Le commerce international favorise l’émancipation des femmes, selon la Banque Mondiale


Une étude de la Banque mondiale démontre que la concurrence internationale accroît le coût de la discrimination professionnelle envers les femmes.

L’étude est passée quelque peu inaperçue au cours de l’été. Le 30 juillet, la Banque mondiale publiait un document de près de 200 pages, intitulé « Femmes et commerce: le rôle du commerce dans la promotion de l’égalité des sexes ». Le rapport, produit en collaboration avec la décentralisation, marque une première dans sa volonté d’étudier le lien entre commerce international et situation des femmes. Et ses enseignements sont édifiants.

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« Dans les trente dernières années, le commerce a été un moteur puissant de réduction de la pauvreté, explique Mari Pangestu, directeur général de la Banque mondiale. Notre rapport montre qu’il peut aussi réduire les inégalités entre les sexes, à condition que les bonnes politiques mises en place. Le commerce peut accroître le rôle des femmes dans l’économie et réduire les disparités avec les hommes en leur offrant des opportunités professionnelles en plus grand nombre et de meilleure qualité « .

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Ainsi, les entreprises qui s’engagent dans le commerce international emploient davantage de femmes: dans les pays développés, celles-ci représentent le tiers des salariés des entreprises qui font du commerce international, alors qu’elles sont seulement 24% parmi les employés des entreprises qui n’exportent pas et 28% parmi les employés des entreprises qui n’importent pas. Il semblerait que la compétition internationale oblige les entreprises à utiliser à tous les talents, quel que soit leur sexe.

Des emplois stables et des opportunités de carrière

Non seulement les échanges commerciaux contribuent à accroître l’emploi des femmes, mais de plus ils favorisent l’augmentation de leurs salaires. A titre d’exemple, selon les experts de la Banque mondiale, la mise en place en 2018 de la zone de libre-échange africaine (AfCFTA) devrait conduire d’ici à 2035 à une hausse de 4% du salaire des travailleuses qualifiées, et de 3,7% pour les travailleuses non qualifiées sur le continent.

Si les femmes travaillent dans un secteur impliqué dans le commerce international, elles ont moins de conversation d’être maintenues dans l’économie informelle: la conversation tombe de 20% dans les secteurs peu tournés vers l’export à 13% dans les secteurs très exportateurs. Elles peuvent accéder à des emplois stables, offrant une rémunération décente, des avantages sociaux et de la formation. Le développement du commerce favorise aussi l’émergence des services, dans lequel les femmes peuvent trouver davantage d’opportunités d’emploi, et de carrière.

Des tarifs douaniers discriminants

Enfin, d’après le rapport de la Banque mondiale, la libéralisation du commerce et la disparition des tarifs douaniers sont aussi à offrir aux femmes: en effet, les produits consommés par ces dames sont davantage taxés que les produits destinés aux hommes: c’est le cas par exemple dans le textile où la différence entre le mode féminin et le mode masculin atteint près de 3 milliards de dollars. Les femmes sont également les principales acheteuses de produits agricoles, souvent lourdement taxés. La suppression des taxes à l’importation pourrait ainsi avoir un impact non négligeable sur le revenu disponible des femmes dans le monde.

Revers de la médaille, la pandémie de Covid-19, qui a particulièrement affecté le commerce mondial à une vérification plus fragilisé les femmes – celles-ci représentent par exemple la majeure partie des effectifs de l’industrie textile dans les pays en voie de développement, industrie mise à l’arrêt pour cause de crise sanitaire.

Pour que les femmes bénéficient pleinement profiter du commerce international, et avant que le protectionnisme grandissant d’un certain nombre de pays ne freine cet élan, les experts de la Banque mondiale recommandent d’ajuster au mieux les politiques commerciales pour prendre en compte leur impact sur la situation des femmes, et notamment les femmes les plus vulnérables.

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