L’Ukraine achète des locomotives et camions de pompiers à la France pour 1,3 milliard d’euros


Le contrat signé entre la France et l’Ukraine prévoit la fourniture de 130 locomotives électriques et 370 camions de pompiers par Alstom et Desautel.

L’Ukraine et la France ont signé ce jeudi quatre accords intergouvernementaux d’un montant total de 1,3 milliard d’euros, qui prévoient notamment la fourniture de 130 locomotives électriques et 370 camions de pompiers au gouvernement ukrainien.

« Nous ouvrons un nouveau chapitre de notre économie avec la France », ces accords permettant de créer « des milliers d’emplois » en Ukraine, s’est félicité le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal aux côtés du ministre français de l’Economie Bruno Le Maire, en visite à Kiev.

Le premier contrat porte sur l’achat au groupe français Alstom, par les chemins de fer ukrainiens, de 130 locomotives électriques destinées au fret, pour un montant de 880 millions d’euros. Dans le cadre de ce projet, les Français ont « accepté augmenté » la part qui sera produite en Ukraine de 20% à 35%, a précisé Bruno Le Maire.

Emplois sécurisés

Côté français, les locomotives vont notamment occuper l’usine Alstom de Belfort -centre d’excellence mondial du groupe pour les locomotives-, mais aussi les sites d’Ornans, Tarbes, Le Creusot et Villeurbanne, a spécifié le constructeur. Le contrat doit permettre « la sécurisation d’environ 150 emplois (dont 110 à Belfort) sur six à sept ans chez Alstom et 600 emplois chez les fournisseurs », selon Bercy.

En plus de la fourniture des locomotives, Alstom doit également prendre en charge la maintenance complète des locomotives, effectuée localement dans les dépôts des chemins de fer ukrainiens. Dans un communiqué, le maire LR de Belfort, Damien Meslot, a salué une « excellente nouvelle pour le site Alstom de Belfort », l’un des piliers de l’économie locale, car la commande va « permettre de fournir du travail pour les sept années à venir « .

« Grâce à cette commande et à la production du TGV du futur, le site (…) se trouve ainsi conforté dans ses perspectives d’avenir », s’est-il félicité. C’est « un succès diplomatique, géopolitique et industriel », de même qu’une « excellente nouvelle pour l’emploi local », a estimé de son côté le député européen MoDem Christophe Grudler. Alstom a déjà mis au point un type de locomotives adaptées à l’écartement local des rails et aux dures conditions climatiques de la région, vendues au Kazakhstan et en Azerbaïdjan, at-il précisé dans un communiqué.

370 camions

Le deuxième accord signé jeudi prévoit la fourniture par l’entreprise française Desautel de 370 camions échelles pour 300 millions d’euros, afin de répondre aux besoins du service d’Etat ukrainien des situations d’urgence.

Les deux autres contrats, chacun de 70 millions d’euros, portent sur des rénovations de stations d’eau potable à Kiev et dans la région de Lougansk (est), près de la ligne de front avec les séparatistes prorusses. Ils concernent des groupements associant Eiffage et Saint-Gobain pour l’un, Vinci, Razel-Bec et Civipol pour l’autre.

Sur le montant total de ces accords cadres, qui doivent être encore ratifiés par les Parlements des deux pays, 590 millions d’euros seront financés par des prêts du Trésor français et 555 millions d’euros par des crédits de banques françaises, selon Bercy. Kiev, qui dépend du soutien politique de Paris face à la Russie, avait déjà signé en 2018 un accord sur l’achat au groupe franco-allemand Airbus Helicopters de 55 hélicoptères civils pour un demi-milliard d’euros.

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