Le nucléaire et le gaz naturel sont-ils « verts » ? Querelle des nations de l’Union européenne


Le nucléaire et le gaz naturel sont-ils « verts » ?  La querelle de la

Les nations différaient fortement sur une disposition de la Commission européenne sur l’énergie nucléaire et le gaz naturel.

Amiens, France :

Quelques heures avant la fermeture de la fenêtre pour déposer des objections, les ministres de l’environnement et de l’énergie de l’UE réunis en France vendredi ont fortement divergé sur une disposition de la Commission européenne qui classerait l’énergie nucléaire et le gaz naturel comme « durables ».

La controverse oppose les pays menés par la France – où le nucléaire génère 70 % de l’électricité, le leader mondial – à l’Allemagne, l’Autriche et d’autres pays du bloc des 27 pays.

Le débat sur la soi-disant « taxonomie » de la Commission n’est pas à l’ordre du jour des pourparlers informels de trois jours à Amiens, mais a néanmoins éclaté.

Fin décembre, la Commission européenne a dévoilé une classification qualifiant les investissements dans l’énergie nucléaire à base de gaz de durables, afin de favoriser les secteurs qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

L’énergie nucléaire est sans carbone et le gaz est nettement moins polluant que le charbon.

Les pays de l’Union européenne avaient jusqu’à vendredi minuit pour proposer des modifications.

Après cela, la Commission – tenant compte de ces suggestions – doit publier « rapidement » un texte définitif qui sera définitivement adopté quatre mois plus tard.

Son adoption dans sa forme actuelle semble plus que probable : il faudrait une majorité de députés au Parlement européen ou 20 des 27 États membres pour la faire dérailler, et la masse critique fait défaut dans les deux cas.

Une lettre adressée à l’exécutif de la Commission européenne par certains députés du Parlement européen protestant que le délai pour proposer des changements était trop court est tombée dans l’oreille d’un sourd.

Et parmi les États membres de l’UE, une douzaine ont soutenu la position de la France et la taxonomie proposée par la Commission.

Beaucoup sont des pays d’Europe centrale qui cherchent à passer de l’électricité au charbon à forte intensité de carbone au gaz naturel.

« Le nucléaire est une énergie décarbonée », a déclaré la ministre française de l’Environnement Barbara Pompili aux journalistes à Amiens.

« On ne peut pas s’en priver en même temps qu’il faut réduire très rapidement nos émissions de carbone. »

« Un très mauvais signal »

Malgré les vents contraires, la résistance anti-nucléaire n’a pas faibli.

« Ce n’est ni durable ni économique », a rétorqué le ministre allemand de l’Environnement, Stefan Tidow. « Ce n’est pas une énergie verte. »

Le Luxembourg et l’Autriche sont allés encore plus loin, menaçant de porter l’affaire devant les tribunaux si le nucléaire était certifié durable, invoquant le risque d’accidents et le problème non encore résolu des déchets nucléaires.

« Ce serait du greenwashing », a déclaré à l’AFP la ministre luxembourgeoise de l’Environnement, Carole Dieschbourg.

« Et cela enverrait un très mauvais signal : ce n’est pas une énergie de transition, cela prend trop de temps », a-t-elle ajouté, faisant allusion au délai de construction des réacteurs nucléaires.

Son homologue autrichienne, Leonore Gewessler, a déclaré que le fait de qualifier l’énergie nucléaire de durable « sapera la crédibilité de la taxonomie » car elle ne remplit pas le critère juridique de « ne pas causer de dommages à l’environnement ».

La Commission européenne a proposé une mesure obligeant les produits financiers à préciser quel pourcentage des activités financées implique l’énergie nucléaire, une mesure de transparence qui permettrait aux investisseurs de rester à l’écart s’ils le souhaitent.

Berlin a exprimé des réserves quant à la possibilité de rejoindre Vienne et Luxembourg dans une contestation judiciaire.

« Pour l’instant, nous travaillons sur notre réponse, et lorsque la Commission présentera un nouveau texte, nous l’analyserons d’un point de vue juridique », a déclaré le secrétaire d’Etat allemand aux affaires économiques et à l’action pour le climat, Sven Giegold.

L’Autriche s’est également opposée à l’étiquetage du gaz comme durable, les Pays-Bas – qui soutiennent l’étiquette de l’énergie nucléaire – arguant qu' »il n’y a aucune raison scientifique d’inclure » le gaz.

Le sous-secrétaire d’Etat polonais à l’environnement, Adam Guibourge-Czetwertynski, n’est pas d’accord.

« Le gaz remplace le charbon parce qu’il n’y a rien de mieux à court terme, c’est logique », a-t-il déclaré.

(Cette histoire n’a pas été éditée par le personnel de NDTV et est générée automatiquement à partir d’un flux syndiqué.)

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