Le Sri Lanka, frappé par la crise, nomme le Premier ministre à la tête du ministère des Finances


Le Premier ministre sri-lankais Ranil Wickremesinghe s’est vu confier mercredi la responsabilité supplémentaire de diriger le ministère des Finances alors que la nation insulaire est aux prises avec la pire crise économique de son histoire.

La nation insulaire d’Asie du Sud a souffert pendant des mois de graves pénuries et de manifestations anti-gouvernementales, les importateurs étant incapables de financer des aliments, du carburant et des médicaments vitaux.

Wickremesinghe, 73 ans, a prêté serment en tant que ministre des Finances après deux semaines de querelles entre les partenaires de la coalition pour la position cruciale avant les pourparlers de sauvetage avec le Fonds monétaire international.

Sa nomination a été retardée par un différend entre Wickremesinghe et le parti sri-lankais Podujana Peramuna (SLPP) du président Gotabaya Rajapaksa sur qui prendrait le poste.

« Le parti du président avait voulu le portefeuille des finances, mais le Premier ministre a insisté sur le fait qu’il le voulait s’il veut sortir le pays du chaos économique », a déclaré à l’AFP un haut responsable politique impliqué dans les négociations, sous couvert d’anonymat.

Wickremesinghe devrait bientôt dévoiler un budget révisé promettant un soulagement pour les Sri Lankais les plus pauvres souffrant d’une inflation record et de la flambée des prix des denrées alimentaires.

Les pourparlers au niveau du personnel avec le FMI se sont terminés mardi, mais il faudra encore six mois au prêteur basé à Washington pour convenir d’un plan de sauvetage, ont déclaré des responsables de la banque centrale.

Le Sri Lanka a déjà fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars et a nommé mardi des consultants internationaux pour aider à restructurer ses obligations souveraines internationales et autres prêts bilatéraux.

Le gouvernement a effectivement mis fin aux subventions sur le carburant en augmentant les prix à un niveau record mardi, et l’administration de Wickremesinghe devrait augmenter les tarifs de l’électricité et de l’eau pour augmenter les revenus indispensables.

L’essence et le diesel restent rares et les automobilistes sont obligés de faire la queue, parfois pendant des jours, pour faire le plein.

-Nouveau prêt-

Le gouvernement a annoncé cette semaine qu’il sollicitait un nouveau prêt de 500 millions de dollars auprès de l’Inde pour acheter du carburant, en plus de deux lignes de crédit d’une valeur de 700 millions de dollars déjà fournies par New Delhi.

Le bureau de recensement a rapporté lundi que l’inflation globale du pays le mois dernier était de 33,8% sur un an, avec une inflation alimentaire encore plus élevée de 45,1%.

Les réserves de change du Sri Lanka ont considérablement diminué à partir de 2020, la pandémie de coronavirus ayant frappé le tourisme et les envois de fonds des Sri Lankais à l’étranger.

La pandémie a aggravé les problèmes de liquidité déclenchés par d’énormes réductions d’impôts introduites en 2019 peu après l’entrée en fonction du président Rajapaksa.

Les manifestants ont exigé que le président démissionne en raison de la mauvaise gestion de la crise par le gouvernement.

Son frère aîné, Mahinda Rajapaksa, a démissionné de son poste de Premier ministre il y a deux semaines, ouvrant la voie à la nomination de Wickremesinghe.

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