Les blessures du conflit palestinien risquent de «  submerger  » les établissements de santé: OMS


* Les agences d’aide appellent pour l’accès, les fournitures

* 30 établissements de santé de Gaza endommagés par la violence

* Le CICR dit qu’il faudra des années pour se rétablir

GENÈVE, 21 mai (Reuters) – Les agences des Nations Unies ont lancé un appel vendredi pour des fournitures médicales urgentes et un accès à Gaza, affirmant que des milliers de blessés palestiniens risquaient de «submerger» certains établissements de santé après 11 jours de violence.

Une trêve est entrée en vigueur vendredi après les combats les plus violents depuis des années entre Israël et les militants palestiniens, bien que les responsables de l’aide humanitaire aient averti qu’il faudrait des années à Gaza pour se remettre de la dernière flambée, le quatrième conflit depuis 2008.

La porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé, Margaret Harris, a déclaré lors d’un briefing virtuel de l’ONU centré sur l’impact de la violence dans les territoires palestiniens que quelque 8 538 blessures avaient été signalées en plus de 257 morts, affirmant qu’elles risquaient de «submerger les établissements de santé».

Elle a également appelé à un accès immédiat aux fournitures et au personnel de santé dans la bande de Gaza, où près de la moitié des médicaments essentiels sont épuisés, et à la création de couloirs humanitaires. «Les vrais défis sont les fermetures. Nous avons besoin de fournitures médicales », a-t-elle déclaré à propos des passages frontaliers.

Sur Gaza, qui a été lourdement bombardée par Israël pendant le conflit, Harris a déclaré que 30 établissements de santé avaient été endommagés et que les dommages routiers bloquaient l’accès des ambulances. Presque tous les hôpitaux n’étaient que partiellement opérationnels et deux ne fonctionnaient pas du tout.

Israël, dont les villes ont été touchées par des attaques à la roquette du Hamas ces derniers jours, affirme que ses frappes aériennes ont touché des cibles militaires légitimes et qu’il cherchait à éviter des pertes civiles. L’OMS n’a pas donné de détails sur les blessures ou les décès israéliens.

Matthias Schmale, directeur de l’agence des Nations Unies pour les opérations des réfugiés palestiniens à Gaza, s’est dit préoccupé par une augmentation des cas de COVID-19 après que les Gazaouis se sont rassemblés pour se mettre à l’abri des bombes.

Les tests ont été interrompus suite à des dommages à son laboratoire principal, a déclaré l’OMS, et il existe un «risque élevé» d’infections.

Le directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge, Fabrizio Carboni, a fait écho à l’appel à des fournitures médicales urgentes et s’est également inquiété des centaines de bombes non explosées, comme deux trouvées dans une école.

«Il faudra des années pour reconstruire et encore plus pour reconstruire les vies fracturées», a déclaré Carboni lors du briefing. (Reportage par Emma Farge, édité par William Maclean)

Laisser un commentaire