L’Europe devrait éviter d’être entraînée dans la guerre froide des États-Unis contre la Chine


Le drapeau national chinois (au centre) flotte à côté des drapeaux de l’Union européenne à Bruxelles, en Belgique, le 9 avril 2019. /Getty

Le drapeau national chinois (au centre) flotte à côté des drapeaux de l’Union européenne à Bruxelles, en Belgique, le 9 avril 2019. /Getty

Note de l’éditeur: Fiona Edwards est membre du comité d’organisation de la campagne No Cold War et signataire de la lettre ouverte protestant contre l’interdiction de la CGTN par la Grande-Bretagne. L’article reflète les opinions de l’auteur et pas nécessairement celles de CGTN.

L’administration américaine tente d’entraîner l’Europe dans sa politique de guerre froide contre la Chine, à laquelle l’Union européenne, en particulier, a jusqu’à présent refusé de participer. Cela fait de la région un point central de la politique mondiale aujourd’hui.

Cet agenda américain menaçant, qui est totalement contraire aux intérêts des peuples d’Europe, de Chine et des États-Unis, est malheureusement et constamment mis en avant par l’administration américaine. Mais une opposition significative à cette approche dangereuse de la guerre froide se développe également à travers le monde, y compris en Europe.

L’intérêt opposé des partisans américains de la nouvelle guerre froide et des intérêts des peuples d’Europe est particulièrement clair. Cette nouvelle guerre froide contre la Chine a été déclenchée par l’ancien président américain Donald Trump. L’objectif explicite des États-Unis est de bloquer le développement économique de la Chine, ce que l’actuel secrétaire d’État américain Anthony Blinken continue de décrire comme le « plus grand test géopolitique » auquel les États-Unis sont confrontés au 21e siècle.

L’approche du président américain Joe Biden pour attaquer la Chine diffère de celle de Trump en ce que la nouvelle administration américaine tente de construire un front international plus large d’alliés américains pour s’engager dans une guerre froide avec la Chine. L’Europe est considérée comme un domaine clé pour cela.

Cependant, cette approche se heurte à l’obstacle de l’opinion publique en Europe. En janvier 2021, un sondage mené par le Conseil européen des relations étrangères (ECFR) a révélé qu’une majorité d’Européens pensent que la Chine sera « plus puissante que les États-Unis d’ici une décennie » et souhaiterait que leur pays « reste neutre dans un conflit ». entre les deux superpuissances.

Comme Mark Leonard, un directeur de l’ECFR l’a récemment déclaré : « Le public européen pense qu’il y a une nouvelle guerre froide mais ils ne veulent rien avoir à faire avec cela.

« Notre sondage révèle qu’un cadrage de ‘guerre froide’ risque de s’aliéner les électeurs européens », a-t-il expliqué.

Malgré cette opposition européenne, lors des derniers sommets du G7 et de l’OTAN en juin 2021, l’objectif de Biden était de tenter de recruter de nouveaux alliés européens pour soutenir la guerre froide. Sous la pression américaine, le communiqué du sommet de l’OTAN est allé jusqu’à identifier la montée en puissance de la Chine comme un « défi systémique » et « une menace sécuritaire pour l’alliance militaire occidentale ». D’après les sondages, cela est assez clairement contraire à la majorité de l’opinion publique en Europe.

Il est clairement absurde de suggérer que la Chine constitue une menace pour les pays de l’OTAN. En fait, c’est exactement le contraire qui se produit. L’Europe et les États-Unis sont tous deux à des milliers de kilomètres de la Chine, et la Chine n’a aucune force militaire, même à distance près de l’Europe ou des États-Unis.

Mais la militarisation américaine de la région du Pacifique a été une tendance croissante au cours de la dernière décennie. Les États-Unis ont actuellement 400 bases militaires autour de la Chine et la demande de budget militaire des États-Unis pour 2022 propose de dépenser des centaines de milliards de dollars pour améliorer les capacités de l’armée américaine dans le but explicite, bien qu’irréaliste, de maîtriser la Chine.

Un avion cargo de l’US Air Forces décolle de la piste de la base d’Incirlik à Adana, en Turquie, le 12 août 2015. /Getty

Un avion cargo de l’US Air Forces décolle de la piste de la base d’Incirlik à Adana, en Turquie, le 12 août 2015. /Getty

Malheureusement, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont tous envoyé des navires de guerre en mer de Chine méridionale cette année dans des gestes politiquement provocateurs, bien que militairement insignifiants, de soutien à ce renforcement militaire dirigé par les États-Unis dans le Pacifique. La Chine n’a pas envoyé de navires de guerre sillonner les côtes des États-Unis ou de l’Europe.

Une nouvelle escalade de la nouvelle guerre froide contre la Chine a eu lieu en septembre, avec l’annonce que la Grande-Bretagne, l’Australie et les États-Unis ont formé une alliance connue sous le nom d’AUKUS. Cela verra la Grande-Bretagne et les États-Unis fournir à l’Australie la technologie pour déployer des sous-marins à propulsion nucléaire.

La réalité est que tout pays européen qui décide de suivre l’approche de guerre froide des États-Unis contre la Chine subira des dommages économiques et des pertes d’emplois, de commerce, d’investissement et d’accès aux technologies de pointe clés.

La Chine est déjà un partenaire commercial majeur de la plupart des pays européens, et la tendance à la poursuite de la coopération économique s’accentue. Par conséquent, les tentatives des États-Unis de perturber la coopération économique entre la Chine et les pays européens, y compris les efforts de Washington pour empêcher la signature de l’accord global d’investissement UE-Chine, sont totalement contraires aux intérêts des peuples d’Europe.

Au lieu d’accepter ce programme américain de guerre froide, l’Europe devrait coopérer avec la Chine et le reste du monde pour s’attaquer aux véritables menaces et problèmes auxquels l’humanité est confrontée. La poursuite d’une nouvelle guerre froide contre la Chine est à la fois une distraction et un obstacle sérieux à la véritable coopération mondiale nécessaire de toute urgence pour mettre fin à la pandémie, stimuler la reprise économique et arrêter le changement climatique.

(Si vous souhaitez contribuer et avoir une expertise spécifique, veuillez nous contacter à opinions@cgtn.com.)

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