L’ancien patron d’Orpea sous les projecteurs sur la vente d’actions alors que le scandale des soins s’aggrave


L’ancien patron de l’opérateur français de maisons de soins infirmiers Orpea, touché par le scandale, a été critiqué après avoir découvert qu’il avait vendu des actions du groupe avant la publication d’un livre alléguant que les résidents avaient été maltraités.

Orpea, l’un des plus grands groupes de maisons de repos cotés en Europe, fait l’objet d’une enquête par les autorités après Les fossoyeursun livre du journaliste Victor Castanet publié en janvier, alléguait que l’entreprise faisait systématiquement des économies, notamment en rationnant les couches pour adultes, pour économiser de l’argent dans les quelque 370 maisons de repos qu’elle exploite en France.

L’ancien directeur général d’Orpea, Yves Le Masne – qui a été licencié dimanche – a vendu près de 590 000 euros d’actions de la société fin juillet, selon les documents déposés par l’Autorité des marchés financiers (AMF).

C’était quelques semaines seulement après qu’Orpea ait reçu des questions détaillées sur les allégations contenues dans le livre de Castanet lorsqu’il l’a contacté pour commenter, a rapporté mercredi l’hebdomadaire français Le Canard Enchaîné.

Le Masne n’a pas répondu aux demandes de commentaires. Le nouveau directeur général d’Orpea, Philippe Charrier, a déclaré à BFM TV qu’il s’agissait de son prédécesseur et que « les autorités examineraient le dossier ».

« Il avait peut-être de bonnes raisons mais je ne jugerai pas cela à la place des autorités », a ajouté Charrier.

Le Masne avait vendu des blocs d’actions dans le passé. La vente de juillet était à 107,85 € par action. Le cours de l’action s’est effondré à environ 40 € par action depuis que les allégations ont été révélées.

Brigitte Bourguignon, une ministre du gouvernement français, s’est dite « encore plus dégoûtée » par la situation entourant Orpea après la révélation de la vente des actions de Le Masne.

« Il y aura des enquêtes détaillées (sur toutes les allégations) », a déclaré Bourguignon à la télévision LCI mercredi, ajoutant qu’ils se concentreraient sur les finances d’Orpea et les conditions dans ses maisons.

L’AMF a refusé de commenter si elle ouvrirait sa propre enquête. Orpea a également nié une autre des allégations de Castanet : que l’entreprise lui aurait proposé un pot-de-vin pour arrêter son enquête.

Le scandale Orpea a éclaté alors que la France est en pleine campagne électorale présidentielle.

La candidate de droite Valérie Pécresse des Républicains a déclaré qu’elle chercherait à refondre le secteur avec des règles plus strictes sur la gestion des maisons de retraite à but lucratif. Le candidat du parti communiste Fabien Roussel a appelé mercredi le gouvernement à « exproprier » les maisons de repos d’Orpea.

Reportage complémentaire de Leila Abboud

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