L’Europe invitée à lancer un fonds pour stimuler la production d’aimants de terres rares


Des drapeaux de l’Union européenne flottent devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique, le 5 mai 2021. REUTERS/Yves Herman

  • L’UE cherche à réduire de 95 % sa dépendance vis-à-vis de la Chine pour les aimants en terres rares
  • Bloc vise à multiplier par 14 la production d’aimants domestiques d’ici 2030
  • Le plan comprend un fonds d’investissement, des allégements fiscaux, un organisme d’approvisionnement

LONDRES, 30 septembre (Reuters) – L’UE devrait investir jusqu’à 200 millions d’euros par an pour augmenter la production nationale d’aimants spécialisés en terres rares, vitaux pour les moteurs de voitures électriques et les éoliennes, et réduire la dépendance vis-à-vis de la Chine, a déclaré un organisme financé par l’UE jeudi.

Les entreprises pourraient se voir offrir des allégements fiscaux dans le cadre d’un plan pour que l’UE produise un cinquième de sa propre demande d’aimants de terres rares d’ici 2030, a déclaré l’Alliance européenne des matières premières (ERMA).

Actuellement, 95 % des aimants permanents de l’UE, également vitaux pour le secteur de la défense et les produits de haute technologie tels que les robots, sont importés de Chine.

Un rapport d’ERMA confirme un article de Reuters le mois dernier selon lequel l’UE envisageait d’offrir un soutien aux producteurs locaux afin qu’ils puissent rivaliser avec ses rivaux chinois. Lire la suite

L’UE, avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, vise à développer l’extraction, le traitement et les aimants nationaux des terres rares pour aider à atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone.

La demande d’aimants permanents devrait être multipliée par dix d’ici 2050, lorsque l’UE et la Grande-Bretagne se sont engagées à réduire à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre.

La certification environnementale et une opération d’approvisionnement soutenue par l’État font partie d’une douzaine de propositions dans le rapport, qui cible le secteur des aimants de terres rares comme une priorité stratégique.

« Nous devons agir rapidement. L’écart (avec la Chine) se creuse et la demande mondiale augmente », a déclaré Bernd Schäfer, directeur général d’EIT Raw Materials, qui gère ERMA.

« Notre base de données a des preuves qu’il va y avoir un risque majeur d’interruption de la chaîne d’approvisionnement avec toutes les implications pour l’industrie européenne », a-t-il déclaré dans une interview.

Une proposition clé est qu’un « Bridge Fund » devrait être lancé d’une valeur de 150 à 200 millions d’euros par an pour aider à financer des projets.

Le rapport indique que l’UE doit créer des « règles du jeu équitables » parce que les aimants des producteurs européens se vendent 20 à 30 % de plus que les produits des concurrents chinois en raison de diverses subventions du gouvernement de Pékin.

Les entreprises ont soumis 14 projets à ERMA d’une valeur de 1,7 milliard d’euros qui permettraient au bloc d’augmenter la production d’aimants permanents à 7 000 tonnes d’ici 2030 contre 500 tonnes actuellement, selon le rapport.

Reportage par Eric Onstad Montage par Bernadette Baum

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