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« Le Monde » tient le carnet de bord de la campagne de l’élection présidentielle de 2022 : un point quotidien est publié soir à 19 heures, qui revient sur les faits politiques de la journée écoulée et aborde chaque rendez-vous à venir.

L’info du jour : Emmanuel Macron et Marine Le Pen, finalistes de l’élection présidentielle, entament leur campagne de l’entre-deux-tours sur le terrain

Accusé par une partie de l’opposition d’avoir été refusé de débattre, Emmanuel Macron est reparti en campagne, lundi 11 avril. Au lendemain de sa victoire au premier tour de l’élection présidentielle, le candidat de La République en marche s’est rendu à Denain (Nord), à la rencontre de Françaises et de Français qui l’ont interpellé sur sa réforme des retraites, ses choix faits durant la crise sanitaire ainsi que sur ses petites phrases, comme celle issue d’une interview donnée au début de janvier où il assumait sa volonté d’« emmerder les non-vaccinés » par les mesures mises en place.

Lors d’un échange avec deux femmes qui portaient notamment sur la vaccination contre le Covid-19, lundi, une d’entre elles lui a reproché d’avoir déclaré « que les devoirs étaient au-dessus des droits. Vous avez dit « emmerder les non-vaccinés », on est des sous-citoyens. On en a quand même pris plein la gueule ». « Je n’ai jamais dit « sous-citoyen » »s’est défendu le chef de l’État, revenant ensuite sur ses propos sur les non-vaccinés. « Je l’ai dit, entre guillemets, de manière affectueuse »at-il expliqué, demandant ensuite de « remettre la phrase dans son contexte ». Par ailleurs, longuement interrogé par les journalistes, M. Macron a redit qu’il souhaitait « défendre la force sociale du projet qu’[il] porte »alors que le pouvoir d’achat arrive en tête des préoccupations de la population.

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Un thème qui est au cœur de la campagne de sa concurrente, Marine Le Pen (Rassemblement national, RN). Une stratégie payante qui lui a permis de valider son accession au deuxième tour de l’élection présidentielle pour la deuxième fois de suite. C’est dans l’Yonne, à Soucy, que Mmoi Le Pen s’est rendu en fin d’après-midi au cours d’un déplacement surprise sur le thème de l’inflation pour y rencontrer un cultivateur céréalier.

L’occasion était trop belle pour la candidate du RN de cibler Emmanuel Macron. « Quand il est en difficulté, il propose des chèques », une tancé Marine Le Pen. Comme pour l’entre-deux-tours de 2017, les deux personnalités se produisent coup pour coup puisqu’une minute plus tard, Emmanuel Macron lui a répondu. « Elle propose de baisser la TVA sur tout. Vous avez un problème, elle vous baisse la TVA, mais elle n’explique pas comment elle le finance, moi j’explique comment je finance », at-il insisté. Au cours des deux prochaines semaines de campagne, la candidate d’extrême droite va accentuer ses attaques sur les questions sociales, avec un objectif : convaincre les électeurs de Jean-Luc Mélenchon de glisser un bulletin à son nom dans l’urne dimanche 24 avril .

L’image du jour : l’appel aux dons de Valérie Pécresse

Paris le 11 avril 2022. Bureau Politique des Républicains au lendemain de la défaite de Valérie Pécresse // Départ quasi en courant de Valérie Pécresse qui refuse de commenter le bureau Politique

Fin de parcours douloureux pour Valérie Pécresse. La candidate des Républicains, arrivée cinquième du premier tour de l’élection présidentielle, a lancé dans la matinée, depuis le siège de son parti, un appel à « une aide, d’urgence », des Français. Faisant état d’une « critique de situation » du parti Les Républicains (LR) qui ne sera pas remboursé de « sept millions d’euros » de frais, l’objectif est de « boucler le financement » de sa campagne. Mmoi Pécresse a aussi révélé s’être endettée personnellement « à hauteur de cinq millions d’euros ». Pour convaincre ses électeurs de mettre la main à la poche, la présidente de la région Ile-de-France a ajouté qu’il « en va de la survie des Républicains et au-delà de la survie de la droite républicaine ».

Par ailleurs, à l’issue d’une motion adoptée en bureau politique de LR, Christian Jacob a fait savoir qu’au second tour « aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen »en déclarant que Les Républicains « ne sont fongibles ni dans le macronisme ni dans le lepénisme ».

La phrase du jour.

