Un an après le verrouillage: la technologie améliore la vie dans les régions rurales de l’Inde


Lorsque le verrouillage national induit par la pandémie a été introduit le 24 mars 2020, des millions de travailleurs migrants ont été contraints d’abandonner leurs moyens de subsistance dans les villes et de rentrer chez eux, dans leurs villes et villages à pied pendant des jours et des semaines. L’économie étant pratiquement au point mort, ces travailleurs non qualifiés ont le plus lutté pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. D’une part, ils ont perdu leur emploi en ville, et d’autre part, ils n’ont eu recours à aucune opportunité d’emploi dans leurs propres villages.

Leur situation était en contraste frappant avec les cols blancs de l’Inde urbaine. Grâce à Internet et aux technologies numériques, les salariés et les indépendants se sont immédiatement habitués à leur nouvelle routine de travail à domicile. Bien que nombre d’entre eux se heurtent à des obstacles dans leur emploi, ils sont toujours dans une meilleure position que les travailleurs migrants et les ouvriers qui dépendent du salaire journalier pour leur survie.

Presque du jour au lendemain, les habitants des zones urbaines sont passés sans effort au télétravail pour accomplir des tâches à la fois personnelles et professionnelles. En outre, ils avaient un accès facile aux paiements et aux plates-formes numériques ainsi qu’à la fourniture de services à domicile.

Cela ressemblait à un choc des civilisations marqué par les nantis et les démunis de l’ère numérique.

En effet, depuis Covid-19, la classe ouvrière rurale a du mal à joindre les deux bouts. L’économie monétaire rurale s’est arrêtée en raison d’une pénurie de centres de versement de liquidités et d’une rareté des emplois rémunérés à la journée. Les salariés journaliers et les entrepreneurs ruraux, qui utilisaient encore l’argent liquide comme mode de transaction, ne pouvaient même pas satisfaire leurs besoins essentiels. Le manque de connaissances numériques et financières, associé à leur incapacité à démarrer une entreprise en ligne, a posé un défi supplémentaire en ligne.

Cette situation sans précédent, tout en soulignant la fracture numérique entre l’Inde rurale et urbaine, a servi de signal d’alarme. Les agences gouvernementales, les entreprises privées et les ONG sont intervenues et ont pris des mesures pour introduire la technologie dans la main-d’œuvre rurale composée d’agriculteurs, d’ouvriers et de petits commerçants. Cela impliquait de fournir aux petites villes et villages un accès à une formation professionnelle et à des portails d’emploi, ainsi qu’à des solutions de santé et de paiement numériques basées sur la technologie, entre autres avantages.

Pour sa part, le gouvernement a renforcé l’infrastructure bancaire rurale, atteint des niveaux plus élevés d’inclusion financière et élargi la portée de divers programmes de secours, notamment Jan Dhan Yojana, le transfert direct de prestations (DBT), le régime de pension de vieillesse et les connexions au GPL aux femmes de Familles BPL. Le programme DBT, en particulier, tire parti de la technologie pour faciliter les transferts monétaires dans le cadre de divers régimes de protection sociale. Son lien avec Aadhaar s’est avéré être une aubaine pour les populations rurales qui ont dû rester à l’intérieur en raison de restrictions de mouvement. Parallèlement, les fintechs rurales et les correspondants bancaires ont joué un rôle important dans l’autonomisation financière de ces communautés mal desservies.

Au cours des mois de fermeture, les magasins Kirana sont devenus des fournisseurs uniques de services financiers soutenus par des processus et des plates-formes numériques et technologiques. Ces magasins offrent une gamme de services, notamment des services bancaires, des services publics et de commerce électronique. En outre, les kiranas agissent également en tant qu’agents de voyages et centres de distribution dans le segment de la vente au détail.

Malgré les difficultés initiales liées à la formation aux compétences numériques et aux autres technologies, à l’accès à Internet et à la création d’opportunités de travail indépendant, les populations rurales, en particulier les jeunes, sont désormais mieux placées pour trouver un emploi sans avoir à se rendre dans les centres urbains pour gagner leur vie. moyens de subsistance. Les entreprises Fintech rurales ont particulièrement donné aux populations rurales les moyens de créer leur propre entreprise avec un investissement nul ou minimal. Celles-ci ont en quelque sorte commencé à changer le paysage de l’économie rurale en Inde.

La technologie a également grandement profité à la communauté agricole. Il a permis aux agriculteurs de créer des startups agro-technologiques et d’utiliser des smartphones connectés à Internet pour vendre leurs produits via des mandis numériques et assister à des webinaires basés sur les connaissances avec d’autres agriculteurs.

Cependant, l’Inde rurale a encore un long chemin à parcourir avant d’adopter pleinement les technologies émergentes et de récolter leurs avantages. Par exemple, malgré l’accès aux services bancaires et financiers numériques, les habitants des villages et des petites villes préfèrent toujours les interactions personnelles principalement en raison d’un manque de confiance. Les acteurs gouvernementaux et privés devront les convaincre de la sûreté et de la sécurité de l’utilisation de produits numériques, et en même temps créer un modèle collaboratif combinant les mondes physique et numérique.

Alors que nous nous préparons à un monde post-pandémique, une plus grande adoption de la technologie et une plus grande inclusion financière devraient être notre vision collective de l’Inde rurale et de son développement économique global.

L’auteur, Dilip Modi, est le fondateur de Spice Money. Les opinions exprimées sont personnelles

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