L’Irlande suspend une tournée d’utilisation du vaccin d’AstraZeneca


La liste des pays qui suspendent l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca s’allonge. L’Irlande a décidé, dimanche 14 mars, de ne plus administrer le produit du laboratoire anglo-suédois dans l’immédiat. La commission chargée du programme de vaccination dans le pays avait conseillé cette mesure, déjà en vigueur dans plusieurs pays, au nom du «Principe de précaution».

Cette recommandation a été émise à la suite d’un rapport de l’agence des produits de santé norvégienne rapportant «Quatre nouveaux cas graves de caillots sanguins chez des adultes» qui avait reçu le vaccin d’AstraZeneca. A ce stade, aucun lien avéré n’a été prouvé avec la vaccination.

Les doutes qui s’accumulent autour du produit d’AstraZeneca font craindre un ralentissement des campagnes de vaccination dans le monde, alors que pandémie continue de progresser. Elle a fait plus de 2640000 morts dans le monde depuis la fin de décembre 2019, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP), à partir de sources officielles samedi en milieu de journée.

  • Le vaccin d’AstraZeneca suspendu dans plusieurs pays

Une infirmière prend un flacon d'AstraZeneca à Vigo, en Espagne, le samedi 13 mars 2021.

Avant l’Irlande, la Norvège, au même titre que l’Islande ou le Danemark, avait annoncé jeudi la suspension des injections du vaccin d’AstraZeneca en invoquant le principe de précaution en raison de craintes liées à la formation de caillots sanguins. La Bulgarie a fait de même vendredi et la Thaïlande a retardé sa campagne, comme la République démocratique du Congo. L’Italie et l’Autriche ont, quant à elles, suspendu des lots du vaccin.

En réaction, le groupe pharmaceutique a assuré vendredi que son vaccin n’entraînait aucun «Risque aggravé» de caillot sanguin. Sur «Une analyse de données de sûreté portant sur plus de 10 millions de cas enregistrés, nous n’avons vu aucune preuve de risque aggravé d’embolie pulmonaire ou de thrombose», détaille le laboratoire dans son communiqué. «En fait, les chiffres sur ce type [de problème médical] sont beaucoup plus faibles chez ceux qui sont vaccinés comparé à ce qui serait attendu dans la population dans son ensemble », at-il ajouté.

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, quant à elle, vendredi déclaré qu’il n’y avait «Pas de raison de ne pas utiliser» ce vaccin et son lien de cause à effet sur la formation de caillots sanguins avaient pour l’instant été trouvé. L’Agence européenne des médicaments (AEM) a cependant estimé qu’un lien de causalité était «Probable» dans au moins certains des «Quarante et un rapports d’anaphylaxie possibles observés parmi environ 5 millions de vaccinations au Royaume-Uni». Elle fait également valoir que des allergies sévères devraient être ajoutées secondaires à la liste des effets possibles du vaccin mais que celui-ci reste sûr.

Ces nouvelles déconvenues pour le vaccin d’AstraZeneca sont des lieux s’ajouter aux problèmes de production et de livraison. Vendredi, le laboratoire a annoncé une nouvelle baisse des livraisons dans l’Union européenne (UE). Invoquant des «Restrictions d’exportation» pour les vaccins fabriqués hors UE, il annonce ne pouvoir livrer que 100 millions de doses durant les six mois achevés en juin, dont 70 millions seulement sur les 180 millions prévus au deuxième trimestre.

  • L’UE veut mettre en place un certificat sanitaire avant les vacances d’été

Les autorités européennes visent une entrée en service d’un certificat sanitaire, le «Passeport vert», pour faciliter les voyages au sein de l’UE avant les vacances d’été, a annoncé dimanche le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton. Ce projet sera présenté mercredi. Ce certificat contiendra des informations «Qui vont indiquer qu’une personne a été vaccinée contre le Covid-19, ou qu’elle a guéri, ou qu’elle a reçu un résultat négatif au test», a précisé M. Breton lors du «Grand Rendez-vous Europe 1-CNews-Les Echos ».

