La moitié des enfants les plus vulnérables du Soudan pourraient mourir sans aide |


« Au moment où nous parlons aujourd’hui, 650 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère. S’ils ne sont pas soignés, la moitié d’entre eux mourront », a déclaré le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Soudan, Mandeep O Brien, soulignant ce que les travailleurs humanitaires chevronnés ont qualifié de crise sans précédent.

La montée en flèche des problèmes récents au Soudan trouve ses racines dans un coup d’État militaire en octobre 2021 qui a provoqué un gel du financement international des opérations d’aide et qui a forcé les équipes de secours de l’ONU à réduire de moitié les rations, dans certains cas.

Le « tumulte » politique en cours a également affaibli les structures de soutien de l’État aux familles en difficulté, qui ont dû faire face à des hausses spectaculaires des prix des denrées alimentaires et à la violence intertribale, a déclaré le directeur national du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies au Soudan, Eddie Rowe.

Faim croissante

« Pour le moment, le PAM (a) prévu qu’environ 15 millions de personnes souffriraient de la faim chaque jour depuis le début de la saison de la faim, et nous procédons actuellement à une évaluation car nos indicateurs prévoyaient que cela pourrait atteindre 18 millions d’ici la fin de ce mois, » il a dit.

« Nous sommes toujours aux prises avec une augmentation de l’incidence des conflits et de la violence intertribaux, et cela s’est en fait propagé maintenant pas seulement au Darfour, mais dans d’autres parties du pays… La guerre d’Ukraine a également eu un impact significatif. Tout cela dans le contexte d’un pays politiquement instable, a entraîné cette année une crise humanitaire sans précédent.

Solidarité avec le Soudan

Dans un appel à la communauté internationale pour qu’elle « soit solidaire des enfants du Soudan », Mandeep O Brien de l’UNICEF a noté que la crise reflétait bien plus qu’un manque de nourriture, les services de santé de base, l’eau potable, l’assainissement et l’éducation faisant cruellement défaut.

« La vaccination de routine, malheureusement, est en déclin au Soudan. Entre 2019 et 2021, le nombre d’enfants qui n’ont pas reçu une seule dose de vaccins salvateurs a doublé,», a-t-elle déclaré aux journalistes à Genève.

Montée en flèche du coût de la vie

Faisant écho à ces préoccupations, le représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Soudan, Axel Bisschop, a averti que les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) au Soudan avaient vu le coût de la vie « monter en flèche ».

Cela était lié aux « effets d’entraînement de la guerre en Ukraine, aux impacts persistants de la pandémie de COVID-19 et aux conditions météorologiques extrêmes résultant de la crise climatique », a-t-il déclaré.

« Le Soudan est accueille aujourd’hui environ 1,1 million de réfugiés», a expliqué le responsable du HCR, notant que de nouveaux affrontements intercommunautaires cette année et l’incendie et le pillage de villages, de marchés, de maisons et de bétail dans les États du Darfour, du Kordofan et du Nil Bleu avaient déplacé plus de 177 000 personnes.

« Nous avons également environ 3,7 millions de déplacés internes. Et comme l’ont souligné mes collègues ici, la crise humanitaire, qui se traduit en fait par une crise alimentaire, a un impact sur les communautés marginalisées et parmi celles-ci, les réfugiés et les personnes déplacées.

Déficit de financement

Les niveaux de financement humanitaire pour les trois agences restent bien en deçà de ce qu’ils devraient être pour fournir un soutien efficace à la prévention. La crainte est qu’à moins que des promesses ne soient faites prochainement, le coût d’avoir à répondre à une urgence bien plus importante sera bien plus élevé.

Illustrant l’ampleur du déficit de financement, au 13 septembre, le HCR avait reçu seulement un tiers des 348,9 millions de dollars nécessaires cette année pour apporter une réponse efficace et fournir une assistance et une protection vitales face à des besoins croissants.

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