La Guinée équatoriale retient un hélicoptère militaire français | Nouvelles du monde


DAKAR (Reuters) – La France a déclaré jeudi qu’un de ses hélicoptères militaires transportant six soldats avait été arrêté après son atterrissage en Guinée équatoriale, dans un incident diplomatique qui a démontré les liens tendus entre Malabo et Paris.

L’hélicoptère a atterri mercredi soir dans le port continental de la Guinée équatoriale de Bata, quelques heures après qu’un tribunal français a confirmé un verdict de culpabilité dans une affaire de détournement de fonds contre le vice-président équato-guinéen Teodoro Obiang Mangue. Aucune des deux parties n’a parlé publiquement d’un lien entre les deux incidents.

Mangue, qui est le fils et l’héritier présomptif du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a tweeté qu’un « hélicoptère de reconnaissance » avait atterri sans autorisation après avoir violé l’espace aérien de la Guinée équatoriale.

« Cela démontre une fois de plus la volonté de la France de déstabiliser la République de Guinée équatoriale », a-t-il déclaré.

Le porte-parole militaire français, le colonel Pascal Ianni, a déclaré que les six soldats à bord de l’hélicoptère n’étaient pas armés. Il voyageait de Douala au Cameroun voisin vers une base militaire française à Libreville, au Gabon, et s’était arrêté à Bata pour faire le plein, a-t-il dit, niant toute intention de nuire à la Guinée équatoriale.

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« Les autorités de Guinée équatoriale ont décidé de retenir l’hélicoptère. Le problème est en train d’être résolu au niveau diplomatique », a déclaré Ianni.

Mangue, dont le père dirige la Guinée équatoriale depuis 42 ans, a été reconnu coupable en France en 2017 de blanchiment d’argent et de détournement de fonds. Il a été condamné à trois ans de prison avec sursis et à une lourde amende, et un certain nombre de propriétés ont été confisquées, dont un hôtel particulier parisien et des voitures de luxe.

Le gouvernement équato-guinéen et le fils du président n’ont pas commenté la décision du tribunal français de confirmer la condamnation. Ils ont fait valoir que l’affaire violait son droit à l’immunité diplomatique.

(Reportage de Bate Felix et John Irish ; édité par Peter Graff)

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