Marie Portolano Le journalisme au féminin est un sport de combat


Journaliste sportif, c’est une vocation qui remonte à l’enfance pour Marie Portolano. Oui mais, dans le sport, les femmes sont fréquemment victimes de remarques et de gestes sexistes. Et cela vaut dans les vestiaires, mais aussi dans les rédactions. Alors, Marie Portolano est allée voir ses consœurs Nathalie Iannetta, Clémentine Sarlat, Estelle Denis, pour les faire témoigner dans un documentaire, Je ne suis pas une salope, je suis journaliste, diffusé dimanche 21 mars à 18 h 10 sur Canal Plus. Ce film, remarquable par la force des paroles et le courage des protagonistes, a vu certaines de ses séquences censurées par la direction des sports de Canal Plus, la même qui a œuvré au licenciement de Sébastien Thoen et vérifié ses journalistes dans la terreur. Dès la première séquence, Marie Portolano raconte comment le journaliste Pierre Ménès, sur le plateau du Canal Football Club, hors antenne mais en public, lui soulève la jupe et lui «attrape les fesses», explique le site les Jours. Elle lui envoie un coup de poing. Personne ne réagit. Dans une seconde séquence, la journaliste Isabelle Moreau raconte en pleurant comment le même Pierre Ménès l’embrassée de force sur ce même plateau, en 2011. Pourquoi pleurer? Parce que, ce jour-là, elle s’est sentie annihilée professionnellement. Les séquences où Ménès «se justifie» ont, elles, aussi été coupées. Pas touche aux personnalités de la chaîne. Marie Portolano, qui officie désormais sur M6, montre avec ce documentaire, même tronqué, qu’elle est une très grande journaliste.

Laisser un commentaire