Top 5 : Les pires maux de tête en MTT – Actualité


Ils reviennent souvent, mais on n’a jamais vraiment bien appris à les gérer correctement : le Team vous aide à négocier les spots relous les plus courants en tournoi.

Les pires maux de tête en MTT : Top 5

On est tous passés par là : fatigué par une série de mauvais résultats en MTT, un poil tilté par cette foutue variance, vous décidez de tout reprendre à zéro. Ce soir, on ne vous surprendra pas en train d’essayer de réinventer le poker à coups de bluffs acrobatiques et slowplays sous-marins. Non : votre stratégie va être simple, basique, à l’épreuve des balles. Vous allez jouer plat du pied, sécurité : relancer les grosses mains, et jeter toutes les autres. Faire grossir le pot quand vous êtes favori, et rester doux comme un agneau le reste du temps. Bref, ce soir votre poker va être solide, sérieux, blindé. Du coup, vous allez forcément gagner, non ? Hé non. Ça serait trop facile ! Car le Texas Hold’em, ce jeu qui prend « cinq minutes à apprendre mais une vie entière à maitriser », a le chic pour sans cesse jeter sur notre chemin de nouvelles embuches, des casse-tête insolubles, des maux de têtes cliniques, autant de contrariétés propres à faire dérailler la stratégie patiente et appliquée que vous aviez planifiée.

Avec l’aide du Team Winamax, nous avons dressé cinq des situations casse-c**** les plus courantes en MTT… et quelques tuyaux pour les rendre moins douloureuses.

Une belle paire de Rois… (quand il y a un As au flop)

Prise de têteCette situation, on l’a tous vécue au moins une fois…. Correction : on l’a vécue cinquante, cent, mille fois ! Et c’est 100 % garanti : on la vivra encore. C’est pour ça qu’il faut faire particulièrement attention lorsque l’on voit tomber un As au flop après avoir investi beaucoup de jetons préflop avec deux Rois. Cette situation se produit très, très souvent : la gérer de travers peut coûter un max ! « Cette main est difficile à jouer, mais c’est surtout psychologique », estime notre Top Shark François ‘On_The_Road’ Pirault. Tous les joueurs avec un minimum de bouteille connaissent le sens de l’expression « se marier à sa main ». Et pourtant, nous continuons de nous accrocher ! Un rappel des bases s’impose donc (n’hésitez pas à l’afficher en police 32 au-dessus de votre écran) : « Au poker, il faut toujours savoir réévaluer la force de ses deux cartes en fonction de la situation. » C’est tout bête, mais on persiste à l’oublier : sur un flop avec un As, KK est moins bien qu’As-2 ! Faut-il pour autant systématiquement jeter ses cowboys dès que l’on flaire le danger ? Pas forcément. Simplement, ne vous excitez pas trop : « Je conseillerais de ne pas faire grossir le pot inutilement. » Avantage d’une attitude posée : elle pourrait bien vous permettre de gagner un plus gros pot lorsque votre paire de Rois est en tête malgré l’As (si si, ça arrive !). « En checkant le flop, vous pourrez laisser votre adversaire améliorer sa main et toucher une paire inférieure, et gagner de l’argent sur le turn et la rivière. » Inutile de préciser que tout ceci s’applique tout aussi bien lorsque vous détenez deux Dames ou deux Valets, même si, bizarrement (ou pas), ces deux mains-là sont généralement moins pénibles à jeter… – Benjo

Un tirage sympa… (mais pas tant que ça)

Réflexion #2« Qu’est-ce que je fais avec mon tirage ? » Posez cette question à la cantonade et vous risquez fort d’obtenir autant de réponses différentes que de personnes autour de vous. D’autant que cette phrase seule ne suffit pas puisque – surprise – tous les tirages ne se valent pas. On connait tous ce fameux pote qui envoie quasi systématiquement la couscoussière avec une ventrale (et soyons honnête, on l’a déjà fait aussi) mais on se doute bien qu’il ne s’agit pas du move le plus profitable sur le long terme. Vous voulez un exemple plus précis pour mieux comprendre ? François Pirault en a un pour vous. « Nous avons 78 au bouton contre la grosse blinde sur un turn 2593. Le pot fait 10 blindes et nous en avons 25. Si on mise et que notre adversaire fait tapis, c’est une catastrophe ! » Comment ça, on ne peut plus tout mettre avec un tirage couleur doublé d’une ventrale ? Disons qu’il existe surtout d’autres façons plus optimales d’aborder ces situations pas si idylliques. « Je conseille de checker ici notre beau tirage pour éviter de le miser avant de devoir folder, poursuit On_The_Road. De plus, dans les cas où on touchera flush ou quinte river, notre adversaire va souvent miser pour nous et ne pas nous croire si on le relance ! » Peut-être plus encore que dans d’autres spots, la position est ici primordiale et change fondamentalement la stratégie à envisager. François toujours : « Hors de position, on va avoir tendance à plus souvent miser nos tirages pour éviter de devoir check/fold alors qu’en position, on peut les checker pour voir gratuitement le turn ou la river. » Et lorsque l’on détient une main à la fois hautement spéculative et capable de nous rapporter gros, mieux vaut prendre tout ce que l’on peut. – Flegmatic

