Gazprom demande l’arrêt complet des livraisons de gaz au français Engie


Gazprom est sur le point d’arrêter toutes les livraisons de gaz au service public français Engie à partir de jeudi, invoquant un différend de paiement, ajoutant aux inquiétudes concernant les approvisionnements russes en Europe au cours des prochaines semaines alors que la France et ses voisins recherchent des alternatives.

Le groupe gazier public russe a déclaré mardi soir qu’il suspendrait intégralement les livraisons d’Engie à partir du 1er septembre jusqu’à ce que le conflit soit résolu, affirmant qu’il n’avait pas « reçu l’intégralité du paiement pour le gaz fourni à Engie en juillet dans le cadre des contrats existants ».

Engie, qui est le premier fournisseur français de gaz aux ménages et aux entreprises, avait précédemment averti que ses livraisons russes seraient réduites, évoquant un désaccord « sur l’application de certains contrats ».

La coupure complète intervient après la chute du flux de gaz russe vers l’Europe ces dernières semaines, qui avait incité les politiciens européens à avertir que les livraisons pourraient s’arrêter complètement.

« La Russie utilise le gaz comme une arme de guerre », a déclaré mardi la ministre française de l’Energie Agnès Pannier-Runacher à la radio France Inter.

La France a longtemps été moins dépendante du gaz russe que ses voisins comme l’Allemagne, mais s’est toujours empressée de trouver des alternatives, augmentant les importations d’autres fournisseurs.

Engie, qui a déclaré avoir déjà pris des mesures pour assurer l’approvisionnement en gaz de ses clients, est en pourparlers avec la Sonatrach algérienne pour augmenter les livraisons de gaz par le biais de contrats à moyen terme, à la suite de la visite du président français Emmanuel Macron dans le pays la semaine dernière.

Les livraisons de gaz russe d’Engie, qui représentent normalement environ 17 % de son approvisionnement annuel, avaient déjà chuté à environ 4 %, soit un niveau mensuel de 1,5 térawattheure, à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine en février et des sanctions occidentales contre la Russie. .

La crise énergétique en Europe s’est aggravée ces dernières semaines alors que le prix du gaz a continué de grimper vers de nouveaux sommets, dépassant les 500 dollars le baril d’équivalent pétrole la semaine dernière.

Les prix de l’électricité ont également grimpé en flèche, tirés principalement par le prix du gaz et les tensions sur le marché causées par le grand nombre de centrales nucléaires françaises hors service.

Cela a transformé la France, normalement fortement dépendante de sa production nucléaire, en un importateur d’électricité, obligeant les pays voisins à augmenter la combustion de gaz et de charbon pour répondre à sa demande.

L’UE a déclaré lundi qu’elle préparait des mesures d’urgence pour freiner le prix de l’électricité en le séparant de la flambée du prix du gaz. Les services publics et les bourses ont averti que les prix records nécessitent un soutien gouvernemental supplémentaire, car le besoin de fournir des garanties supplémentaires a augmenté.

Macron doit tenir vendredi un conseil de défense nationale pour discuter de l’approvisionnement en gaz et de la planification de l’électricité pour l’hiver, a rapporté l’agence de presse AFP.

Les niveaux de stockage de gaz français pour l’hiver à venir avaient atteint 90% de leur capacité, et la France exportait du gaz vers l’Espagne et l’Allemagne, a déclaré Pannier-Runacher.

Reportage supplémentaire de Max Seddon à Riga

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