la Fédération française veut serrer la ceinture, la grogne monte chez les judokas


En proie à de graves difficultés financières, la Fédération française de judo a décidé de baisser les premiers résultats et de couper les bourses trimestrielles des athlètes aux revenus les plus importants. Une décision qui passe mal chez les judokas qui préparent les JO de Tokyo. Une réunion avec le président de la Fédération, Stéphane Nomis, est prévue ce mercredi.

C’est une nouvelle qui froisse les judogi de l’équipe de France de judo. La Fédération française de judo et son président Stéphane Nomis ont donné rendez-vous ce mercredi à 14h aux athlètes pour une réunion d’information. Au menu, des mesures financières qui vont directement les concerner, en lien avec la situation économique catastrophique de la FFJDA. Les sportifs de haut niveau vont être mis à contribution.

Selon nos informations, la Fédération s’apprêterait à prélever 20% des premiers résultats des athlètes sur les compétitions internationales. Plus impactant encore, au-delà de 40.000 euros de revenus annuels, la bourse trimestrielle qui est allouée aux judokas serait tout simplement supprimée. Un athlète de niveau international qui préfère rester anonyme a déjà fait les comptes: « 750 euros de perdus par mois ».

Les judokas français vont également devoir avancer leurs frais de formation, désormais. Soit 2.500 euros à avancer par exemple pour un autre athlète habitué des podiums internationaux, qui vient de signer un crédit immobilier… et qui n’avait pas vraiment prévu ça dans son budget. Point positif, une athlète a bien été remboursée récemment après avoir l’argent pour une formation.

La Cour des comptes à épinglé la fédération

Mais le message est dur à entender à moins de six mois des Jeux olympiques de Tokyo. Lundi soir, les judokates se sont réunies après l’entraînement à l’INSEP. Et la grogne monte. Les garçons, un peu dispersés entre la Géorgie, où une partie effectue un stage, et l’INSEP, ont également pris connaissance des informations qui circulent. Les athlètes attendent désormais les explications du nouveau président de la fédération, Stéphane Nomis, ce mercredi. Contactée par RMC Sport, la fédération n’a pas donné suite.

Un rapport de la Cour des comptes a épinglé la gestion calamiteuse de la FFJDA sur la période 2012-2019 et publié le 1er mars dernier ses « observations définitives ». La nouvelle équipe dirigeante, avec son président Stéphane Nomis, doit donc à tout prix assainir les finances de la 4e fédération sportive française.

Une fédération plombée par son Institut du Judo (plus de 2 millions d’euros de pertes) et l’achat hasardeux du Grand Dôme de Villebon, troisième salle en terme de places en Ile-de-France (2 millions d’euros de déficit ). Un tableau un peu plus noirci par la crise sanitaire. La fédération a perdu plus de 180.000 licenciés, soit près de 35% de ses pratiquants. Une perte de 7 millions d’euros.

Julien Richard et Morgan Maury

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