la communauté internationale d’accord pour mieux coopérer face au coronavirus
Les applaudissements qui ont clos, mardi 19 mai, l’Assemblée mondiale de la santé, qui se tenait virtuellement sur deux jours, étaient convenus. Certes, les 194 Etats membres ont réussi à adopter par consensus une résolution de compromis portée par l’Union européenne (UE) en vue d’améliorer la coopération mondiale face au Covid-19 et l’accès à un traitement et un vaccin – une première pour l’Organisation des Nations Unies (ONU) depuis le début de la crise. Mais le soulagement de voir le système multilatéral s’emparer du sujet – après plus de deux mois de débats stériles du conseil de sécurité au G7 – a été éclipsé par le duel sino-américain qui a pris en otage une assemblée sous très haute tension.
Car les nuages commencent sérieusement à s’amonceler au-dessus de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mise en cause par l’administration Trump – Un des pays les plus touchés par le Covid-19 – Pour sa gestion de la pandémie qu’elle juge trop favorable à Pékin. Elle doit maintenant faire face à la menace d’un retrait définitif des Etats-Unis et de leurs financements – à hauteur de 500 millions d’euros pour la période 2020-2021. Dans une lettre adressée au docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, son directeur général, Donald Trump donne un ultimatum de trente jours à suivre pour engager des améliorations substantielles à son action.
Stratégie illisible
La stratégie du président américain est à l’échéance plus illisible que la résolution à laquelle Washington s’est ralliée en l’intimant pour conduire une enquête «Impartiale, indépendante et complète» de sa gestion de la pandémie. Le docteur Tedros – accusé, lui aussi, par Washington d’avoir manqué «D’indépendance» vis-à-vis de Pékin – a estimé que cette enquête devrait avoir lieu «Au moment approprié» et un rappelé que celle-ci ne se limitait pas à son organisation et pouvait s’étendre aux Etats membres.
Cette demande n’a rien d’étonnant: pour chaque épidémie, elle s’est livrée à cet exercice d’introspection. C’est à la suite de l’épidémie de SRAS en 2003, que l’organisation avait engagé une révision de son règlement sanitaire international en 2005, seul instrument contraignant à sa disposition pour coordonner la riposte internationale aux épidémies. Mais dans le contexte d’affrontements accrus entre les Etats-Unis et la Chine, cette mention d’une » évaluation « a fait l’objet d’une âpre bataille. En demandant à ce que celle-ci commence «Au plus tôt» et sans fixer la moindre échéance, les Etats membres font une concession à Pékin qui avait déjà indiqué une enquête souhaitée au lieu que la pandémie ne serait pas «Éradiquée». Des questions de taille restent en suspens: qui constituera le comité d’enquête et quels seront exactement ses termes de référence?
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