Une petite paire… (avec un gros stack)

DeucesOui, les paires de 2, c’est marrant dans un bon vieux home game, quand votre adversaire a lâchement foldé face à votre bluff et que vous montrez en rigolant l’une de vos deux cartes. Sauf que dans la vraie vie, cette main est l’une des moins aisées à gérer. Un constat qui s’applique d’ailleurs à toutes les petites paires du Hold’em (jusqu’à paire de 6, disons). Bon, avec un petit tapis, on sait ce qu’il faut faire : le tableau de Nash, notamment, vous donnera des indications précises sur la façon de les jouer avant le flop, et le limp en fin de parole est également envisageable dans certaines situations. 

En revanche, les pocket pairs sont bien plus difficiles à manier avec un stack situé dans le bloc supérieur, entre 25 et 40 BB. « On est souvent tenté d’open car ce sont des mains faites après tout, et ça peut frapper brelan. Cependant ces mains offrent une jouabilité réduite postflop, prévient Aladin Reskallah. Plus la paire est petite, plus il y aura des overcards, typiquement avec 22. Vu que l’on ne touche brelan qu’une fois sur 8, cela signifie que 5, 6 ou 7 fois sur 8 on devra jouer un coup difficile, sans compter les fois où l’on se fait 3-bet et où l’on ne dispose pas des cotes du pot suffisantes pour continuer dans le coup. » En revanche, avec un très gros stack, vous pouvez probablement vous permettre de relancer un peu plus souvent vos petites paires (et davantage relancer tout court en réalité).

RéflexionGlobalement, la position reste un, si ce n’est LE paramètre clé : il est conseillé de jeter ses petites paires avant le flop quand vous êtes en début de parole, car vous faire relancer vous mettra souvent dans une situation inconfortable. En revanche, si vous êtes en position face à une relance précoce, vous pourriez bien créer des accidents si vous frappez le flop. Alors certes, votre paire de 2 peut faire son petit effet, mais attention à ne pas lui faire perdre tout son charme… – Rootsah

Une défense de blinde… (avec une main bancale)

IveyQue l’on s’appelle Phil Ivey ou Benjamin Castaldi, personne n’aime abandonner ses blindes (surtout la grosse). Souvent, nous sommes tentés de compléter après une relance pour ne pas perdre cet argent que nous avons déjà investi, contraint et forcé, dans le pot. Et lorsqu’on est de BB, on se convaincra souvent qu’il faut payer pour la « bonne » raison qu’on est le dernier à parler : le flop nous attend ! Mais la défense de blindes peut pourtant s’avérer casse-gueule à bien des égards, notamment si votre sélection de mains est trop aléatoire, dixit Aladin Reskallah : « Prenez les connectors non suités du style 68o ou 57o, par exemple, détaille le double Top Shark. En BB, on peut être tenté de défendre car nos cotes du pot s’améliorent. Mais avec ces mains, notre équité dans le coup baisse drastiquement, et ce dans une plus grande mesure par rapport à l’augmentation des cotes du pot. Ce qui veut dire qu’il est peut-être plus sage de folder. » (On notera tout de même que, consulté sur le sujet, son pote Pierre Calamusa trouve lui que « 68o est plutôt une bonne main en multiway. »). Guillaume Diaz va dans le sens d’Aladarrrrr, cassant également quelques stéréotypes couramment répandus : « Quand il y a un relanceur et un payeur, on va avoir une range de défense plutôt tight, davantage que s’il y avait un seul joueur. Mais s’il y a un joueur en plus, on va devoir être méga tight, alors que la plupart des joueurs vont se dire ‘J’ai une meilleure cote, il y a beaucoup d’argent dans le pot, alors je vais défendre plus large.’ En fait, ce n’est pas une bonne idée ! Il y a plein de mains qui seront de bons candidats à la défense en 3-way, mais pas en 4 ou 5-way, notamment des petites mains suitées : elles vont faire de mauvaises top pairs, et lorsqu’elles feront flush elles tomberont souvent contre des flush supérieures. »

