les plans de croissance. Mais il faut être conscient de la fragilité de l’économie si la BoE resserre trop sa politique monétaire.

Avant le « mini » budget, le ratio de la dette au PIB semblait devoir augmenter pendant quelques années, soit en raison d’une profonde récession, soit en raison des mesures préventives nécessaires. Il est logique d’utiliser la politique budgétaire et l’emprunt pour stabiliser l’économie à court terme, mais il est essentiel de montrer au marché une trajectoire future d’amélioration de la dette.

Si les ministres s’en tiennent aux mesures actuelles, les dépenses seront réduites. Hormis la taxe sur l’énergie, je calcule que 89 % de l’assouplissement fiscal annulaient la hausse prévue de l’impôt sur les sociétés et de l’assurance nationale.

Les seuils d’imposition pourraient rester gelés. L’inflation gonfle les recettes fiscales et comprime les dépenses en termes réels. Bien que la compression des dépenses du secteur public semble inévitable, le gouvernement devrait éviter une bascule d’allégement fiscal vers l’austérité. Et les prestations devraient être revalorisées en fonction de l’inflation.

Bien qu’il s’agisse d’une décision monétaire, la BoE pourrait reporter ses ventes de gilts – le marché en a déjà assez pour absorber – et économiser l’argent des contribuables en ne payant aux banques aucun intérêt sur les réserves.

Les marchés ne sont pas à l’aise avec les politiques monétaire et budgétaire tirant dans des directions opposées. Mais notre choc inflationniste – alimenté par des facteurs liés à l’offre et aggravé par de l’argent bon marché et non par une économie nationale en surchauffe – permet un certain assouplissement budgétaire sans déclencher de nouvelles inquiétudes sur l’inflation. Et la taxe sur l’énergie a réduit de 5% le pic d’inflation probable.

Mais le gouvernement doit ensuite communiquer la logique qui sous-tend son plan de croissance favorable aux entreprises. Il existe de nombreuses réformes du côté de l’offre qui pourraient faire une réelle différence dans la croissance. Celles-ci doivent être mises en œuvre, mais cela peut maintenant s’avérer politiquement difficile. Les réductions d’impôts font partie du tableau, et non de tout, et ne garantissent pas à elles seules la croissance.

Les facteurs nécessaires pour améliorer les perspectives d’investissement sont connus. Plus de financement et de prêt pour les entreprises. Politiques macro saines. Une main d’oeuvre qualifiée. Infrastructure fonctionnelle et de soutien. Un manque de bureaucratie. Le niveau, la prévisibilité et la simplicité de l’impôt. Ainsi que la demande future prévue. Les ministres doivent mettre en œuvre ce qu’ils peuvent contrôler et démontrer qu’il ne s’agit pas d’une course effrénée, mais d’un plan de croissance soutenu et axé sur les investissements.

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