Gonet : l’actualité des marchés au 19 septembre


Dow -0,45%, S&P 500 -0,72%, Nasdaq -0,90%, Russell 2000 -1,48%, SOX +0,53%, Eurostoxx -1,17%, SMI -1,27% .

C’est un retour plutôt brutal de l’aversion au risque qu’ont vécu les marchés la semaine passée. Le champagne était au frais, le sentiment en pleine forme, les indices avaient provoqué un rebond depuis quelques séances et paf la désillusion ! Mardi, les chiffres de l’inflation d’août sont publiés aux États-Unis, qui mettent au grand jour le décalage entre le sentiment des investisseurs et la réalité macro-économique. Contrairement aux attentes, l’inflation américaine n’a pas reculé en août, pourrait craindre aux intervenants une Fed encore plus agressive. On prend lentement conscience dans les salles de marchés que le combat contre cette satanée hausse du niveau général des prix prendre du temps. Or il se trouve que la première qualité des financiers n’est pas vraiment la patience, encore moins une vision à long terme. Sur la semaine, les rendements obligataires persistent de se tendre, le dollar retrouve des couleurs, la volonté grimper mais pas trop et les actions vivent leur plus mauvaise semaine depuis le mois de juin. L’indice S&P500 (SPX) rend 4,77%, le Nasdaq 5,48%, l’Eurostoxx 50 1,95% et le SMI 2,66%. En Europe, la guerre en Ukraine et la crise de l’énergie ne font rien pour aider, le retour annoncé de l’extrême droite en Italie non plus. Les rendements des obligations gouvernementales italiennes remontent à 4%, contre 1,77% au Bund allemand à 10 ans. Le plan de relance de l’Union Economique et Monétaire à l’Italie risque d’être attaqué par le futur gouvernement de Rome, ceci dit la BCE dispose de son nouvel instrument anti-fragmentation des rendements obligataires.

En bref, la devrait rester parmi nous quelques temps encore, ce d’autant plus que cette semaine sera pavée de nombreuses décisions de banques centrales, Fed en tête (mercredi soir). Nous aurons aussi droit à la Banque d’Angleterre, la Banque Nationale Suisse et la Banque du Japon. Les investisseurs n’auront d’yeux que pour la Réserve Fédérale des Etats-Unis, ou presque. La grande majorité des économistes estime que la Fed relèvera ses taux de 75 points de base, une minorité anticipe 100 bps. Quoi qu’il en soit, le marché voudra surtout prévoir le coup suivant et en apprendre un maximum de la bouche de Jerome Powell.

Vendredi, Wall Street prend un nouvel uppercut en pleine poire, c’est FedEx qui se charge de porter le coup, en lançant un avertissement sur les bénéfices jeudi soir après la cloche. FedEx est un excellent indicateur de l’activité économique en temps réel, de plus la firme fait clairement comprendre que son avertissement n’est pas dû à une hausse de ses coûts mais à un recul de la demande. Le marché s’inquiète donc, à raison, d’un ralentissement économique plus prononcé que prévu, la faute à la Fed qui relève ses taux à la hussarde ces temps. Les valeurs technologiques particulièrement favorisées, à l’exception fort notable des semi-conducteurs, qui ont provoqué une clôture en hausse, portées notamment par Nvidia (NVDA +2,08%, chassent aux bonnes affaires vraiment pas chères ?). Le marché recule à la cloche certes, mais il remonte assez fortement en fin de séance. Je note par ailleurs que la nécessité (VIX), le rendement du 10 ans US, le pétrole et le dollar font tous du surplace, phénomène assez intéressant et à suivre. Au chapitre des secteurs, les semis sont accompagnés par les pharmas, le tabac, les constructeurs immobiliers (qui apprécient la composante inflation en recul de l’indice du Michigan), les détaillants et les minières. Les valeurs liées au fret boivent la tasse, merci FedEx. L’indice des transports (TRAN) perd logiquement 5,1%. Notons au passage des discussions dans le marché autour de FedEx, dont les problèmes seront spécifiques et pas nécessairement systémiques.

Le pétrole reste sous pression. Le Baril de WTI Light Crude s’applique ce matin à 84,66 dollars. L’Agence Internationale de l’Energie prédit que la demande chinoise devrait reculer de 420’000 barils/jours cette année. Le prix de l’or noir recule donc pour la troisième semaine consécutive et est proche de son plancher de l’année. En Europe, les ministres de l’énergie de l’Union européenne continuent à élaborer un plan pour éviter un nouvel emballage des prix du gaz. Un plafonnement des prix du gaz russe a finalement été écarté au profit d’une taxation des superprofits des compagnies pétrolières et d’un plan de sobriété énergétique pour l’hiver prochain.

Goldman a réduit sa prévision du PIB américain pour 2023 de 1,5% à 1,1% après avoir revu à la hausse ses attentes de relèvement des taux de la Fed. La trajectoire des taux plus s’est traduite par une réduction récente des conditions financières « implique des perspectives un peu moins bonnes pour la croissance et l’emploi l’année prochaine », écrit les économistes dont Jan Hatzius. La banque relève ses estimations du taux de chômage de fin d’année pour cette année et l’année prochaine à 3,7 % et 4,1 %, respectivement.

Joe Biden avertit Vladimir Poutine d’une réponse américaine « conséquente » si le Kremlin utilise des armes nucléaires ou chimiques, et déclare également avoir dit à Xi Jinping que ce serait une « erreur gigantesque » de violer les sanctions imposées à la Russie. L’armée ukrainienne affirme que certaines unités russes ont perdu de 50 à 90 % de leurs effectifs lors de la récente retraite de Kharkiv. La Russie a intensifié ses attaques contre les infrastructures civiles la semaine dernière, selon le Royaume-Uni.

Covid : les 21 millions d’habitants de Chengdu sont autorisés à quitter leurs maisons et à reprendre la plupart des aspects de la vie normale à partir de lundi, pour la première fois depuis le 1euh Septembre. Ils devront toujours passer des tests hebdomadaires. Dalian a également levé les restrictions. Selon l’Quotidien orientalHong Kong pourrait dévoiler cette semaine son intention de mettre fin aux quarantaines dans les hôtels pour les voyageurs entrants et de privilégier l’autocontrôle.

Au menu macro-économique du jour, l’indice des prix immobiliers américains de la NAHB pour septembre sera annoncé à 14h30.

Volkswagen vise une valorisation comprise entre 72,3 et 78 milliards d’euros pour Porsche, pour un prix d’IPO compris entre 76,50 et 82,50 euros. Credit Suisse pourrait ressusciter First Boston pour se nommer sa banque d’investissement. Fedex chute de 22% vendredi, après son avertissement. Daimler Truck dévoile son premier camion électrique d’une capacité de 40 tonnes. Uber perd 4% vendredi après une cyberattaque dont les conséquences sont encore floues.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices provoquent une baisse. Tokyo est fermée, Hong Kong recule de 1,16%, Shanghai abandonne 0,43% et Séoul perd 1,14%. Le futur SPX perd 17 points et l’Europe ouvre en baisse de 0,2%. La bourse de Londres reste fermée aujourd’hui. L’or est à suivre, le métal jaune subit des désengagements depuis la fin de la semaine livrée, pénalisé par la force du billet vert (la paire EUR/USD à 0,9971), mais aussi par le rebond marqué des rendements obligataires réels aux Etats-Unis.

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