«Il sera soit sous forme électronique, soit papier», pour respecter ceux qui n’ont pas «Pas envie de mettre ça sur leur smartphone, et c’est leur droit», a déclaré le commissaire. Doté d’un code QR, gratuit, il sera dans la langue de chaque pays et traduit en anglais, et il «Sera valable dans tous les pays de l’UE», at-il détaillé. «On travaille pour que ce soit fait avant juin», a précisé M. Breton, estimant qu’il était «Primordial» de tout faire «Pour préserver la saison touristique».

  • L’Australie envisage une «bulle de voyage» avec Singapour

A l'aéroport de Sydney, en décembre 2020.

Objectif: relancer le secteur du tourisme, anéanti par l’épidémie de Covid-19. L’Australie «Travaille avec Singapour» à l’établissement d’une «Bulle de voyage» entre les deux pays pour le mois de juillet, a annoncé le vice-premier ministre australien, Michael McCormack, dimanche.

L’Australie avait fermé ses frontières dès le début de la pandémie afin d’empêcher toute flambée épidémique sur son territoire. L’accord devrait permettre aux Australiens et aux Singapouriens qui ont été vaccinés contre le Covid-19 de voyager entre les deux pays sans avoir à observer de quarantaine, selon Le Sydney Morning Herald.

L’Australie a déjà mis en place une «Bulle de voyage» à sens unique avec la Nouvelle-Zélande, permettant aux Néo-Zélandais de se rendre en Australie sans quarantaine, même si ce programme a été suspendu à plusieurs reprises lors des résurgences épidémiques. Avant la pandémie, le tourisme international représentait environ 45 milliards de dollars australiens (30 milliards d’euros) par an pour l’économie australienne.

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  • Plusieurs pays européens s’inquiètent d’une troisième vague

Dans plusieurs pays, les autorités sanitaires s’inquiètent de l’arrivée d’une troisième vague, notamment en Italie. Le pays va reconfiner une grande partie de sa population à partir de lundi, et ce, jusqu’au 6 avril. Les régions classées en zone rouge (plus de 250 nouveaux cas par semaine) doivent fermer les écoles, bars et restaurants et les déplacements y seront limités.

L’Italie enregistre une forte hausse des contaminations et des décès, liés en grande partie au variant dit britannique. «La mise en place de mesures plus rigoureuses et augmenter progressif du nombre de personnes vaccinées nous laissent penser que nous aurons des chiffres en amélioration déjà dans la seconde moitié du printemps», a déclaré le ministre de la santé, Roberto Speranza, dans un entretien publié dimanche dans le quotidien La Repubblica.

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Fr France, la région la plus peuplée, l’Ile-de-France, inquiète les autorités: la situation des hôpitaux y est particulièrement tendue et des premières évacuations de malades vers d’autres régions ont commencé samedi. Une «Opération plus massive» sera organisé en fin de semaine par TGV médicalisés, a précisé dimanche le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Il a estimé à un centaine le nombre d’évacuations sanitaires à partir de l’Ile-de-France la semaine prochaine, principalement vers les Pays de la Loire, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie.

Fr Allemagne, les autorités pointent également le risque d’une troisième vague. «L’extrapolation des tendances montre qu’il faut s’attendre à des nombres de cas supérieurs la première semaine d’avril à ceux de Noël», a prévenu samedi l’institut Robert-Koch, chargé de la veille épidémiologique. Le taux d’incidence sur sept jours pourrait alors atteindre 350, contre 76,1 samedi. Les restrictions restent pourtant sévères en Allemagne, avec la fermeture des bars, restaurants, lieux culturels et sportifs ou encore des magasins jugés non essentiels. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes du pays samedi pour manifestant contre ces restrictions, appliquées depuis des mois.

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Le Monde avec AFP

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