La montée en puissance du Covid-19 en France pourrait submerger les USI des hôpitaux parisiens, préviennent les médecins


«Nous serons obligés de sélectionner les patients ayant accès aux USI et ceux qui ne le font pas afin de sauver autant de vies que possible. Ce triage impliquera tous les patients, Covid et non-Covid, en particulier en ce qui concerne l’accès aux soins intensifs pour les patients adultes. », lisait l’éditorial.

Samedi soir, il y avait 1429 patients en unité de soins intensifs dans la seule région Ile-de-France, où se trouve Paris, selon les données publiées par l’autorité sanitaire française, Santé Publique France. Le responsable de l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, Aurélien Rousseau, a tweeté la semaine dernière son intention de porter le nombre de lits en USI dans la région à 2250, pour faire face à la hausse des infections.

Les médecins parisiens ont écrit dans leur éditorial qu’ils n’avaient « jamais connu une telle situation, même lors des pires attentats terroristes de ces dernières années », faisant référence aux attentats terroristes de novembre 2015 à Paris qui ont fait 130 morts et 494 blessés.

« Tous les indicateurs montrent que les mesures actuelles sont et seront insuffisantes pour inverser rapidement la courbe alarmante de la contamination », ont-ils ajouté, soulignant la stratégie du gouvernement pour enrayer une troisième vague d’infections.

Une infirmière prend en charge un patient atteint de Covid-19 à l'unité de soins intensifs du Centre hospitalier privé de l'Europe à Port-Marly, le 25 mars 2021.
La France a confirmé plus de 4,5 millions de cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie – le quatrième plus grand nombre de cas au monde après les États-Unis, le Brésil et l’Inde. Au total, 94 492 personnes sont mortes dans le pays à ce jour.

Comment contenir le virus

La France entre dans une semaine décisive. Samedi soir, il y avait 4791 personnes dans les USI à l’échelle nationale, approchant le pic de la deuxième vague Covid-19 du pays, qui a vu 4 903 personnes en soins intensifs le 16 novembre.

Le président français Emmanuel Macron, qui doit être réélu l’année prochaine, a jusqu’à présent résisté à l’imposition d’un troisième lock-out à l’échelle nationale – contre l’avis de son conseil scientifique – en invoquant l’impact potentiel que cela aurait sur la santé mentale et sur l’économie française. .

L'Europe a raté sa chance d'arrêter la troisième vague.  Les États-Unis pourraient être les prochains

Au lieu de cela, le gouvernement a favorisé un couvre-feu à 19 heures, ainsi que des «restrictions sanitaires renforcées» régionales qui permettent aux écoles dans de nombreuses régions de rester ouvertes, mais exigent que les magasins non essentiels ferment et limitent les déplacements des personnes à un rayon de 10 kilomètres à moins qu’ils n’aient raisons professionnelles ou de santé impérieuses de voyager plus loin.

De nombreux professionnels de la santé ont exhorté le gouvernement français ces dernières semaines à imposer des restrictions nationales plus strictes, à la lumière de la variante contagieuse du coronavirus B.1.1.7, qui a été identifiée pour la première fois au Royaume-Uni et qui est désormais dominante en France.

Au terme d’un sommet européen tendu jeudi soir, le président français a défendu sa décision de ne pas mettre en place un lock-out fin janvier.

« Nous n’avons pas eu l’explosion de cas que chaque modèle prévoyait », a déclaré Macron lors d’une conférence de presse. « Il n’y aura pas de mea culpa de ma part. Je n’ai pas de remords et je ne reconnaîtrai pas mon échec », a-t-il ajouté.

Mais selon l’éditorial des médecins parisiens, les mesures actuelles ne suffisent pas à contenir le virus, et la campagne nationale de vaccination n’a pas suffisamment avancé pour « avoir un impact significatif sur l’évolution de l’épidémie dans cette période ».

Un nouveau rapport d'AstraZeneca indique que le vaccin était efficace à 76% pour prévenir les symptômes de Covid-19

Macron a déclaré que l’accélération de la vaccination était une « priorité nationale », bien qu’il ait également reconnu les lacunes de « l’ambition » de l’Europe en matière de vaccins dans le bloc.

Les vétérinaires et dentistes français sont désormais autorisés à administrer les vaccins Covid-19 dans le pays afin «d’accélérer la campagne». Au total, 7 550 454 personnes en France (11,2% de sa population) ont reçu dimanche une première dose d’un vaccin Covid-19, selon les données du gouvernement.

Laisser un commentaire