Classement international – Une Romande parmi les meilleurs climatologues du monde
La Vaudoise Sonia Seneviratne, professeure à l’EPFZ, figure dans le top 10 des spécialistes du climat les plus influents établis par l’agence Reuters.
Sonia Seneviratne, ici en 2020, sur le toit de l’École polytechnique fédérale de Zurich, où elle enseigne.
Hervé Le Cunff
L’annonce a pris Sonia Seneviratne par surprise. Mardi, la climatologue vaudoise, professeure à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), a découvert qu’elle figurait dans la Liste chaude de Reuters, le classement des 1000 spécialistes du climat les plus influents du monde établi par l’agence de presse. La Suissesse se place en 9e positionner.
«Je ne m’y attendais pas, réagit-elle au téléphone. Je suis contente, évidemment; ça veut dire que mes publications ont reçu un bon écho. » La professeure garde néanmoins la tête froide et veille à ne pas donner plus de poids qu’il n’en faudrait pas à son rang. «C’est un classement parmi d’autres», dit-elle avec humilité.
Née à Lausanne, la scientifique s’est illustrée pour ses recherches sur les événements extrêmes, comme les sécheresses ou les canicules. Elle a aussi gagné, comme auteure principale, au rapport sur le réchauffement de 1,5 degré publié en 2018 par le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC). En janvier 2020, son témoignage sur les conséquences de la hausse des températures avait joué un rôle déterminant dans l’acquittement d’activistes climatiques lors d’un procès très médiatique à Renens.
En ce moment, c’est un autre gros dossier qui lui prend tout son temps. Elle coordonne le chapitre sur les événements extrêmes du prochain rapport du GIEC. «La publication est prévue pour la première semaine d’août », informe-t-elle.
La seule femme
Pour dresser son classement, Reuters s’est fondé sur trois critères: le nombre de publications sur le changement climatique, la fréquence à laquelle ces articles ont été cités par d’autres spécialistes dans des champs d’étude similaires (comme la biologie ou la chimie) ainsi que le nombre de mentions dans les médias généralistes ou encore les réseaux sociaux.
Fait notable, Sonia Seneviratne est la seule femme du top 10 et même du top 30. Trois autres Suisses se classent parmi les 150 premiers de la liste, dont un autre Romand, Antoine Guisan (119e), professeur à l’Université de Lausanne.
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