La Nouvelle-Calédonie tient un vote final tendu sur l’indépendance de la France | Nouvelles de l’indépendance


Le territoire français du Pacifique de la Nouvelle-Calédonie vote lors d’un troisième et dernier référendum sur l’indépendance de la France.

Mais le scrutin de dimanche est entaché d’un boycott des principaux partis indépendantistes qui disent que la pandémie de coronavirus empêche un scrutin équitable.

Le taux de participation était en forte baisse par rapport aux deux scrutins précédents, avec seulement 27,8% des votes à midi (01h00 GMT), contre 49,4% à ce stade lors du vote de 2020, selon le haut-commissariat des îles.

Au bureau de vote Candide-Koch de la capitale Nouméa, un électeur a déclaré à l’agence de presse AFP que « ce référendum n’a pas trop de sens car la moitié de la population a décidé de ne pas voter ».

Cathy, qui n’a donné que son prénom, a expliqué à l’AFP qu’elle était « par civisme ».

« Ce qui m’intéresse, c’est la société que nous allons construire après », a-t-elle ajouté.

Le territoire d’environ 185 000 électeurs, à 2 000 kilomètres (1 250 miles) à l’est de l’Australie, a obtenu trois référendums sur l’indépendance dans le cadre d’un accord de 1988 visant à apaiser les tensions sur les îles.

Après avoir rejeté une rupture avec la France en 2018 puis de nouveau l’année dernière, les habitants sont interrogés une dernière fois : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?

Cette photographie prise le 12 décembre 2021, montre des bulletins de vote indiquant « oui » et « non » pour le référendum sur l’indépendance dans un bureau de vote de l’hôtel de ville de Nouméa, dans le territoire français du Pacifique Sud de la Nouvelle-Calédonie [Theo Rouby / AFP]

L’enjeu est l’un des plus grands territoires français d’outre-mer, avec environ 10 pour cent du nickel mondial – utilisé pour fabriquer de l’acier inoxydable, des batteries et des téléphones portables – et un atout stratégique clé dans la compétition entre l’Occident et la Chine pour l’électricité dans l’Indo-Pacifique. .

« Si le garde-fou français disparaissait, tous les éléments seraient en place pour que la Chine s’implante définitivement en Nouvelle-Calédonie », a déclaré l’analyste des relations internationales Bastien Vandendyck.

D’autres nations de la région, dont Fidji, Vanuatu, les îles Salomon et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, étaient déjà devenues des « satellites chinois », a déclaré Vandendyck à l’AFP.

« Tout ce dont la Chine a besoin maintenant pour compléter son collier de perles aux portes de l’Australie, c’est la Nouvelle-Calédonie », a-t-il déclaré.

‘Un gâchis’

Les militants indépendantistes boycottent le vote, affirmant qu’ils souhaitent qu’il soit reporté à septembre car « une campagne équitable » n’est pas possible avec un nombre élevé d’infections à coronavirus.

« Je ne veux pas aller voter parce que je ne suis pas d’accord avec ce scrutin final », a déclaré Jean-Pierre Wadra, habitant de Nouméa.

Les 270 000 habitants de la Nouvelle-Calédonie ont été largement épargnés lors de la première phase de la pandémie, mais ont subi près de 300 décès dus au COVID-19 depuis l’apparition de la variante Delta.

Le mouvement indépendantiste a toujours menacé de non-reconnaissance du résultat du référendum et a promis de faire appel aux Nations Unies pour qu’il soit annulé.

Carte de la Nouvelle-Calédonie

Les autorités ont déployé 2 000 policiers et soldats pour le vote, qui s’est déroulé sans incident jusqu’à présent, selon le haut-commissariat, bien que la police soit intervenue lors d’une tentative de barrage routier sur une île périphérique.

Quel que soit le sens du sondage, la polémique risque de gronder : « Ça va être le bordel en Nouvelle-Calédonie », a déclaré Wadra.

Le ministre français en charge des territoires d’outre-mer, Sébastien Lecornu, a déclaré que le boycott ne changerait rien à la « validité juridique » du référendum.

Le vote intervient dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre Paris et ses alliés régionaux. La France se considère comme un acteur indo-pacifique majeur grâce à des territoires d’outre-mer comme la Nouvelle-Calédonie.

Le président Emmanuel Macron a insisté sur le fait que l’État français ne prend pas parti dans le référendum, si ce n’est pour assurer un déroulement équitable et sans heurts.

Derrière une récente querelle franco-australienne – à propos de contrats de sous-marins – se profile le rôle croissant de la Chine dans la région, les experts soupçonnant qu’une Nouvelle-Calédonie indépendante pourrait être plus favorable aux avancées de Pékin.

La Chine est déjà le premier client des exportations de métaux de la Nouvelle-Calédonie.

Les bureaux de vote ferment à 18h00 (05h00 GMT) et les résultats sont attendus quelques heures plus tard.



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