que prévoit le système de codes QR mis en place le 9 juin


La réouverture des bars et des restaurants va bientôt sonner le retour des cahiers de rappel. Pour l’instant, le gouvernement recommande seulement aux commerçants d’inciter leurs clients en terrasse à télécharger et à utiliser l’application TousAntiCovid pour retracer les chaînes de contamination via le Bluetooth des smartphones.

Cette recommandation évoluera à partir du 9 juin. Avec la réouverture des salles intérieures des bars, cafés et restaurants, les professionnels exigent à nouveau proposer les cahiers de rappel à leurs clients pour qu’ils inscrivent leurs coordonnées et pourraient être prévenus d’un éventuel risque de contamination si une personne, qui a visité l’établissement le même jour, découvre par la suite qu’elle est positive au coronavirus.

Comme le prévoit un décret publié le 12 février dernier et le protocole sanitaire pour les bars, restaurants et restaurants d’hôtels, le pendant numérique du cahier de rappel se matérialisera sous la forme d’un QR code à flasher avec son téléphone sur l ‘ application TousAntiCovid. Le gouvernement prépare actuellement la mise en place du dispositif avec les professionnels concernés et communiquera dans les prochains jours sur ses modalités.

À l’entrée des cafés, bars, restos, restos d’entreprise et salles de sport

À compter du 9 juin, les visiteurs doivent s’enregistrer à l’entrée des cafés, bars, restaurants, restaurants d’entreprise et salles de sport pour être avertis en cas de risque de contamination. Ils pourront le faire soit en inscrivant leur identité et un mail ou un numéro de téléphone dans un cahier de rappel en format papier soit en utilisant la version numérique, TousAntiCovid-Signal.

Dans le premier cas, les établissements doivent mettre ce cahier à la disposition de l’Agence régionale de santé ou de l’assurance maladie en cas de déclenchement d’un « contact-tracing ». Dans le second, les clients exigent scanner un code QR à l’entrée de l’établissement pour enregistrer le lieu sur leur téléphone et être notifié si un autre client s’enregistre comme malade dans l’application les jours suivants.

« Ces lieux ont été choisis car ils sont des lieux clos où les distances de sécurité et le port du masque sont difficiles à maintenir en permanence », explique le cabinet du secrétaire d’État en charge du numérique, Cédric O. Le gouvernement estime qu’une utilisation massive du dispositif QR code, il pourra couvrir les chaînes de transmission qu’il ne couvrait pas auparavant avec les brigades sanitaires ou avec le Bluetooth. Si une personne se déclare positive dans un établissement, toutes les personnes présentes sur sa plage horaire pourront être notifiées et invitées à se faire tester.

Lorsqu’un client se signalera en flashant un QR code à son arrivée dans un établissement, sa présence sera enregistrée sur une plage horaire de 2 heures. Les autorités déclarent en effet qu’il est possible de contaminer d’autres personnes même après son départ par l’intermédiaire des aérosols. Si une personne présente de midi à 13h30 s’enregistre comme malade dans l’application les jours suivants, les clients présentent de midi à 14h recevront une alerte. Il ne sera pas nécessaire de flasher le QR code à la sortie de l’établissement mais le gouvernement s’en remet à la responsabilité de chacun pour le faire à nouveau en cas de présence prolongée.

Deux degrés d’alerte devraient être proposés. « Si une personne se déclare positive par la suite, toutes les personnes seront informées qu’elles ont pu être exposées au virus et seront invitées à se faire tester. Si trois personnes ont fréquenté un même lieu et se déclarent ensuite positifs, toutes les autres personnes présentes dans ce lieu seront traitées comme contacts à risque (car co-évalué) et invitées à s’isoler, se faire tester « , explique la Direction générale de la santé, jointe par RTL. Elles seront alors devenues comme des » cas contacts « par l’Assurance maladie. toujours en cours pour permettre à ces outils d’être les plus efficaces possibles « , précise le cabinet de Cédric O.

Les autorités promettent de préserver la confidentialité des lieux et des personnes

Le gouvernement se veut rassurant en matière de protection des données et assure qu’il ne sera pas possible de remonter jusqu’à l’identité d’un utilisateur, ni jusqu’au lieu où la potentielle contamination a été enregistrée, afin de pas stigmatiser les établissements. « Comme pour le système de détection par Bluetooth, vous recevrez une alerte dite que vous avez été en contact avec une personne positive et vous invitant à vous faire tester. Mais on ne saura ni le lieu, ni le jour, juste une fourchette à deux ou trois jours près « , souligne le cabinet de Cédric O.

« Les codes QR ne récupèrent aucune donnée. Ce sont les utilisateurs qui enregistrent de manière cryptée le lieu sur leur téléphone. Le QR Code de l’établissement est crypté: il n’indique ni l’adresse, ni le nom de l’établissement. Quand le visiteur scanne le QR Code du lieu, il enregistre en local dans son téléphone le code du lieu, la date et l’heure de sa visite.
Le dispositif est donc entièrement anonyme et respectueux de la vie privée », assure la DGS.

En parallèle, un serveur central dédié envoie régulièrement aux applications les listes de crypto-identifiants « contaminés » et leurs plages horaires, pour les comparateurs avec des lieux dans l’application TousAntiCovid. Une notification est ensuite envoyée, s’il y a une concordance entre le crypto-identifiant et les plages horaires. Lorsqu’une personne se déclare positive, elle fait remonter son historique de crypto-identifiants et de plages horaires au serveur central. Les données seront détruites dans un délai de trente jours pour les cahiers de rappel papier et la version numérique.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait validé les grandes lignes du dispositif dans un avis rendu public mi-février, sous réserve d’utilisation du traçage numérique soit facultatif. Le cabinet de Cédric O assure que la Commission juge désormais l’utilisation du système des QR code via TousAntiCovid plus protecteur de la vie privée que les cahiers de rappel sur papier qui exposent les informations des clients aux yeux des autres visiteurs. Contactée par RTL, la Cnil n’a pas encore donné suite à nos sollicitations.

Un kit d’information sera envoyé aux professionnels

Des questions restent encore en suspens à ce stade. Le gouvernement n’a pas précisé si le public sera sensibilisé au fait que des codes QR imprimés peuvent facilement être remplacés par des codes malveillants. Des experts ont aussi pointé le risque de voir les QR code détournés pour construire un annuaire de visiteurs malades ayant fréquenté les établissements. Les QR code doivent peut-être être changés régulièrement ou affichés sous un format numérique pour s’en prémunir.

Le dispositif sera présenté plus en détail dans les prochains jours, le gouvernement n’ayant pas souhaité créer de confusion avec la réouverture des terrasses. Des expérimentations doivent encore être prévues d’ici le 9 juin pour être prêt pour la réouverture des salles. « Cet outil est le fruit de plusieurs mois de discussion avec les professionnels, insiste le cabinet de Cédric O. À partir du moment où c’est simple d’installation et facile à comprendre, il est plus facile d’afficher un QR code que de gérer un cahier de rappel « . Un kit d’information sera envoyé aux 300.000 restaurateurs et bars et un site Internet sera mis à disposition des professionnels d’ici au 9 juin.

La rédaction vous recommande


Lire la suite

Laisser un commentaire