Tout ce qu’il faut savoir sur le « complot » contre l’épouse du président français


La première dame française a été ciblée sur les réseaux sociaux avec les fausses allégations, après qu’elles aient été publiées sur un site d’extrême droite en septembre puis diffusées par des théoriciens du complot

Brigitte Macron va poursuivre en justice pour fake news qu'elle est née de sexe masculin : tout ce que vous devez savoir sur la théorie du complot

Les attaques contre Brigitte Macron, surviennent alors que son mari, qui a fêté mardi ses 44 ans, se prépare à mener ce qui devrait être une bataille tendue pour se faire réélire en avril. PA

Brigitte Macron, l’épouse du président français Emmanuel Macron, est sur le point d’intenter une action en justice pour la théorie du complot sur Internet selon laquelle elle serait née de sexe masculin et serait transgenre.

La première dame française a été ciblée sur les réseaux sociaux avec les fausses allégations publiées pour la première fois sur un site Web d’extrême droite en septembre.

Les rumeurs prétendent qu’elle est née de sexe masculin sous le nom de Jean-Michel Trogneux.

L’avocate de Macron, mère de trois enfants majeurs issus de son premier mariage, a confirmé qu’elle prenait des mesures. « Elle a décidé d’engager une procédure, c’est en cours », a déclaré l’avocat Jean Ennochi AFP agence de presse.

La fausse affirmation avait pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux au cours des derniers jours, mêlant une forte opposition au centriste Macron à une idéologie d’extrême droite et à la transphobie.

Pourquoi la femme d’Emmanuel Macron est visée

Mais l’éruption d’attentats contre Brigitte Macron, survient alors que son mari, qui a fêté mardi ses 44 ans, s’apprête à mener ce qui devrait être une bataille tendue pour se faire réélire en avril.

La relation de Macron avec sa femme, de 24 ans son aînée, a comme toujours suscité un vif intérêt médiatique en France et à l’étranger. Ils se sont rencontrés pour la première fois lorsqu’elle a dirigé un cours d’art dramatique alors qu’il était encore un adolescent.

Ce n’est pas la première fois que le couple Macron est visé par des rumeurs ciblant le genre ou l’orientation sexuelle. Lors de la campagne électorale de 2017, lorsqu’il a été élu, Emmanuel Macron a dû démentir les allégations concernant son homosexualité présumée.

Depuis plusieurs mois, les messages se multiplient sur les réseaux sociaux affirmant que Brigitte Macron, née Brigitte Trogneux, est une femme transgenre dont le prénom de naissance était Jean-Michel.

Les fausses allégations allèguent qu’un vaste complot a été conçu pour cacher ce changement d’état civil et, poussant la théorie du complot un peu plus loin, disent que les accusations de pédophilie ont été dissimulées.

Les fake news à caractère transphobe ciblant des personnalités politiques étaient très rares en France jusqu’à présent, mais ne sont pas un phénomène nouveau à l’échelle mondiale.

Parmi les femmes ciblées dans le passé figuraient l’ancienne première dame des États-Unis Michelle Obama, la vice-présidente américaine Kamala Harris et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.

Comment la théorie du complot est-elle devenue une tendance virale

Cette fausse nouvelle a d’abord circulé de manière très discrète.

La première de ces allégations semble avoir été faite sur Facebook en mars par un utilisateur se faisant appeler « Natacha Rey ». La page de ce « journaliste » fourmille de théories complotistes et de diatribes contre la soi-disant « dictature de la santé ».

Les publications de l’utilisateur mélangent des photos de famille et de prétendus documents d’état civil.

Ils ont été saisis par un autre utilisateur de Facebook pour inventer la théorie du complot selon laquelle Brigitte Macron est une « transgenre pédo-criminelle sataniste », un terme faisant écho au mouvement du complot QAnon qui est né aux États-Unis et prétend que le monde est gouverné en secret par un élite pédophile.

La diffusion des revendications a commencé mi-octobre avec la publication d’un article sur le supposé « mystère de Brigitte Macron » dans « Faits et Documents », revue fondée en 1996 par le sombre écrivain d’extrême-droite Emmanuel Ratier, décédé. en 2015.

« Natacha Rey » prétend être à l’origine de la soi-disant enquête.

Près de deux semaines après sa publication, le hashtag #JeanMichelTrogneux est apparu pour la première fois sur Twitter le 1er novembre avant d’être diffusé par un compte relativement peu suivi « Le Journal de la Macronie » qui est farouchement opposé au président, selon l’InVid We Verify outil d’analyse de données développé pour AFP.

Pendant près d’un mois, le hashtag n’a pas été très visible, mais a connu une montée en popularité spectaculaire à partir de début décembre. Le 6 décembre, il n’a généré que 35 tweets, mais en a produit plus de 13 000 trois semaines plus tard.

Selon le dernier décompte d’InVid, le hashtag a jusqu’à présent généré 68 300 retweets et plus de 174 000 likes. L’interprétation de ces chiffres n’est pas sans ambiguïté puisque le décompte comprend à la fois ceux qui utilisent le hashtag pour promouvoir leur cause mais aussi ceux qui mettent en avant la tendance à la dénoncer.

Comme pour de nombreuses théories du complot, ses principaux promoteurs sont issus d’un mouvement très diversifié allant des sceptiques du COVID aux ultra-nationalistes français.

Selon InVid, le compte Twitter qui a posté le plus de messages sur cette fake news est ainsi animé par un partisan du « Frexit », le retrait de la France de l’UE, tandis que l’utilisateur le plus retweeté dirige un média en ligne dénonçant la « propagande » sur l’Omicron Covid. une variante.

Avec les contributions des agences

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