Adrien Quatennens : « Il nous a manqué 500 000 voix »

La marche était (un peu) trop haute, pour Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise, qui en était à sa troisième candidature d’affilée à l’élection présidentielle, n’est pas parvenu à devancer Marine Le Pen (Rassemblement National), malgré un meilleur score qu’en 2017.

Pour Adrien Quatennens, député du Nord de la France insoumise, Fabien Roussel, le candidat communiste est le coupable tout trouvé de cet échec. Contrairement à 2012 et 2017, où le Parti communiste s’était rangé derrière la candidature de M. Mélenchon, Fabien Roussel a décidé de faire cavalier seul pour 2022. Résultat ? Celui-ci a finalement réuni 2,31 % des voix.

« Il nous a manqué 500 000 voix » pour devancer Marine Le Pen et accéder au second tour, a commencé par déplorer M. Quatennens, jugeant que « C’est-à-dire trois fois rien. C’est quelques voix par bureau de vote ». « Le poil de fesse qui manque à Jean-Luc Mélenchon pour être au second tour, on peut le nommer. Oui, les voix de Fabien Roussel nous ont manqué, incontestablement »a ensuite critiqué le proche de Jean-Luc Mélenchon.

Le jour où… En 2007, quand Jean-Marie Le Pen désignait Nicolas Sarkozy comme son adversaire principal

En ce début du mois d’avril 2007, on se réjouit dans le camp du Front national (FN). Selon les mots de Marine Le Pen, alors directrice de campagne de Jean-Marie, son père, « ça y est »la campagne présidentielle démarre enfin et les remontées du terrain le prouvent. « Deux semaines depuis, les secrétaires départementaux nous disent que cela monte, sur les marchés, dans les déjeuners », s’enthousiasme-t-elle auprès de notre journaliste Christiane Chombeau. Cerise sur le gâteau, selon elle, son père est « bien désigné ». Et pour cause, la stratégie de l’équipe du candidat d’extrême droite est simple : entamer un rapport de force avec Nicolas Sarkozy (Union pour un mouvement populaire), favori des sondages et successeur annoncé de Jacques Chirac.

A La Courneuve (Seine-Saint-Denis), où M. Le Pen s’était rendu le 6 avril, il avait tenu un discours qui faisait écho à celui tenu par M. Sarkozy en 2005 et son célèbre « Karcher » pour soi « débarrasser des racailles ». Profitant d’une heure matinale où les badauds se font rares, le représentant de l’extrême droite, partisan de « l’immigration zéro » et de la « préférence nationale »un discours offensif tenu un. « Si certains veulent vous « kärcheriser » pour vous exclure, nous voulons, nous, vous aider à sortir de ces ghettos de banlieue où les politiciens français vous ont parqués, pour vous traiter de racailles par la suite »a ainsi lancé Jean-Marie Le Pen avant de se faire enjôleur : « Vous n’êtes ni des potes, ni des Blacks, ni des beurs, vous êtes des citoyens français. »

Pas avare de polémique, le finaliste de la présidentielle de 2002 s’est revendiqué « candidat du terroir » face à face « candidat de l’immigration ». Quinze ans plus tard, sa fille, candidate de son parti devenu le Rassemblement national, a fait du pouvoir d’achat son mantra, sans malgré tout effacer de son programme la « préférence nationale » déjà proposé par son père.

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L’agenda du mardi 12 avril

Déplacements. Emmanuel Macron va se rendre à partir de 10 h 30 à Mulhouse (Haut-Rhin) pour visiter le centre Alister (Association pour l’information scientifique et technique en rééducation). Ce dernier est « spécialisé dans le champ de la rééducation et du handicap et particulièrement mobilisé dans le cadre de la crise sanitaire », précise son équipe de campagne. A 15 heures, le président candidat doit échanger avec les commerçants et habitants sur la sécurité de proximité à Châtenois (Bas-Rhin). Enfin, il est attendu à 18 h 30 sur la place du château de Strasbourg (Bas-Rhin).

Conference de presse. Marine Le Pen va organiser une conférence de presse à 9 h 30 sur « la nécessaire revitalisation de la démocratie », selon ses termes, ainsi que sur l’exercice du pouvoir. A 20 heures, elle sera sur le plateau du journal télévisé de TF1.

Décision. Le bureau politique de l’Union des démocrates indépendants (UDI) va se réunir à 9 heures afin de décider de la position du parti pour le second tour de la présidentielle.

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