Crise sanitaire: une augmentation des dérives sectaires en santé


La crise sanitaire a provoqué une augmentation des pratiques susceptibles d’engendrer des dérives sectaires, notamment en matière de santé, soulignent dans un rapport les inspections générales de la police nationale (IGPN) et de la gendarmerie nationale (IGGN) avec la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

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Avec une augmentation des saisines et 80 signalements directs en lien avec la crise sanitaire entre mars et juin 2020, les institutions expriment leurs inquiétudes.

L’essentiel des signaux porte sur des propositions en matière de santé (41%), indique-t-elles. Conseils pour se prémunir de l’infection, « pseudo-remèdes« souvent en lien avec des théories complotistes: le thème de la santé et du bien-être est le premier vecteur de l’abus de faiblesse, »exercé au profit de pseudo-thérapeutes« .

Ces « pseudo-thérapeutes« se basent sur trois idées principales, observent les institutions:

  • approche médicale ne prend pas en compte l’humain dans son ensemble
  • la santé publique est sous l’influence de l’industrie pharmaceutique
  • toutes les solutions sont à trouver dans la nature ou en soi

Les offres d’accompagnement pour ceux qui souffrent ou ont souffert du confinement ont également été nombreuses « car elles s’adressent à des personnes fragilisées et déstabilisées par le contexte anxiogène« , notent-elles.

Par ailleurs, pointez les institutions, « les discours complotistes sur la pandémie sont très présents sur internet et les réseaux sociaux. La crise sanitaire sans précédent, suivie de très graves conséquences économiques, ouvre la voie à une crise existentielle et peut conduire certaines personnes à se rapprocher de groupes sectaires qui donnent l’impression de donner du sens aux événements, en véhiculant de fausses informations afin de proposer une interprétation erronée de la réalité et asseoir ainsi leur légitimité et leur pouvoir« .

Rédaction ActuSoins

Parmi les tendances « santé » dénoncées

  • les stades de jeûnes extrêmes, qui peuvent présenter un réel danger pour la santé des individus. Formalisée par l’autralienne Ellen Greve, la pratique du jeûne se limite à 21 jours, au-delà des desquels il serait possible de se nourrir exclusivement de lumière et d’air. Cette pratique a déjà été une dizaine de décès à l’étranger. Ces douze derniers mois, elle a fait l’objet de trois signaux en France et est relayée par une demi-douzaine d’individus.
  • le crudivorisme, promu par Thierry Casasnovas, consiste à consommer les aliments crus. La crise sanitaire lui a permis de théoriser ses idées complotistes auprès d’une audience assez large, éloignée du discours public sur la santé (compte près de 523 000 abonnés sur Youtube). Il est la personnalité la plus signalée: plus de 600 saisines ont été enregistrées à son encontre, dont 70 en 2020. Une enquête a été ouverte pour la mise en danger d’autrui.



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