une année fractionnée, de la débrouille et des effectifs en berne


Depuis un décret de 2014, cela fait partie de leurs attributions: dans le cadre de leur service, les professeurs d’éducation physique et sportive (EPS) doivent consacrer trois heures à l’animation de l’association sportive (AS) de leur établissement – du sport en dehors du temps scolaire, à prix modique (20,62 euros de cotisation en moyenne), que les élèves pratiquent sur la base du volontariat. Cela n’a rien d’accessoire. Selon les chiffres de l’Union nationale du sport scolaire (UNSS), les AS rassemblent plus d’un million d’élèves.

Qu’importe le sport qu’il consacre ces trois heures auparavant, depuis le début de la crise sanitaire, nombre d’enseignants se sont familiarisés avec une nouvelle discipline: le parcours du combattant. Confinement, déconfinement, interdiction du brassage des élèves, pratique du sport en intérieur… Au gré des semaines et des directives, la pratique du sport scolaire, comme celle de l’EPS, a connu de nombreux aléas. En cette fin d’année scolaire, les enseignants tirent le bilan de cette année et demie hors-norme.

Disparités territoriales

Du côté de l’UNSS, on se félicite d’avoir des difficultés, les activités ont pu continuer. «Nous avons été le seul lieu de pratique volontaire qui restait dans ce temps de crise», explique Nathalie Costantini, sa présidente. Lors du second confinement, notamment, les AS comme les cours d’EPS (et le sport professionnel) bénéficient, en effet, d’une dérogation pour continuer à pratiquer, dans le strict respect du protocole sanitaire. Selon Mmoi Costantini, le bilan est plutôt positif, même si des disparités ont existé selon les régions. Fortement touché par la pandémie, «Le Grand Est a été particulièrement contraint».

Les équipements disponibles et l’environnement ont joué aussi: le professeur qui propose une activité de randonnée (sans contact et à l’extérieur) un plus de chances de pouvoir mener à bien son projet que celui qui propose du panier en gymnase couvert… Sans compter les équipements sportifs fermés ou réquisitionnés et le temps peu clément. «Depuis décembre, on a bien morflé en région parisienne, peste Morgane Kerdiles, professeure d’EPS en collège dans le Val-de-Marne. Nos collègues dans le Sud ont été mieux lotis… »

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«Le maître-mot depuis mars 2020, c’est l’adaptabilité», CV de son côté Yann Sibille, enseignant dans les Hauts-de-Seine et responsable UNSS sur son district. Afin de comparer les brassages entre niveaux de classe, Julie (qui a requis l’anonymat), également professeure dans les Hauts-de-Seine, s’est réunie en place des créneaux en alternance sur deux semaines. Alors que dans son collège, Morgane Kerdiles organise des matchs un contre un ou deux contre deux pour maintenir la règle des deux mètres de distance. Et quand le sport prévu n’est pas possible, les enseignants recherchent des plans B.

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