La pandémie nous a appris que l’interaction humaine ne peut pas être entièrement remplacée par la technologie, déclare l’universitaire Ananya Mukherjee


Dans son nouveau rôle de vice-chancelière de l’Université Shiv Nadar, Delhi-NCR,
Ananya Mukerjee prend le relais de Rupamanjari Ghosh, deuxième vice-chancelier de l’université. Avant de se joindre, Mukherjee a été prévôt et vice-président académique à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), Okanagan Canada et professeur au Département d’économie, de philosophie et de sciences politiques. Parler à
Temps d’éducationMukherjee, titulaire d’un doctorat en économie politique et politique publique de l’Université de Californie du Sud, aux États-Unis, se concentre sur sa mission pour l’avenir et sur la raison pour laquelle les EES indiens doivent penser aux normes mondiales de manière plus holistique.


Quelles sont vos visions pour l’université à la lumière de son récent statut IoE ?

Au cours des 10 dernières années, l’université a évolué en tant qu’université multidisciplinaire axée sur la recherche. Sa prochaine décennie commence avec sa reconnaissance en tant qu’institution d’éminence (IoE) qui nous permettra d’atteindre de nouveaux sommets mais nous confère également de sérieuses responsabilités. C’est l’occasion d’exposer nos étudiants à un apprentissage multidisciplinaire, d’amener des étudiants internationaux en Inde, de favoriser la recherche et de développer des structures de gouvernance autonomes. Les OIE sont également tenues de se comparer à des institutions de premier plan, ce qui garantira que nous restons humbles tout en poursuivant nos aspirations académiques. Tous ces éléments sont déjà enracinés dans l’Université – je devrai les activer encore plus.

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La pandémie a souligné l’importance de l’apprentissage en ligne et hybride, mais elle a également entraîné d’énormes pertes d’apprentissage. Comment les EES indiens devraient-ils relever les défis ?


La pandémie nous a appris deux choses. Premièrement, l’interaction humaine est essentielle à l’apprentissage car elle ne peut être entièrement remplacée par la technologie. Si la technologie est un outil indispensable qui permet de défier les frontières, elle est pourtant contrainte par les inégalités sociales, notamment la fracture numérique. Les EES doivent donc aborder ces deux aspects – développer les meilleures méthodes pour l’apprentissage et la recherche basés sur la technologie ; et en même temps trouver des solutions à la fracture numérique. Ce n’est pas le travail d’une ou deux institutions, mais cela demandera à tous de se rassembler et d’élaborer une stratégie nationale pouvant être mise en œuvre au niveau local.


Alors que la recherche prend de l’ampleur aux niveaux du premier cycle et de la maîtrise dans le cadre du NEP 2020, pensez-vous que les EES indiens s’alignent de plus en plus sur les normes mondiales ?


Des efforts sont certainement en cours en Inde pour atteindre les normes mondiales. L’intérêt croissant pour la participation aux cadres de classement mondial en est un exemple. Bien qu’il s’agisse d’une piste, les cadres de classement sont souvent de nature plus quantitative. Il faut réfléchir davantage aux aspects qualitatifs et innovants de la recherche qui se déroule dans les principales institutions mondiales et réfléchir aux normes mondiales d’une manière plus holistique. Par exemple, offrir aux étudiants la possibilité de faire des recherches indépendantes dans le cadre de leur diplôme de premier cycle a des conséquences considérables pour la société. En Inde, et plus généralement dans les pays en développement, nous devons réfléchir à la manière d’offrir des opportunités de recherche à chaque étudiant de premier cycle. Les universités de recherche doivent catalyser ces possibilités et établir une norme pour une recherche transformatrice ayant un impact humain durable.


Avec les réformes massives du secteur indien de l’éducation, pensez-vous que « rester en Inde » gagnera de plus en plus de terrain parmi les étudiants brillants ?

Cela pourrait prendre un certain temps. Mais nous devrions essayer de rendre le choix plus difficile pour nos étudiants qui choisissent d’étudier à l’étranger. Alors que les établissements d’enseignement supérieur en Inde progressent sur la voie de l’excellence, les étudiants auront plus de choix d’établissements d’enseignement supérieur de qualité dans leur pays. Il s’agira alors de combiner différentes expériences à la maison et à l’étranger, mais de ne plus se sentir obligé de partir par manque d’options.


Quelle est votre opinion sur la mise en place du test d’entrée commun pour amener les élèves de tous les conseils sur un pied d’égalité ? Les universités privées devraient-elles emboîter le pas ?


Il existe un riche débat mondial sur les examens d’entrée. Certaines des meilleures institutions du monde ont abandonné l’utilisation d’examens tels que le SAT, en particulier pour des raisons d’impact sur les étudiants issus de la communauté défavorisée. J’espère qu’en Inde, nous pourrons faire le point sur les débats mondiaux et concevoir les meilleures évaluations pour les candidats à l’université.



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