Siutat dresse le bilan des ligues fermées dans le panier européen


Le président de la fédération française de basketball Jean-Pierre Siutat a dressé un bilan de l’arrivée des ligues fermées dans le basket européen, à l’image de ce qui est en train de se passer avec le football.

Alors que douze grands clubs européens de football ont annoncé la création d’une Super League concurrente de la Ligue des champions, le basket européen avait déjà franchi le pas au début des années 2000, avec la création de l’Euroligue en conflit avec la Fédération Internationale. La situation s’envenime à nouveau fin 2015, lorsque l’Euroleague envisage à partir de la saison 2016-17 de basculer dans une formule semi-fermée, sur le modèle de la NBA, avec onze « franchises » ayant une licence permanente dix ans. Elle réussit à attirer les plus grands clubs européens, malgré les menaces d’exclusion de la Fiba.

« C’est catastrophique ce que l’on vit (dans le panier), a estimé Jean-Pierre Siutat, président de la Fédération française de basket (FFBB), au micro de RMC Sport. Et je trouve ça intéressant, quelque part, de voir comment le pied va gérer cette affaire. Je trouve pertinent que les chefs d’État, dans des gouvernements qui sont membres de la commission européenne, réagissent positivement pour défendre le sport à l’européenne, avec ce qu’on appelle les pyramides fédérales. C’est un vrai danger, et j’espère que ce qui se passe va servir à l’ensemble des sports concernés. « 

Siutat: « On ne peut que subir »

Deux visions du panier s’affrontent depuis 2015, entre une approche essentiellement probusiness de l’Euroleague (qui gère les deux principales compétitions de clubs du basket européen, l’Euroligue et l’Eurocoupe) à l’américaine, et celle plus traditionnelle de la Fiba, qui cherche à préserver un système dans lequel l’accession aux coupes continentales se fait par les championnats nationaux. Le conflit entre les deux instances se poursuit depuis. Les sélections internationales sont contraintes de disputer les fenêtres internationales proposées par la Fiba sans leurs joueurs NBA et Euroligue, qui ne sont pas libérés par leurs franchises et leurs clubs concernés.

« Soit on va sur un modèle du sport professionnel qui est ce qu’on connaît aux Etats-Unis avec des ligues privées, et globalement, le reste n’existe plus. Il n’y a plus de sport amateur. La formation pour accéder au sport professionnel est confiée aux universités américaines, mais en Europe ce sont des académies, des structures privées qui vont gérer la formation. ce système pyramidal, le travail de formation des clubs, de compétition avec des montées et des descentes. Et puis protéger une bonification par le sport et par les résultats sportifs? subit davantage tant que la commission européenne n’a pas décidé quel va être le modèle de l’Europe. « 

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