Lettre : La modernisation de l’aide est essentielle pour faire face aux crises auxquelles le monde est confronté


L’éditorial de Stephen Cutts (Opinion, 16 juin) a fait valoir que les statistiques du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE n’étaient pas crédibles. Il semble être coincé dans le passé.

La modernisation rencontre toujours des résistances et n’est pas une science parfaite. Mais il est essentiel de répondre aux crises multiples auxquelles le monde et les pays en développement en particulier sont confrontés. Nous pouvons passer notre temps à réfléchir sur la façon de compter. Ou nous pouvons passer notre temps à compter de manière à rendre les arguments en faveur d’un développement de plus en plus efficace aussi convaincants que possible. Le CAD choisit ce dernier.

Le CAD est une coalition de 30 donateurs qui fournissent 179 milliards de dollars d’aide par an pour aider les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. La demande d’aide dépasse l’offre et il n’y a pas de moyen parfait d’allouer ou de comptabiliser les ressources rares.

Au fur et à mesure que le monde change, le CAD change également. M. Cutts n’aime peut-être pas les changements de règles, mais sans eux, le CAD ne réagirait pas aux changements dans le monde réel – par opposition au monde statistique. Sans changement, le CAD ne répondrait pas aux différents besoins de ses partenaires – en prêts comme en subventions, en nouveaux instruments financiers tels que les garanties, les remises de dette et les obligations à impact social.

Il est démodé de supposer qu’une subvention est toujours meilleure qu’un prêt transparent, responsable et concessionnel en toutes circonstances, en particulier lorsque l’APD est sous une telle pression. Cela dépend de l’objet du financement et des conditions dans lesquelles il est prêté ou accordé.

Selon M. Cutts, le CAD devrait remettre les clés pour définir ce qui compte comme aide. C’est un défi juste, mais dénature le DAC comme un club fermé. Il suppose également que les pays en développement les plus pauvres auraient une voix égale à une table plus large. De nombreux membres du CAD se sont engagés à ne laisser personne de côté.

Le CAD s’engage dans un dialogue ouvert avec la société civile, les pays partenaires et le public. Il est totalement transparent sur les processus et les données qui informent tout changement de règle.

Susanna Moorehead
Président du CAD de l’OCDE2
Paris, France

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