Opinion: Soudain, les États-Unis et l’Allemagne ont une chance d’être des partenaires efficaces
Le narcissisme des différences transatlantiques mineures qui transparaissent ici a créé un monde libre désuni, que le président russe Vladimir Poutine, les talibans, le président chinois Xi et bien d’autres ont impitoyablement exploité.
Dans l’ombre de la guerre de Poutine, une alliance transatlantique ravivée qui regarde au-delà de la crise immédiate doit émerger. Voici comment nous pouvons y arriver.
L’heure n’est pas aux grands discours sur la nécessité de l’unité transatlantique. C’est le moment d’une action décisive et immédiate visant à inverser la tendance en Ukraine, suivie de mesures concrètes pour s’attaquer aux raisons sous-jacentes de la récente cascade de catastrophes géopolitiques et de la crise du monde libre qui en a résulté.
Les Américains et les Européens doivent également utiliser l’ambiguïté stratégique envers la Russie, laissant ainsi Poutine deviner jusqu’où ils sont prêts à aller pour le dissuader. En bref, ils doivent rendre le prix de la poursuite de la guerre pour Poutine prohibitif, tout en lançant une initiative diplomatique en position de force, visant à négocier un accord de paix.
Pourtant, l’Amérique et l’Europe ne peuvent s’arrêter là. Ils doivent promouvoir conjointement les nouvelles technologies et infrastructures de l’hydrogène. Pour faciliter cela, un marché commun de l’hydrogène, des normes technologiques communes pour l’hydrogène vert, de nouvelles infrastructures de recherche et développement sur l’hydrogène et un fonds pour l’hydrogène vert doivent être créés.
Les États-Unis, l’Allemagne et d’autres pays du monde libre doivent s’unir pour sécuriser conjointement les voies d’approvisionnement, les chaînes d’approvisionnement et l’accès aux matières premières et aux technologies. Pour faciliter ce processus, nous recommandons la mise en place d’une infrastructure d’identification et d’alerte précoce par les gouvernements américain et allemand, en étroite collaboration avec des acteurs non étatiques. Cela permettra d’identifier et d’évaluer les risques pour la prospérité, l’innovation et la sécurité au moyen de rapports réguliers.
Pourtant, dans la construction d’un nouveau monde atlantique, il ne suffira pas que l’Europe et l’Amérique réapprennent seulement à identifier et à répondre aux menaces extérieures. Tout aussi important, nous devons forger de nouveaux liens qui nous unissent. Cela nécessitera une coopération et une coordination transatlantiques étroites sur le commerce, la technologie, la santé, la sécurité, les droits de l’homme et les droits de propriété, ainsi que sur les affaires environnementales et industrielles, en particulier grâce à une coopération étroite au sein des organisations internationales à tous les niveaux.
Nous devons raviver les tentatives de conclure un accord global et formel entre l’Union européenne et les États-Unis sur le libre-échange, l’innovation, les biens industriels et l’investissement. Tout accord de ce type doit être encore plus ambitieux que le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement interrompu sous Donald Trump.
Et cela devrait s’accompagner de la perspective d’accueillir à moyen terme des régions bordant l’Atlantique sud. Nous proposons également la mise en place de nouvelles infrastructures visant à la mise en place d’une collecte conjointe de données liées au climat.
Pourtant, en fin de compte, toute tentative de reconstruction d’un monde libre résilient, s’articulant autour d’un partenariat transatlantique renouvelé, ne sera pas durable, à moins que nous ne retrouvions un nouveau sens d’objectif commun.
Nous recommandons donc aux gouvernements fédéral et étatiques, aux fondations caritatives et aux donateurs privés des deux côtés de l’Atlantique de collaborer pour inspirer et cofinancer la mise en place d’une nouvelle infrastructure d’engagement avec l’Allemagne dans les universités et les groupes de réflexion américains. En Allemagne, pendant ce temps, des fonds sont nécessaires pour renforcer l’enseignement de la pensée stratégique aux jeunes Allemands, visant à former – et à apprécier – l’art d’équilibrer le hard power et le soft power dans la défense de la liberté et de la paix.
Enfin, nous avons besoin d’une nouvelle initiative transatlantique visant à créer de nouvelles capacités et capacités de consolidation et de surveillance de la paix dans le monde entier. C’est une chose de mettre fin aux guerres – que ce soit celle en Ukraine ou les nombreux conflits ailleurs -. Ce sera une autre de rétablir la confiance les uns envers les autres, de respecter à nouveau la dignité de chacun et de ramener les gens dans le giron du monde libre. Ce sera la tâche des Allemands et des Américains de faire comprendre au reste du monde que leur partenariat dans le leadership n’est pas exclusif. Il est ouvert à tout le monde libre. Elle est dirigée contre les Poutines du monde, pas contre la Russie.