HésitationPour LeVietF0u, c’est une autre range de mains qui peut vous faire du tort : « Les Kx/Ax/Qx/Jx perdent beaucoup en équité dès qu’on est au moins trois joueurs dans le coup. En gros, ça devient un bourbier quand tu ne floppes qu’une top paire. » On peut en déduire qu’il vaut mieux rester prudent si on touche son flop sans forcément détenir un gros jeu… Depuis la petite blinde, attention également à ne pas vous enflammer : « Jouer en SB avec des mains qui peuvent être dominées est risqué si le relanceur initial open une range trop tight, complète Aladarrrrr. On pense à JTo, QJo… Mieux vaut alors éviter de jouer ces mains pour ne pas se mettre dans des situations compliquées car vous n’aurez pas l’avantage positionnel, et ce même si payer peut être théoriquement bon, en tout cas si votre adversaire open la bonne range. » Pour déterminer si vos adversaires sont énormes ou à poil, leur position à table peut donc vous aider à vous faire une idée de leur éventail de mains. En espérant que vous vous sentirez plus proche du Tiger Woods du poker que de notre WiP le plus loose après ces quelques conseils ! – Rootsah

Une premium… (à la bulle)

Bulle « Imagine-toi, tu es en live. Tu as une très belle main. Tu avances des jetons. Derrière tu entends le bruit d’autres jetons. Beaucoup de jetons. Et là… tu as envie de hurler : ‘Oh mon Dieu, je hais ma vie !’ » Mais pourquoi tant de haine, Pierre Calamusa ? Parce que nous sommes à la bulle, bien sûr ! Et que tout aussi beaux soient vos deux Rois, deux Dames, deux Valets ou As-Roi, avec vos 30 ou 40 blindes vous avez beaucoup à perdre. Trop à perdre, peut-être. Du coup : on fold notre premium, et on passe à la main suivante ? C’est ce qui est le plus souvent préconisé. Mais si nous mentionnons ce spot dans cet article, c’est parce qu’il n’est pas aussi manichéen que l’on pourrait croire, selon LeVietF0u. « Ce n’est pas un fold automatique, ça dépend vraiment. Il faut prendre en compte plusieurs choses : la range de l’adversaire, la structure des prix, la proximité de la bulle… » Par exemple, une structure de prix « top heavy » (énormément d’argent pour les premières places) inciterait plutôt notre Pierrot à cliquer sur call. « Si le min-cash est faible et que gagner le pot me donne de très belles chances de faire un gros deep run, alors oui, je peux call. » Bref, alors qu’un Davidi Kitai aime à répeter qu’il n’y a pas de honte à faire le lâche, de son côté Pierre Calamusa a envie de croire au courage au moment le plus tendu du tournoi. – Benjo

Bonus : dans la zone… (de confort)

AladinEn guise de conclusion, on a envie de dire que les situations les plus épineuses sont avant tout celles que vous avez réussi à identifier comme telles, qui vous provoquent de l’inconfort et vous font passer une goutte froide dans le dos rien qu’à l’idée de vous y retrouver confronté. Cela dépend aussi de comment vous évaluez votre propre niveau. « Moins vous estimez votre compétence postflop, plus vous devez tenter d’éviter les coups compliqués, résume Aladin. Restez le plus possible dans votre zone de confort. » À ce niveau-là, le double Top Shark met en garde contre les mains jouées hors de position, « surtout contre le cut-off, précise-t-il. Il joue souvent avec une range forte, ou en tout cas plus forte que la nôtre si l’on a tendance à ouvrir une range correcte soit un peu loose. Essayez d’estimer votre range, celle de l’adversaire et, en fonction du flop, voir laquelle connecte le plus. » Une logique que l’on pourrait qualifier d’universelle, même lorsqu’on agresse en position. « Attention aux boards qui donnent un avantage de nuts aux défenseurs, enchaîne Aladarrrrr. Sur 6-7-9 ou Q-5-5 par exemple, il peut être périlleux de placer un c-bet. On préférera checker à haute fréquence à la place. » Si le vainqueur d’un tournoi de poker est souvent celui qui a commis le moins d’erreurs, on a bien envie d’extrapoler : et s’il s’est tout simplement mis lui-même dans la position de ne pas en faire ? – Flegmatic

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