«Le Sénat est brisé»: le système donne du pouvoir aux conservateurs blancs, menaçant la démocratie américaine | Nouvelles américaines
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Les problèmes structurels du Sénat dans le passé ont été considérés comme trop enracinés pour être résolus. Mais alors que les mouvements sociaux urgents luttent pour se concrétiser, l’accent mis sur la chambre en tant que dernier et plus grand obstacle au libre exercice de la démocratie aux États-Unis s’est accentué.
Il y a plus de deux siècles, pour inciter les petits États à adhérer à l’union, les rédacteurs de la constitution américaine ont donné à chaque État deux sénateurs, un arrangement qui a toujours laissé certains citoyens largement surreprésentés dans le corps. Mais ce n’est que dans les dernières décennies qu’une nette division partisane est apparue dans laquelle les démocrates étaient beaucoup plus susceptibles de représenter de plus grands États, tandis que les républicains représentaient de nombreux petits États.
La tendance a créé un immense écart dans l’influence que les électeurs d’États moins peuplés, principalement ruraux – et blancs et républicains – exercent au Sénat, par rapport aux électeurs d’États avec de grandes villes et plus d’électeurs de couleur.
Aujourd’hui, grâce à l’urbanisation et aux changements connexes, l’État de Californie compte 70 fois plus d’habitants que l’État du Wyoming – mais chaque État a toujours deux sénateurs, ce qui donne au petit État conservateur la capacité de contrebalancer l’État libéral géant dans n’importe quel État. vote sur la politique énergétique, la fiscalité, l’immigration, le contrôle des armes à feu ou la réforme de la justice pénale.
Dans le cadre de cette dynamique, les candidats au Sénat démocrate recueillent régulièrement des millions de voix de plus que les candidats républicains – mais le caucus républicain, comme par magie, ne recule pas, et parfois même s’agrandit.
Peu d’analystes pensent que la formule de base du Sénat changera de sitôt. «Je pense que de toutes les choses qui ne changeront pas, la représentation égale de chaque État est en tête de cette liste», a déclaré Shapiro. «C’est ancré dans la constitution.»
Mais d’autres propositions de changements majeurs au Sénat sont collecte de vapeur d’une manière qui pourrait produire une percée. Une telle proposition réformerait l’obstruction systématique, une règle donnant à la minorité du Sénat le pouvoir unilatéral de bloquer presque tout mouvement majoritaire de son choix.
L’obstruction systématique a toujours été utilisée par les deux parties de différentes manières, mais elle «a toujours été utilisée pour bloquer les mesures qui conduiraient à l’équité raciale et à la justice», a déclaré Erika Maye, directrice principale adjointe des campagnes de justice pénale et de démocratie pour Colour of Change , un groupe de défense de la justice raciale.
«Il a été utilisé pour arrêter les projets de loi anti-lynchage, pour faire respecter la taxe électorale raciste, pour retarder la législation sur les droits civils – et plus récemment la réforme des soins de santé, de l’immigration et de la violence armée», a déclaré Maye.
«Et donc dans ce Congrès, au Sénat, nous nous attendons à ce qu’il soit utilisé pour arrêter les progrès sur de nombreuses initiatives politiques majeures qui amélioreraient la vie des Noirs en particulier.»
L’obstruction systématique n’est pas le seul rempart du pouvoir blanc intégré au Sénat, qui ne compte actuellement que trois membres afro-américains sur 100 au total, à côté de 68 hommes blancs. Le pouvoir disproportionné des États ruraux dans la chambre se traduit par un pouvoir disproportionné pour les électeurs blancs en général.
Le chroniqueur David Leonhardt a calculé en 2018 que les Américains blancs sont représentés au Sénat à raison de 0,35 sénateurs pour chaque million de personnes, contre 0,26 sénateurs pour les Afro-Américains et 0,19 pour les Hispaniques Américains, ce qui a incité la page d’opinion du New York Times à marquer le Sénat. action positive pour les Blancs ».
Pour remédier à cet écart, un nombre croissant de dirigeants, dont Barack Obama, ont plaidé en faveur d’un État pour Porto Rico et Washington DC – deux territoires majoritairement minoritaires dont les représentants au Congrès n’ont actuellement pas le pouvoir de voter.
Ajouter les deux en tant qu’États pourrait ajouter plusieurs sénateurs démocrates de couleur au corps, pas assez pour garantir une majorité, mais suffisamment pour mieux refléter la population et ses priorités politiques.
Une autre voie pour un changement progressif serait d’élire des sénateurs démocrates dans des États prétendument républicains, comme l’a fait la Géorgie plus tôt cette année, grâce à une organisation locale déterminée. Les départs à la retraite annoncés l’année prochaine de trois sénateurs républicains modérés, apparemment désillusionnés par l’ère de Donald Trump, des États swing présentent une opportunité pour les démocrates lors des élections de 2022.
La bataille pour le Sénat s’est également intensifiée à mesure que les lignes partisanes se sont approfondies. La composition de la majorité au Sénat importait moins il y a des décennies, lorsque les sénateurs votaient plus fréquemment à travers les lignes de parti.
Mais la coopération entre les partis au Sénat a diminué alors que la politique américaine est devenue plus fortement partisane, avec la pression des nouvelles du câble et des médias sociaux, une culture de diabolisation et de récriminations partisanes, des demandes de collecte de fonds sans interruption et la montée des campagnes incessantes pour les élections ne laissant pas le temps. respirer – ou légiférer – entre une élection et la suivante.
Cela ne signifie pas que les sénateurs ne sont plus capables de rompre les rangs, comme l’a fait notamment le républicain de Louisiane Bill Cassidy en votant pour condamner Trump lors de son deuxième procès en destitution, avec six autres républicains.
La clé pour réparer le Sénat, pense Shapiro, réside dans le fait que davantage de sénateurs agissent comme Cassidy, pour «mettre l’intérêt national au-dessus de l’intérêt partisan».
«J’essaie de demander aux sénateurs d’être des sénateurs, comme ce qu’ils sont censés être», a déclaré Shapiro, au lieu de suivre aveuglément la direction du parti. «Ils ont abandonné leur responsabilité de faire le travail.»
