Roland Garros. Naomi Osaka veut avancer en silence. sport


Voilà qui a eu l’effet de faire réagir. Mercredi 26 mai, le numéro 2 mondial Naomi Osaka, a publié un long message à l’attention de ses fans pour annoncer qu’elle ne prendrait pas part aux conférences de presse de Roland-Garros, tournoi du Grand Chelem où elle n’a jamais dépassé le stade des seizièmes de finale.

«Sans la presse, nous ne serions pas les athlètes que nous sommes»

Son choix est motivé pour préserver sa santé mentale dit-elle, jugeant aussi qu’elle préférait payer des amendes que de se présenter devant les médias, ce qui fait pourtant partie de son métier. Et, forcément, dans le milieu de la balle jaune, sa décision a suscité l’incompréhension.

C’est une erreur phénoménale et ça montre à quel point, aujourd’hui, il faut que dans notre sport il y ait une gouvernance forte. Ce qui se passe là n’est pas, à mon sens, acceptable, jugeait Gilles Morreton, le président de la FFT, dans des propositions rapportés par L’Équipe.

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Interrogé à ce sujet, Rafael Nadal y est également allé de son commentaire: Je respecte sa décision, mais sans la presse, sans les gens qui voyagent pour écrire sur nous, nous ne serions pas les athlètes que nous sommes aujourd’hui. On n’a pas la même reconnaissance, la même popularité. Les médias sont une partie importante de notre sport.

Mais Naomi Osaka ne fait que confirmer l’état général du circuit tennistique mondial: épuisé, fatigué, lassé. Les Français Gilles Simon et Benoit Paire n’avaient pas manqué de le signaler ouvertement tout comme Gaël Monfils mais aussi l’Autrichien Dominic Thiem (4e mondial) ou l’Argentin Diego Schwartzman (10e mondial). «Il est vrai que la santé mentale des joueurs n’est pas au beau fixe et c’est un vrai problème actuellement. Mais rejeter la faute sur la presse n’était pas la bonne solution, exposer Charles Haroche, enseignant en rhétorique à Sciences Po Paris. Certes, certaines conférences de presse peuvent sembler insipides pour les joueurs et joueuses. Mais ce qu’oublie Naomi Osaka c’est que beaucoup de messages et d’informations sur leurs sentiments, ressentis, sont transmis grâce à ce temps d’échange. C’est aussi un moyen d’envoyer des messages aux adversaires. En ne communiquant que par le biais de ses réseaux sociaux, elle va totalement contrôler ce qu’elle dit et utiliser qui en est fait. En revanche, son capital sympathie va en prendre un coup. »

Sa décision est-elle définitive ou est-ce une pique adressée aux organisateurs de Roland-Garros, tournoi où elle peine à briller? Une chose est sûre: son choix n’a pas fini de faire parler…



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