Question sur la neutralité du Net aux États-Unis : la FCC devrait-elle définir Internet comme un « opérateur public » ?


Le comité de rédaction du Washington Post se penche sur le débat américain sur la « neutralité du Net ».

Mais ils notent d’abord que la FCC américaine, chargée de réglementer les communications, a « un pouvoir de réglementation limité, à moins que le haut débit ne soit considéré comme un « opérateur public » en vertu de la loi sur les télécommunications de 1996 ».

La FCC, sous la présidence de Barack Obama, a décidé de reclasser le haut débit afin de pouvoir réglementer les sociétés de haut débit ; la FCC sous la direction du président Donald Trump a annulé le changement. Ses défenseurs, consternés, ont averti le monde que, sans les protections en place, Internet serait brisé. Vous ne devinerez jamais ce qui s’est passé ensuite : rien. Ou du moins, presque rien. Internet n’a pas été interrompu et, pour la plupart, les fournisseurs d’accès Internet ne se sont pas bloqués et n’ont pas ralenti.

Quoi qu’il en soit, l’actuelle FCC, dirigée par sa présidente Jessica Rosenworcel, vient de reclasser le haut débit. Ce qui est intéressant, c’est que son argument le plus fort n’a pas grand-chose à voir avec la neutralité du net, mais avec certains des autres avantages que le pays pourrait tirer d’un organisme de surveillance fédéral surveillant le secteur du haut débit… Le haut débit est un service essentiel. … Pourtant, il n’existe pas une seule agence gouvernementale dotée de suffisamment d’autorité pour superviser cet outil vital. L’affirmation de l’autorité fédérale sur le haut débit permettrait de réglementer tout blocage, limitation ou priorisation anticoncurrentielle du trafic payant dans laquelle ils pourraient s’engager. Mais cela pourrait également contribuer à garantir la sûreté et la sécurité des réseaux américains.

La FCC a, pour des raisons de sécurité nationale, retiré l’autorisation accordée aux entreprises affiliées à des États adversaires, comme le chinois Huawei, de participer aux marchés des télécommunications américains. L’agence peut le faire pour les opérateurs de téléphonie. Mais ça ne peut pas faites-le pour le haut débit, car ce n’est pas autorisé. Ou pensez à la sécurité publique pendant une crise. La FCC n’a pas la capacité d’accéder aux données dont elle a besoin pour savoir quand et où se produisent des pannes de haut débit – et encore moins la capacité de faire quoi que ce soit concernant ces pannes si elles sont identifiées. De même, il ne peut pas imposer d’exigences en matière de résilience du réseau pour empêcher que ces pannes ne se produisent en premier lieu, par exemple lors d’une catastrophe naturelle ou d’une cyberattaque.

L’agence a suffisamment de pouvoir pour contrôler les types de services qui deviennent moins pertinents dans la vie américaine, comme les téléphones fixes, et peu de pouvoir pour contrôler ceux qui deviennent chaque jour plus importants.
La FCC reconnaît que ce pouvoir lui permettrait également d’interdire la « limitation » du contenu. Mais l’éditorial du Post avance également qu’en 2023, il est « peu probable que cela ait un effet majeur sur l’industrie du haut débit dans un sens ou dans l’autre… Les conséquences substantielles sont devenues moins probables à mesure que la bande passante à haut débit est devenue moins limitée ».

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