La Grèce célèbre son bicentenaire sur fond de tensions avec la Turquie


Ce jeudi 25 mars, la Grèce célèbre le bicentenaire du début de la guerre d’indépendance contre l’occupation ottomane, en 1821. La presse hellène, qui ne se prive pas de glorifier cet évènement, n’a pas évité quelques maladresses, en trop à l’honneur les grandes puissances qui ont soutenu l’effort de guerre.

La couverture de Vimagazino publié à l’occasion du bicentenaire de la guerre d’indépendance grecque a suscité un péage dans le pays. L’image montre les silhouettes des héros révolutionnaires, vêtus de leur fustanelle, jupe traditionnelle aux 400 plis (pour les quatre siècles de l’occupation ottomane).

Mais le magazine a choisi de réviser ces héros à l’effigie de chefs d’État étrangers, ceux des pays qui ont aidé la Grèce à se soulever entre 1821 et 1829: Boris Johnson, Premier ministre britannique, ou Vladimir Poutine, président russe. On reconnaît également le président français, Emmanuel Macron, dans l’accoutrement de Markos Botzaris, héros de la révolution. Au centre de l’image, l’actuel Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis. À ses côtés, Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, Joe Biden, ou encore Mario Draghi, président du Conseil italien.

Ce détournement n’a pas laissé les commentateurs indifférents. Le tollé est tel, y compris dans la classe politique, que le magazine a été contraint, pour la première fois de son histoire, de changer sa une.

Sur ne rigole pas avec la révolution, souligne le journal de droite je Kathimerini, sondage à l’appui: «Les Grecs sont particulièrement fiers de leur guerre d’indépendance. Même s’ils n’oublient pas pour autant la contribution des comités philhellènes. Près de 90% des personnes interrogées souhaitent que leur rôle ait été important. »

Ces amis de la Grèce, français (Hugo, Delacroix, Chateaubriand, Berlioz), anglais (seigneur Byron) ou russes, ont soutenu les insurgés grecs face à l’Empire ottoman, notamment lors de la bataille navale de Navarin, en 1827. Une victoire cruciale qui a marqué le conflit et que les Grecs n’auraient pu remporter seuls.

Macron annule sa salle

Les célébrations du bicentenaire ont lieu le même jour que sommet Turquie-UE, au cours dispenser la Grèce assister à une politique plus ferme de la part des autres États membres sur la question de ses frontières avec la Turquie. Les relations entre Athènes et Ankara restent tendues depuis 2020, notamment sur la question des droits d’exploration territoriale et énergétique dans la Méditerranée orientale.

Les célébrations doivent culminer ce jeudi avec un défilé militaire, accompagné de survols d’appareils de l’armée de l’air au-dessus de la capitale grecque. Le pays faisant face à une recrudescence des cas de Covid-19, le public ne sera pas autorisé à assister au défilé, qui sera retransmis en direct par la télévision d’État.

«Trois puissances seront présentes pour le défilé militaire, souligner Ta Nea. Le prince Charles, le Premier ministre russe [Mikhaïl Michoustine] et la France, représentée par la ministre des Armées [Florence Parly]. Le président Macron, annoncé dans un premier temps, a été contraint d’annuler sa visite à la suite des mesures sanitaires prises par son gouvernement.



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