Covid-19 et commerce international: comment remplacer les voyages d’affaires


C’est Bill Gates, lui-même, qui l’affirme: «Les voyages d’affaires seront bien moins nombreux et ne seront plus jamais les mêmes». En 2020, la baisse devrait être de 62%! Comment continuer son activité par temps de Covid travaille à l’international et que l’on passait son temps dans les avions? Des agences, comme Egencia, guide à repenser l’activité qui reposait sur les voyages d’affaires en période de crise sanitaire et de frontières semi-fermées.

Les règles d’or: assurer la sécurité des collaborateurs, des correspondants à l’étranger sur le terrain, tenir compte de la culture locale, digitaliser l’entreprise et aussi choisir des déplacements plus réfléchis et écoresponsables.

Benoît Beneteau est directeur général international chez Matière. Basée à Aurillac (Cantal), l’entreprise est l’un des leaders mondiaux des charpentes modulaires métalliques dans le BTP: 600 collaborateurs et 75% du chiffre d’affaires à l’export. Elle expédie des pièces prêtes à l’emploi dans des conteneurs au bout du monde. Innovante dans son activité, Matière a aussi found une solution, déjà expérimentée avant la crise du Covid, face à la nouvelle donne.

Écologique, économique et moins stressant

«Nous avons des représentants locaux sur place partout où nous exportons, en Asie du Sud Est, en Amérique centrale, en Afrique… Quand le Covid est arrivé, cela nous a sauvé la mise! », Explique Benoît Beneteau, qui reconnaît avoir« réduit drastiquement les déplacements physiques en avion chez ses collaborateurs ».

Comme beaucoup d’autres mécènes, il a aussi misé sur le digital: «La crise du Covid nous a fait grandir! On a redécouvert et acquis la maîtrise parfaite des outils numériques et en même temps constaté qu’un certain nombre de voyages étaient superflus. Cela génère des économies et moins de stress. Et c’est plus écolo. »

Cette adaptation, Gilles, chargé de l’export dans une grande entreprise de télécoms, la vit plutôt bien: «Je passais la moitié de mon temps dans des avions, avec vingt heures de vol pour une réunion de deux heures sur place, sans oublier des problèmes de visa, entre autres », se souvient-il. «On a changé notre façon de travailler, systématisé les conf-call et on y gagne en temps, reconnaît ce cadre. On ne se déplace plus que pour les très grands rendez-vous. »

Un déplacement pour les nouveaux clients

Florent Colliau, directeur général de NLX, installé dans le Loir-et-Cher, a inventé le procédé Tweener, une nouvelle façon révolutionnaire et écologique d’éclairer les terrains de tennis. Gros succès au Canada, aux Etats-Unis et en Europe.

«Le confinement nous a totalement plantés, mais on a réagi. Beaucoup plus de visioconférences, moins de voyages. Cela fonctionne avec les clients que l’on connaît déjà. On envoie notre doc par vidéo avec WeTransfer. Je me suis abonné à Zoom et Microsoft Teams », confie-t-il. Il reste une circonstance où la rencontre s’impose. «On se déplace exclusivement pour rencontrer des futurs clients. Et la sécurité sanitaire de mon personnel est une obsession », insiste-t-il.

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Un tour de l’actualité pour commencer la journée

Yves Sajot, patron de Roth Taverny SAS, qui fabrique des bouteilles haute pression, a, lui, totalement fait une croix sur les voyages d’affaires, tout en devenant un champion de la communication à distance. Il fait aussi appel à ses réseaux à l’étranger.

Avec un gros bémol: «Culturellement, certains pays africains n’imaginent pas un seul instant conclure un marché sans qu’on se rencontre physiquement. On devait finaliser en mars dernier avec un client congolais, mais il a attendu de pouvoir venir me voir tout récemment pour signer le contrat. »

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