Macron obtient le soutien des législateurs français pour un budget de nationalisation d’EDF


Le gouvernement du président Emmanuel Macron a fait adopter un projet de loi de finances crucial à l’Assemblée nationale aux premières heures de mercredi, mais seulement après quatre jours de débats houleux qui ont montré à quel point il sera difficile de gouverner pendant les cinq prochaines années sans majorité parlementaire.

Le texte de révision budgétaire, qui comprend près de 10 milliards d’euros pour la nationalisation complète du producteur d’électricité EDF, accompagne un autre projet de loi – prévoyant 20 milliards d’euros d’aide d’urgence pour les consommateurs touchés par une inflation élevée – qui a également été approuvé par l’assemblée la semaine dernière. Les textes sont débattus par le Sénat avant de devenir loi.

Il y a eu plusieurs moments embarrassants pour le gouvernement, qui a besoin des voix des députés de l’opposition pour adopter des lois après les élections législatives peu concluantes de juin.

À un moment donné mardi, les députés ont défié le ministre des Finances Bruno Le Maire et voté 500 millions d’euros supplémentaires pour les retraités, l’incitant à resoumettre la clause à l’assemblée et à exiger un autre vote qui a finalement annulé la mesure de dépenses supplémentaires.

Éric Coquerel, le radical de gauche qui préside la commission des finances de l’Assemblée nationale depuis qu’une alliance gauche-vert est devenue le plus grand bloc d’opposition à la chambre, a vivement critiqué le gouvernement alors que les deux camps s’accusaient mutuellement de démagogie.

« En termes de règles, vous avez raison, mais politiquement vous avez tort, fondamentalement tort », a déclaré Coquerel. « Cette méthode de renverser les choses par la force, on l’a vécue de 2017 à 2022 à chaque fois qu’on a gagné un amendement. . . Vous ne le garderez pas pendant cinq ans de plus. Vous n’avez plus la majorité et ce n’est pas une façon de gouverner.

Bien que Macron ait remporté un second mandat à l’Élysée en avril en battant la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen à l’élection présidentielle, ses alliés centristes ont perdu leur majorité parlementaire lors des élections à l’Assemblée nationale qui ont suivi. Ils restent le plus grand bloc unique de l’Assemblée mais ont perdu du terrain au profit de la gauche et du Rassemblement national de Le Pen.

Le résultat a laissé le gouvernement Macron, qui refuse de coopérer avec l’extrême gauche ou l’extrême droite, fortement dépendant du parti conservateur Les Républicains et de ses 62 députés. Les LR ont voté mercredi avec le gouvernement la loi de révision du budget en échange de concessions comme des baisses supplémentaires du prix des carburants pour les automobilistes.

Autre signe des difficultés du gouvernement, ses opposants ont failli réussir à faire voter une taxe exceptionnelle sur les grandes entreprises telles que TotalEnergies et le groupe de transport par conteneurs CMA CGM qui ont profité de la récente envolée des prix de l’énergie et de la logistique, même si au final l’amendement a été vaincu.

Le Maire et le gouvernement ont exhorté les entreprises à prendre des mesures volontaires – notamment en réduisant le prix du carburant à la pompe et les frais d’expédition pour les clients français – plutôt que de risquer une taxe exceptionnelle.

Le Maire a déclaré par la suite que le gouvernement et ses alliés étaient désormais « plus unis, plus solides et plus cohérents » après avoir approuvé les mesures.

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