Expérimentation post-pandémie à la Fashion Week de Paris


Publié le:

Paris (AFP)

La Fashion Week de Paris se termine mardi après neuf jours d’expériences innovantes qui ont montré comment l’industrie adopte la technologie et de nouvelles approches pour un avenir post-pandémique.

Alors que de nombreuses maisons de couture s’en tenaient aux présentations en ligne, les plus grands noms tels que Dior, Balenciaga et Stella McCartney – même Yves Saint Laurent, qui avait été le premier à quitter les spectacles en direct lorsque la pandémie a frappé – sont revenus sur le podium.

Mais les nouveaux rebondissements reflétaient souvent les leçons apprises pendant les fermetures et les préoccupations environnementales croissantes.

– Qu’est-ce qui est réel ? –

Parmi les défilés les plus inventifs depuis des années, Balenciaga a dupé ses propres invités pour qu’ils fassent partie du spectacle.

Arrivés via un tapis rouge, ils ignoraient que les mannequins officiels marchaient parmi eux jusqu’à ce qu’un grand écran relaye leur entrée et souligne quelles tenues faisaient partie du spectacle.

Yves Saint Laurent a opté pour une approche traditionnelle, retournant à son emplacement de prédilection face à la Tour Eiffel
Yves Saint Laurent a opté pour une approche traditionnelle, retournant à son emplacement de prédilection face à la Tour Eiffel Christophe ARCHAMBAULT AFP

La frontière entre l’invité et le mannequin a disparu lorsqu’il est apparu que certaines célébrités étaient en mission secrète de mannequin, notamment le pilote de course Lewis Hamilton et l’actrice Isabelle Huppert.

Le New York Times l’a qualifié de « rire du ventre tranchant d’une expérience sur… nos vies numériques, où la pose est devenue la norme (et) le voyeurisme est une constante ».

– Spectacles immersifs –

L’un des avantages des présentations en ligne à l’ère de la pandémie est qu’elles ont donné aux téléspectateurs le temps d’apprécier vraiment les vêtements.

Les styles des années 1960 et les influences sportwear de Dior reflètent un changement radical post-pandémique pour la créatrice Maria Grazia Chiuri
Les styles des années 1960 et les influences sportwear de Dior reflètent un changement radical post-pandémique pour la créatrice Maria Grazia Chiuri Christophe ARCHAMBAULT AFP

Dior a embrassé cette idée, en utilisant une scène rotative élaborée de style jeu télévisé qui permettait de voir les modèles et leurs tenues sous plusieurs angles.

Christian Louboutin, créateur des célèbres escarpins à semelles rouges, a proposé une expérience totalement immersive, plongeant le public dans des paysages numériques avant de présenter les chaussures sur des podiums, agrémentées d’effets numériques, tandis que les danseurs les mettaient à l’épreuve.

– Face à face –

La jeune star française Marine Serre, qui a présenté des spectacles spectaculaires dans le passé, a choisi de s’en tenir à une présentation en ligne cette fois.

Mais elle a également projeté le film devant plusieurs centaines d’invités lors d’une soirée spéciale à Paris « pour lui donner un peu de chaleur et d’appréciation », a-t-elle déclaré.

Les vêtements étaient exposés pour voir et toucher, tandis que Serre elle-même était sur place pour discuter directement avec les invités.

Le vétéran britannique Paul Smith a également adopté une approche intime, invitant des invités à son quartier général.

Il a commenté chaque tenue en déclarant: « Je pense que la façon dont nous l’avons fait aujourd’hui est correcte pour la maison. C’est agréable d’avoir un tête-à-tête. »

– Préoccupations éthiques –

Bien que l’industrie de la mode soit souvent accusée d’avoir une attitude vide de sens sur l’environnement, certains créateurs insistent sur le fait qu’ils sont déterminés à vraiment faire la différence.

Stella McCartney a présenté le tout premier sac en cuir champignon « Mylo ».

Cela faisait partie d’une collection qui privilégiait les vibrations naturelles, même la musique s’inspirant de champignons.

Hermès n'a pas opté pour une ambiance écologique, installant son spectacle dans un hangar d'aéroport en dehors de Paris
Hermès n’a pas opté pour une ambiance écologique, installant son spectacle dans un hangar d’aéroport en dehors de Paris Christophe ARCHAMBAULT AFP

Gabriella Hearst a également souligné ses références écologiques, affirmant que 58% de ses créations pour Chloé étaient faites de matériaux à faible impact.

Et le label néerlandais Botter a utilisé des déchets plastiques récupérés de la mer pour sa collection d’inspiration aquatique.

Laisser un commentaire