La sonnette d’alarme pour Macron au milieu des sondages pour la gauche, dirigée par l’instigateur Mélenchon


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Les partis de gauche français rajeunis semblent gagner du terrain sur les alliés centristes du président Emmanuel Macron avant les élections législatives de ce mois-ci, faisant craindre au parti au pouvoir qu’il ne parvienne pas à obtenir la majorité.

Un nouveau sondage, publié mercredi soir par le groupe Ifop-Fiducial, a suggéré que la coalition Ensemble (« Ensemble ») de Macron remporterait 275 à 310 sièges lors du vote, peut-être en dessous des 289 nécessaires pour une majorité.

Le premier tour aura lieu le 12 juin et le second une semaine plus tard, le 19 juin. Ce n’est qu’alors que la forme du nouveau parlement sera claire.

Un nouveau groupe de partis de gauche dirigé par le leader de l’extrême gauche Jean-Luc Melenchon a fait des gains importants avec 170 à 205 sièges, selon le sondage.

Élections législatives françaises
Élections législatives françaises © FRANCE 24

« Nous prenons cela au sérieux parce que dans les médias et dans les sondages, la seule personne qui existe, en dehors de la majorité présidentielle, c’est Jean-Luc Mélenchon », a déclaré jeudi à France 2 la députée du parti au pouvoir Aurore Berge.

Elle a déclaré que la nouvelle coalition « Nupes » de Melenchon, qui comprend les Verts, les socialistes et les communistes, était la seule alternative « forte et crédible ».

Mais si les électeurs ne parvenaient pas à donner la majorité à Macron après sa réélection le 24 avril, cela représenterait une « déstabilisation majeure de la politique dans notre pays pour les années à venir », a-t-elle averti.

La France n’a pas eu de président et de majorité parlementaire de différents partis depuis 1997-2002, lorsque le président de droite Jacques Chirac s’est retrouvé à travailler avec le Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

Une modification constitutionnelle en 2000 devait mettre un terme à ce genre d’impasse politique en déplaçant les élections législatives immédiatement après les élections présidentielles.

Un nouveau sondage réalisé vendredi par le groupe BVA a révélé que seulement 35% des électeurs souhaitaient que Macron ait une majorité, reflétant la nature fortement fracturée de l’électorat.

« Un vrai espoir »

Macron a battu la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle du 24 avril, remportant un deuxième mandat de cinq ans.

Bien qu’il ait les mains libres en matière de politique étrangère quel que soit le résultat des élections parlementaires, son programme national de réductions d’impôts, de réforme de la protection sociale et de relèvement de l’âge de la retraite dépend du vote.

Melenchon, un ancien trotskyste qui dirige le parti La France insoumise, a un programme radicalement différent qui appelle à abaisser l’âge de la retraite à 60 ans, à l’impôt sur la fortune et à augmenter le salaire minimum de 15 %.

Une moyenne des sondages, telle que calculée par le site Web Politico, suggère toujours que Macron remporterait la majorité si le vote avait lieu aujourd’hui et les sondages restent peu fiables, selon certains experts.

Les projections actuelles ne laissent quasiment aucune chance à la gauche d’obtenir la majorité absolue et de former un gouvernement.

Mais lors d’un rassemblement électoral mercredi soir, Melenchon a évoqué les chances de la gauche, qui n’a pas réussi à s’entendre sur un candidat commun à l’élection présidentielle.

« Nous nous sommes réunis pour dire au pays ‘nous sommes une alternative si vous avez compris que les choses ne peuvent pas continuer comme elles sont' », a-t-il déclaré devant 1 500 personnes à Paris.

Il espère que la promesse de la gauche de davantage de dépenses sociales et de protections environnementales, ainsi que la colère suscitée par la hausse des prix causée par la guerre en Ukraine, inciteront les partisans à se manifester.

« Si les gens pensent que nous pouvons gagner, ils iront voter dans leurs charges, leurs grappes, leurs voitures », a déclaré le charismatique septuagénaire à la salle sous les applaudissements.

« Il y a un réel espoir », a récemment déclaré à l’AFP le chef du parti socialiste Olivier Faure.

Le parti LREM de Macron a lancé mercredi une nouvelle campagne d’affichage en ligne, affirmant que les gens ne devraient pas être « dupes » à propos de « Nupes ».

‘Fragile’

Les sondages suggèrent que le parti d’extrême droite du Rassemblement national de Le Pen gagnerait environ 25 à 49 sièges si le vote avait lieu aujourd’hui, tandis que le parti républicain de droite traditionnel pourrait voir sa présence se réduire à 39 à 62 sièges.

Brice Teinturier, politologue et patron du groupe de sondage Ipsos, a alerté jeudi sur les difficultés à faire des projections en termes de nombre de sièges de chaque groupement.

Les Français montraient peu d’appétit pour la campagne, ce qui rendait probable des taux d’abstention élevés, et la modélisation par les groupes de sondage était très incertaine.

« Vous pouvez avoir 40-50 sièges qui changent de main simplement parce que vous avez un ou deux points de plus ou de moins (du vote), ou si vous avez un taux d’abstention qui change », a-t-il déclaré à la radio France Inter.

« Nous spéculons sur des choses qui sont très fragiles », a-t-il déclaré.

(AFP)



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