A quoi ressembleront les usines en 2050?


Industrie du futur, usine 4.0, usine connectée… Qu’importe son nom, le concept d’usine intelligente est devenu en quelques mois le sujet phare des industriels. Mais à quoi concrètement ressembleront les usines de demain, celles de 2050? Lors d’une table ronde, qui s’est tenue jeudi 30 juin au salon Technologie Viva, Paul-Louis Caylar, associé chez McKinsey et Luc Rémont, directeur général de Schneider Electric France, ont donné quelques éléments de réponse.

Des usines hautement automatisées, centrées sur le client et proches du consommateur final

D’après Paul-Louis Caylar, à l’horizon 2050, trois types d’usines se dessineront. Il y aura des sites de production hautement automatisés pour atteindre une rentabilité très élevée, des sites de production centrés sur le client pour répondre aux demandes de personnalisation, et enfin des sites de production plus petits, mais aussi beaucoup plus proches des consommateurs finaux.

Toujours selon Paul-Louis Caylar, les industriels doivent relever trois défis pour transformer leurs sites de production. D’abord, définissent leurs priorités. L’usine du futur peut se traduire par de nombreuses initiatives différentes et toutes n’ont pas les mêmes impacts. Ensuite, il faut accompagner les équipes. «Les outils seuls ne font pas tout. Il n’y a pas d’outils magiques » rappelle l’expert. «Le management est souvent oublié alors qu’il est au cœur de la transformation digitale», regrette-t-il. Enfin, les industriels doivent adopter une approche flexible. «Il ne faut pas hésiter à lancer des expérimentations en local, sans attendre que le système global soit prêt», indique Paul-Louis Caylar.

Mettre en place une continuité numérique

De son côté, Luc Rémont a estimé que la digitalisation d’un site de production n’était pas l’enjeu principal de l’usine du futur. «Pour la plupart, les usines sont déjà connectées. Ce que l’on vit aujourd’hui est une nouvelle étape de la numérisation. Il n’y a pas que la production qui compte. Ce qu’il faut mettre en place c’est une véritable continuité numérique, du laboratoire d’idées à la supply chain, en passant par la production » at-il assuré.

Outre ce premier aspect, il doit également être porté sur la transformation de la relation client via la connectivité. «C’est également un moyen de travailler sur le cycle de vie du produit», a ajouté le PDG de Schneider Electric France. Tout comme Paul-Louis Caylar, il considère que la formation constitue un élément déterminant dans la transformation des sites de production. Outre des compétences en analyses avancées des données (analytics), les équipes doivent faire preuve d’une très grande capacité d’adaptabilité pour répondre toujours mieux aux besoins des clients.

Enfin, le président de Schneider Electric France a pointé du doigt l’importance de la cybersécurité des sites industriels. Pour lui, la sécurité des données constitue un élément clé pour assurer la fameuse «continuité numérique». Selon Luc Rémont, cette protection des données doit être développée en étroite collaboration avec les clients. «Nous devons faire ce voyage avec nos clients» at-il conclu.

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