L’actualité rattrape le film polémique sur les rodéos


La vidéo avait fait le tour d’Internet en mai dernier. « Les accidents, ils sont souvent causés par les flics qui prennent en chasse, qui poussent les cavaliers [pilotes] vers la mort en fait », affirmait la réalisatrice Lola Quivoron devant la caméra de Konbini. Des propositions polémiques qui avaient provoqué de vives réactions jusque dans la sphère politique.

Alors que la sortie de son film Rodeo est prévu pour le 7 septembre, il se voit à nouveau emporté par une polémique au vu de l’actualité. Nous l’évoquons en début de semaine, le 5 août deux enfants ont été percutés par un individu en motocross à Pontoise (Val-d’Oise). Autant dire que cet événement n’a pas servi la promo du film. Pourtant, ce long métrage avait été bien reçu lors du festival de Cannes en recevant le « coup de cœur du jury » de la sélection « Un certain regard » consacré au cinéma d’auteur. Rien que ça !

La faute de Konbini ?

Lola Quivoron dénonce un faux procès. Les internautes auraient mal compris ces propositions. « On a très vite associé mon film aux rodéos urbains, aux rodéos sauvages. Ou je ne mets en scène aucun rodéo urbain », explique la jeune femme au parisienne, le 25 juillet dernier. « On ne voit pas de riders rouler en ville dans mon film, pas non plus de course-poursuite avec la police qui n’apparaît jamais. » Pour elle, son film n’a rien à voir avec ce que certains ont dépeint. « Il y a plusieurs manières de pratiquer le cross bitume » [rodéo], affirme Lola Quivoron. « Celle que je connais le mieux et que j’ai longuement investie, c’est celle qui se déploie sur des routes sans circulation, qui sont parfois à des kilomètres des centres-villes. » Selon ses dires, ses propositions ont été « tronçonnés » par le montage de Konbini.

Si un fautif ne suffisait pas, elle pointe également du doigt… l’extrême droite. « Tout est parti de cette interview filmée et d’un retweet du compte le plus populaire de la fachosphère, repris opportunément par des élus locaux et nationaux en pleine période électorale, puis par des syndicats policiers, dont certains affiliés à l’extrême droite. »

On laissera le lecteur se faire son propre jugement en visionnant la bande-annonce du film.

Pour l’heure, l’équipe du film espère que la polémique s’essoufflera d’ici la sortie du film en septembre. Cependant, la réalisatrice avoue être « incapable de mesurer l’impact que cela aura lors de la sortie du film. »

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