Les législateurs français retardent le projet de loi sur le nouveau « pass vaccin » contre Macron


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Le parti centriste au pouvoir du président français Emmanuel Macron a été pris de court mardi après que les partis d’opposition ont uni leurs forces pour présenter un projet de loi qui obligerait les gens à prouver qu’ils sont vaccinés – et pas seulement un test Covid négatif ou une preuve que l’on a récupéré du coronavirus – pour accéder aux lieux publics et aux transports.

La chambre basse de l’Assemblée nationale débattait de la mise en place d’un nouveau laissez-passer sanitaire plus strict qui exigerait une preuve d’avoir été complètement vacciné. Le pass santé actuel (passe sanitaire) est également valable si l’on fournit un test négatif récent ou une preuve d’avoir récupéré du Covid-19.

Mais lorsque le gouvernement a demandé lundi soir à la chambre de poursuivre le débat sur la loi après minuit, pour s’assurer qu’elle pourrait être adoptée d’ici la fin de la semaine, la droite les Républicains (LR) s’est associée à l’extrême droite et à l’extrême gauche pour arrêter le débat.

Dans l’embarras pour la République en marche de Macron (LREM) parti qui contrôle le Parlement, trop peu de ses législateurs étaient encore présents dans l’hémicycle au moment du vote à main levée sur la poursuite du débat.

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Les médias français ont déclaré que la décision surprise de LR – qui a soutenu l’orientation principale de la législation – indiquait une montée des tensions politiques avant les élections présidentielles d’avril 2022, dans lesquelles Macron apparaît comme le favori mais n’est pas certain de gagner.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a fustigé un « coup d’État procédural » des législateurs de l’opposition, affirmant qu’ils voulaient « faire dérailler le calendrier » pour le laissez-passer vaccinal pour des raisons purement politiques.

« Nous ferons tout pour respecter le calendrier tel qu’il a été fixé », a-t-il déclaré à la radio France Inter. Le gouvernement souhaite que la nouvelle législation soit mise en œuvre à partir du 15 janvier.

Le débat devait reprendre mardi soir, ont indiqué des sources parlementaires, avec 500 amendements déposés par l’opposition à discuter et les législateurs face à un autre tard dans la nuit.

‘Amateurs’

Ce retard a souligné les fragilités de LREM, un parti centriste parvenu qui n’a pas réussi à se constituer une base solide depuis l’ascension fulgurante de Macron à la présidence en 2017.

« Une fois amateurs, toujours amateurs », a commenté Damien Abad, chef de la faction LR à l’Assemblée nationale, qualifiant le vote de « coup dur pour le parti au pouvoir et le gouvernement ».

Le Premier ministre Jean Castex a déclaré lors d’une réunion des législateurs LREM que les événements de lundi soir « ne correspondaient pas à la gravité de la situation » et que le parti avait désormais besoin d’être « plus uni que jamais », selon les participants.

Après un âpre débat du Nouvel An sur une initiative visant à arborer le drapeau européen sur le monument de l’Arc de Triomphe pour marquer le tour de la France à la présidence de l’UE, le quotidien Le Monde a déclaré que cet épisode était un nouveau signe de tensions pré-électorales.

« La campagne électorale présidentielle semble avoir fait irruption dans les débats sur la politique de santé », a-t-il déclaré.

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Valérie Pécresse, la candidate LR considérée comme la principale menace pour Macron, a confirmé mardi que son parti soutiendrait la législation.

Elle a toutefois prévenu qu’elle serait modifiée à son arrivée au Sénat, où la droite détient la majorité, et a critiqué un « manque de préparation et d’improvisation du gouvernement face à la crise ».

(FRANCE 24 avec AFP)

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