Le chef de l’UE et le Premier ministre italien se rendent en Israël pour des discussions sur l’énergie


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Jérusalem (AFP) – La chef de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre italien Mario Draghi se rendaient en Israël lundi alors que l’UE cherche à se sevrer des importations russes de combustibles fossiles.

Les deux dirigeants devaient tenir des pourparlers sur l’énergie en Israël, qui est passé d’un importateur de gaz naturel à un exportateur ces dernières années en raison d’importantes découvertes offshore.

Von der Leyen devait rencontrer lundi le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid et le Premier ministre Naftali Bennett mardi, les entretiens devant se concentrer « en particulier sur la coopération énergétique », selon un communiqué de la commission.

Mario Draghi, lors de son premier voyage au Moyen-Orient depuis son entrée en fonction l’année dernière, discutera également de l’énergie et de la sécurité alimentaire lors de son voyage de deux jours, ont rapporté les médias italiens.

Les deux dirigeants rencontreront mardi le Premier ministre palestinien Mohammed Shttayeh en Cisjordanie occupée.

L’UE a officiellement adopté ce mois-ci une interdiction de la plupart des importations de pétrole russe, ses sanctions les plus sévères à ce jour concernant la guerre contre l’Ukraine. Von der Leyen a suggéré que le bloc mette fin à sa dépendance aux hydrocarbures russes, y compris le gaz, d’ici 2027.

Un navire flottant de stockage et de déchargement de production exploité par Energean Plc et destiné à produire du gaz pour Israël traverse le canal de Suez en Égypte sur une photo datée du 5 juin 2022
Un navire flottant de stockage et de déchargement de production exploité par Energean Plc et destiné à produire du gaz pour Israël traverse le canal de Suez en Égypte sur une photo datée du 5 juin 2022 – AUTORITÉ DU CANAL DE SUEZ/AFP/Dossier

Draghi et d’autres dirigeants européens ont averti que les clients européens pourraient avoir besoin de protection alors que les coûts de l’énergie continuent d’augmenter.

La ministre israélienne de l’Énergie, Karine Elharrar, et d’autres responsables ont déclaré que leur pays pourrait aider à répondre à la demande de l’UE s’il pouvait fournir du gaz à partir de ses réserves offshore estimées à près de 1 000 milliards de mètres cubes.

Options d’exportation

Pour l’instant, acheminer le gaz israélien vers l’Europe est semé d’embûches et nécessiterait des investissements majeurs et à long terme dans les infrastructures.

Le Premier ministre italien Mario Draghi, lors d'une réunion ministérielle à l'Organisation de coopération et de développement économiques, à Paris le 9 juin 2022
Le Premier ministre italien Mario Draghi, lors d’une réunion ministérielle à l’Organisation de coopération et de développement économiques, à Paris le 9 juin 2022 STEPHANE DE SAKUTIN AFP/Dossier

En l’absence de pipeline reliant ses champs offshore à l’Europe, une option pour l’instant consiste à acheminer le gaz naturel vers l’Égypte, où il pourrait être liquéfié pour être exporté par bateau vers l’Europe.

Un autre scénario qui a été évoqué est la construction d’un pipeline vers la Turquie.

Les liens d’Israël avec Ankara se sont dégelés après plus d’une décennie de rupture diplomatique et les experts ont déclaré que le désir de la Turquie de réaliser des projets énergétiques communs a en partie déclenché son ouverture vers Israël.

Ce projet de pipeline nécessiterait 1,5 milliard de dollars et deux à trois ans pour être achevé, selon l’ancien ministre israélien de l’énergie Yuval Steizitz, aujourd’hui député de l’opposition.

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett préside la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, le 12 juin 2022
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett préside la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, le 12 juin 2022 Maya Alleruzzo POOL/AFP/Fichier

La troisième option est connue sous le nom de projet EastMed, une proposition de pipeline sous-marin reliant Israël à Chypre et à la Grèce.

Les experts ont cependant fait part de leurs inquiétudes quant au coût et à la viabilité du projet, tandis qu’Israël a déclaré qu’il aimerait voir l’Italie signer.

Un différend frontalier maritime de longue date avec le Liban complique davantage la production de gaz offshore d’Israël.

Les voisins restent techniquement en guerre mais ont accepté des pourparlers sous médiation américaine visant à délimiter la frontière pour permettre aux deux pays de stimuler l’exploration.

Les pourparlers ont échoué l’année dernière, mais Israël a exhorté le Liban à se réengager.

Les tensions ont éclaté ce mois-ci à la suite d’une affirmation libanaise selon laquelle la production israélienne se déroulait dans des eaux contestées.

Un navire de l'ONU patrouille le long de la frontière israélo-libanaise le 14 octobre 2020. Les deux pays, toujours techniquement en guerre, ont tenu des pourparlers parrainés par l'ONU et les États-Unis pour régler un différend frontalier maritime et ouvrir la voie à l'exploration pétrolière et gazière.
Un navire de l’ONU patrouille le long de la frontière israélo-libanaise le 14 octobre 2020. Les deux pays, toujours techniquement en guerre, ont tenu des pourparlers parrainés par l’ONU et les États-Unis pour régler un différend frontalier maritime et ouvrir la voie à l’exploration pétrolière et gazière. Mahmoud ZAYYAT AFP/Archive

Israël a rétorqué que la zone était située clairement au sud de la zone contestée.

L’envoyé américain chargé de la médiation des pourparlers sur la frontière maritime, Amos Hochstein, devait se rendre au Liban lundi.

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