Élections présidentielles en France – le xénophobe perd, le banquier gagne – Workers World


Emmanuel Macron, le candidat d’En avant la République (La République En Marche [EM]), a remporté le second tour de l’élection présidentielle française avec 58,54 % des voix. Son adversaire Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement National [RN]), a obtenu 41,46 % des voix.

Lorsque le président Emmanuel Macron s’est exprimé sur la place centrale de Figeac, une petite ville du sud-ouest de la France, le 22 avril, dernier jour de campagne, sa sécurité a censuré tout signe critique. Mais les gens des appartements autour de la place ont lâché cette banderole : « Quand tout est privatisé, on est privé de tout.

Les deux bourgeoiss partis qui ont unlternative à la direction de la France depuis que de Gaulle a institué la Ve République en 1958 se sont évaporées. Leurs pitoyables descendants ont obtenu ensemble moins de 6% des voix au premier tour de l’élection présidentielle du 10 avril. Cela signifie qu’ils n’ont ni fait le second tour ni reçu de financement gouvernemental.

Le bilan de Macron est rempli d’attaques contre la classe ouvrière. Il a augmenté les taxes sur l’essence et le diesel, ce qui a déclenché le mouvement des gilets jaunes fin 2018. Ce mouvement a provoqué des dizaines de milliers de manifestations, principalement dans les zones rurales de France, sur un large éventail de questions – prix du carburant, taxe sur la richesse, la violence policière et l’augmentation du salaire minimum. On estime que 3 millions de personnes y ont participé. Le gouvernement de Macron a demandé à la police de tirer des balles en caoutchouc sur des manifestants, blessant des milliers de personnes, dont beaucoup ont perdu un œil.

Macron a modifié le droit du travail pour qu’il soit plus facile de licencier des travailleurs. Il a essayé de relever l’âge de la retraite.

Une accusation courante contre lui est qu’il est « un président des riches », ce qui n’est pas surprenant compte tenu de sa carrière de banquier d’affaires chez Rothschild & Co. Il possède poursuivi vigoureusement les interventions néocoloniales dans les pays africains ex-colonies françaises.

La xénophobie de Le Pen

Le Pen a proposé des lois rendant légal la discrimination contre les personnes dont l’identité nationale n’est pas française. Elle prône la légalisation des discriminations à l’encontre des musulmans – il y a environ 6 millions de musulmans vivant en France – à l’encontre des femmes (avec une interdiction totale de l’avortement) et à l’encontre des immigrés.

Elle a tenu à promettre d’améliorer les revenus des travailleurs en abaissant la taxe sur la valeur ajoutée – une taxe de vente – sur les biens de consommation.

Dans son discours de concession après l’annonce des résultats, Le Pen a déclaré que même si elle n’a pas gagné, l’extrême droite a remporté une sorte de victoire dans la mesure où plus de 40 % des électeurs français l’ont soutenue. Mais alors que plus de 40% des électeurs français qui se sont rendus aux urnes ont effectivement soutenu Le Pen, le nombre d’électeurs qui sont restés chez eux, ou qui ont voté en blanc ou annulé, était le plus élevé depuis 1969. De nombreux progressistes ont refusé de voter pour l’un ou l’autre des candidats.

Les Verts, le Parti socialiste, le Parti communiste et les Républicains ont tous lancé des appels pour que leurs partisans votent pour Macron, pour créer un « bloc républicain » à nouveau.inst l’extrême droite.

Jean-Luc Mélenchon et son parti, La France Insoumise (La France insoumise), qui a raté de peu le second tour en arrivant en troisième position derrière Le Pen au premier tour, ont appelé à « ne pas voter pour Le Pen » mais se sont abstenus de soutenir Macron.

Appel à un troisième tour

Un groupe de les syndicats considérés comme moderate a appelé à un grand coup de pouce lors des manifestations du 1er mai pour défendre les intérêts de tous les travailleurs français.

Un groupe de petits partis de gauche et des groupes anarchistes ont appelé à un troisième round de lutte dans les rues. A Toulouse, Marseille, Strasbourg et Paris, des centaines de personnes sont venues manifester et affronter la police le 24 avril après l’annonce des résultats.

Proposant leur version du Round 3, Mélenchon et la France Insoumise, aux côtés de l’Union de la Gauche (Coalition de la gauche)ont annoncé une campagne pour que Mélenchon soit candidat au poste de Premier ministre lors des élections législatives de la mi-juin.

Comme les présidents des États-Unis, de la Russie et de la Turquie, le président français dispose de grands pouvoirs exécutifs, mais le président français ne peut être destitué ou contraint de démissionner. Le Premier ministre français dirige le gouvernement et est responsable devant l’Assemblée nationale. Et l’Assemblée peut organiser un vote de défiance et destituer le Premier ministre à tout moment.

Néanmoins, les décrets présidentiels doivent être signés par le Premier ministre. Alors que le Premier ministre est nommé par le président, l’Assemblée nationale doit accepter la personne. Si un parti autre que celui du président contrôle l’Assemblée nationale, le président doit choisir le candidat de ce parti.

Les luttes de classe qui secouent la France depuis quelques années vont se poursuivre, malgré les résultats des élections.

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